samedi 18 juin 2011

Narthex est une revue "bi-média" dédiée aux arts sacré

Narthex est une revue "bi-média" dédiée aux arts sacrés, au patrimoine, principalement religieux et à la création contemporaine.
Ce site internet vous informe sur la vie de l’art sacré sous tous ses aspects : architecture, sculpture, peinture, musique, littérature, cinéma…Les différentes rubriques Actualités, Agenda, Patrimoines, Créations, Vidéos et les Blogs sont régulièrement mises à jour pour vous permettre de connaitre toutes les nouveautés.
Les blogs d’experts hébergés par Narthex sont animés par des spécialistes. Ils se présentent selon un rythme suffisamment long pour apporter un contenu substantiel, et suffisamment court pour renouveler l’intérêt et aborder toutes les disciplines artistiques.
Narthex produit des numéros papier "hors-série" sur des thématiques spécifiques liées au patrimoine ou à la création artistique.
Le site internet de Narthex vous permet de laisser des commentaires sur tous les articles du site, c'est un espace de dialogue et d’échanges, de réactions et de débats.
http://www.narthex.fr/

Deir el-Qamar, un joyau architectural jalousement préservé

Taille plus grande Taille plus petite Envoyer à un ami Imprimer
18/06/2011 OLJ

La cour intérieure de la Kaïssariyeh (Césarée). Photo empruntées à l’ouvrage de Antoine L. Boustany, « Deir el-Qamar, une saga d’histoire et d’hommes »
La cour intérieure de la Kaïssariyeh (Césarée). Photo empruntées à l’ouvrage de Antoine L. Boustany, « Deir el-Qamar, une saga d’histoire et d’hommes »
Patrimoine Autrefois capitale du Mont-Liban, Deir el-Qamar est sans conteste l’une des rares localités libanaises ayant réussi à préserver son cachet particulier. Marquée de l’empreinte des émirs du Liban, les Ma’an et les Chéhab, la ville recèle de riches monuments illustrant des pages de l’histoire du Liban et un bien architectural d’une inestimable valeur. Le mercredi 22 juin, l’association Amar organise une exploration de cet héritage appartenant à la mémoire collective.

« Maintenir et valoriser le patrimoine de Deir el-Qamar », tel est l’objectif de l’association Amar créée en 2009 par Dina et Roula Bazergi, Dorothy Chamoun, Ama Tabet Délifer (présidente de l’association), Tania Honein, Micheline Madi, Marie-Anne Mallat (qui rénove de vieilles demeures et les aménage en maisons d’hôte), Nayla Rasamny, Dany Traboulsi et Neda Ziadé.
L’association œuvre aussi à mener une politique d’aide au développement humain et durable, et d’apporter son soutien, sous quelque forme que ce soit, à toute opération à vocation sociale, éducative ou écologique. Sa première action a ciblé le reboisement (par voie d’air) de la colline ravagée, en 2007, par un incendie de grande ampleur, qui avait englouti sous une épaisse fumée la ville de Deir el-Qamar, mis en feu certaines villas et carbonisé des voitures et des lignes électriques de haute tension. La même année, l’association devait organiser un dîner au Pavillon Royal du BIEL au profit des bourses scolaires pour les enfants des familles défavorisées. Puis, soutenue par le curé de la paroisse, le R.P. Marcel, elle a levé des fonds pour assurer les salaires de l’équipe de jour de la Croix-Rouge libanaise. À Noël, des paquets de « mouné » sont emballés pour les nécessiteux du village. En mai dernier, les recettes de « Mechwar wa hikayeh » – une balade sur les traces des princes Maan et Chéhab – ont permis de reboiser un pan de la ville et de planter des bacs sur la place Dany Chamoun. Pour renflouer ses caisses, Amar revient à la charge cette année avec une journée sur les pas des bâtisseurs qui ont fait de Deir « un musée à ciel ouvert ».

Pour cette édition 2011, prévue mercredi prochain (le 22 juin) en compagnie de guides professionnels, la Cité des émirs ouvre les portes de ses palais, ses églises, sa mosquée, ses musées et anciennes demeures. Sur la place Dany Chamoun, appelée autrefois al-Midane, la ville, vieille de plusieurs siècles, surgit fascinante, revêtant un attrait quasi magique... Au-dessus de la mosquée, construite en 1493 puis restaurée au XVIe siècle par l’émir Fakhreddine Maan 1er pour ses mercenaires musulmans, on aperçoit le souk des cordonniers qui comprenait autrefois 38 boutiques et ateliers, et se réduit aujourd’hui à quelques petits commerces. Plus haut, dans le palais de l’émir Younès Maan, frère de Fakhreddine II et commandant en chef de son armée lors de l’exil de l’émir en Italie en 1613, Michel Khattar a récemment installé une magnifique collection de 250 marionnettes dont plusieurs, en porcelaine, datent des années trente. Le 3e étage de cet édifice a été démoli par l’émir Youssef Chéhab (1770-1789), qui utilisa les pierres pour la construction de son sérail, un véritable joyau qui abrite la municipalité de la ville. Un peu plus loin, se dresse la Kaïssarieh (fin XVIe siècle), ou caravansérail destiné au commerce de la soie, et qui, de nos jours, accueille les manifestations culturelles organisées par la ville. Plus haut encore, se pose le kharj, une construction massive qui a servi aussi bien d’entrepôt pour les munitions (au XVIIe siècle) que pour stocker la farine distribuée aux soldats sous le règne de Béchir III Chéhab (1840-1842). Le bâtiment est actuellement occupé par la Mission culturelle française.
Quant aux bains, reconnaissables à leurs coupoles émaillées de tessons de verre, ils appartiennent au palais de l’émir Ahmed Chéhab. Ils ont été vendus après sa mort à Gergis Baz, alors ministre de Béchir II Chéhab. Construit en 1755, le palais fait face au sérail de l’émir Fakhreddine II Maan – devenu le musée de cire Marie Baz.
Avec ses façades percées de rosaces et de doubles fenêtres à ogives, ses « mandalouns », ses portes cloutées, ses arcatures sculptées, la polychromie de ses pierres et ses kiosques dominant les rues, la vieille ville compose un tableau digne des orientalistes. Un cadre d’une grande beauté, qui a habilité Deir el-Qamar à déposer un dossier pour son inscription sur la liste du Patrimoine mondial.
Cela dit, la visite ne sera pas complète sans un détour au palais de Nicolas el-Turk (poète de l’émir Béchir II), aujourd’hui maison de la famille de Fouad Ephrem el-Boustany ; au mausolée al-Kobeh, petit édifice de plan carré où reposent les dépouilles des émirs Ahmed Maan (1662-1697), Haïdar Chéhab (1706-1763) et son fils Mansour (1770) ; à l’église Notre-Dame de la Colline (Saydet el-Tallé), patronne de la ville ; ou encore dans les vieilles ruelles qui serpentent dans le creux des quartiers, comme au sein de l’histoire... C’est tellement tentant !
Pour tout renseignement concernant «Mechwar wa hkeyeh», prévue le mercredi 22 juin, appelez Amal Tabet Délifer au 03/622637, ou Roula Bazergi au 03/652888. Le départ du BIEL en pullmans est prévu à 10 heures.

M.M.
http://www.lorientlejour.com/category/Liban/article/708741/Deir_el-Qamar,_un_joyau__architectural_jalousement_preserve.html