samedi 26 mai 2012

Biladi : apprendre l'histoire aux jeunes dans les ruines du Liban

 Biladi : apprendre l'histoire aux jeunes dans les ruines du Liban
Par Rania Massoud | olj.com | 17/05/2012


La reine, le roi et le prince… : des élèves de 5e du Collège des Saints-Cœurs Sioufi prenant part à un jeu de rôle dans le cadre d'une sortie organisée par « Biladi"
Une ONG cherche à réconcilier les élèves avec leur histoire et leur patrimoine.


« Qui sait ce qu'est un emplacement stratégique ? ».
« C'est comme durant la guerre, on se place dans un endroit sûr où on peut tout voir en hauteur »…
 
Loin des bancs de leur classe, une trentaine d'élèves de 12 à 13 ans découvrent, émerveillés, l'histoire médiévale au milieu des ruines d'un château fort dans le nord du Liban. Ils sont à « Chmor Kbal », l'appellation historique de la région de « Smar Jbeil » dans le caza du Batroun.
 
Envahi par la végétation et rongé par les siècles, le château au seigneur inconnu est, plus de 900 ans après sa construction, toujours aussi imposant. 
Des meurtrières, du donjon, des tours, des puits, des murailles, il ne reste plus qu'un tas de vieilles pierres laissées à l'abandon. Mais en ce jour de mai, le château reprend vie, comme par magie, la magie de l'imagination.
 
Grâce à Biladi, une ONG libanaise dédiée à la promotion du patrimoine historique et culturel du Liban auprès des jeunes du pays, 33 élèves de 5e du Collège des Saints-Cœurs Sioufi ont pu prendre part à cette résurrection féérique. Menée par un guide enthousiaste et passionné d'histoire, la visite des lieux se transforme en un vrai voyage dans le temps, les enfants étant invités à un jeu de rôle en costumes des plus créatifs.
 
Au programme : des scènes inspirées des temps médiévaux (ou presque), rédigées par les élèves (avec l'aide de leur prof de français), sont reproduites dans la cour du château fort.
 
En vedette : des rois, des reines, des princesses, des princes, mais aussi des prêtres, des chevaliers et des paysans.
 Tout pour faire rêver (et rire) les enfants !
 
« L'idée est de rendre l'enseignement vivant et animé, explique Joanne Farchakh Bajjaly, 36 ans, responsable et co-fondatrice de Biladi. Tout ce que les enfants apprennent à l'école sur les époques byzantine, romaine ou médiévale, on en retrouve la trace au Liban, même de nos jours. Alors pourquoi ne pas en profiter pour leur faire découvrir le patrimoine de leur pays ».
 
Le concept de l'enseignement en plein air – « outdoor class » en anglais – existe depuis bien longtemps, surtout dans les pays anglo-saxons. « Biladi a libanisé ce concept, explique Mme Bajjaly. Comme il n'existe pas de manuel unifié d'histoire moderne pour le Liban et comme les méthodes d'enseignement dans la plupart des écoles restent très anciennes, les enfants manifestent souvent un rejet de l'histoire en tant que matière ».
 
Biladi s'est donc donné pour mission de « combler ce gouffre » pédagogique. Lancée en 2008, l'ONG travaille principalement avec les établissements scolaires privés et publics. Ses activités couvrent l'ensemble du territoire libanais, du nord au sud du pays. « Certaines écoles optent pour des sorties ponctuelles, d'autres pour des programmes de découverte ou d'enseignement en plein air », précise Mme Bajjaly. En tout, plus de 12.000 élèves ont participé aux circuits éducatifs de Biladi en près de 5 ans.
 
 
Pour parvenir à ce beau résultat, Biladi a dû et doit toujours surmonter de nombreux obstacles et relever plusieurs défis.
 
Lorsqu'elle a lancé son projet, Mme Bajjaly, mère de trois enfants et spécialiste en archéologie, pensait que le plus dur serait d'ordre organisationnel ou logistique. Mais dans un pays comme le Liban, où l'héritage de la guerre se fait encore sentir, même auprès de la nouvelle génération, les contraintes sont d'une nature beaucoup plus complexe.
 
Motivée par le désir de faire « sortir » les enfants du « cocon de leur quartier » et de « briser les barrières héritées de la guerre civile pour leur faire découvrir l'ensemble du territoire libanais », Biladi n'a pas la tâche facile.
« Nous nous sommes parfois retrouvés dans des situations où des enfants de neuf ans seulement refusent catégoriquement de visiter une cathédrale ou une mosquée par rejet de l'autre, raconte Joanne Farchakh Bajjaly. Ces enfants n'ont pourtant rien connu de la guerre et ils viennent souvent de milieux aisés. Lors d'une excursion à Tripoli, par exemple, il y a eu un taux d'absence de plus de 25%. C'est énorme ! ».
 
Et la situation ne cesse d'empirer, selon la jeune femme. Plus les tensions politiques s'accentuent, plus les clivages confessionnels s'aggravent. « Maintenant, on nous demande si la mosquée à visiter est chiite ou sunnite, dit-elle. La relation que les Libanais entretiennent avec leur patrimoine et entre eux-mêmes est assez choquante ».
 
Face à ce triste constat, Biladi, qui forme ses propres guides et assistants – des passionnés d'histoire et d'archéologie – a inclus dans sa formation des séances de « résolution de conflits ». « Il faut savoir absorber la colère des enfants, explique Mme Bajjaly. Si un enfant refuse d'entrer dans un monument historique en particulier, il risque d'entraîner avec lui d'autres enfants. C'est pour cela qu'il faut savoir comment gérer ce genre de situation sans culpabiliser les enfants et en évitant surtout de les contraindre ».
 
Charles Hayek, l'un des guides formés par Biladi, a déjà été confronté à des situations difficiles où certains enfants refusent de visiter les « lieux de l'autre ». « Nous essayons de faire comprendre aux enfants que notre patrimoine n'est pas un patrimoine confessionnel, mais qu'il est commun à tous les Libanais, explique ce jeune homme de 30 ans. Nous voulons leur faire découvrir que l'histoire est belle. (…) C'est un moyen d'attacher les gens à leur pays ».



JTK = Envoyé de mon iPad.

samedi 19 mai 2012

"طرابلس كل العصور" ، هند اديب ، محاكاة عن فكرة لإيلي سالم




"طرابلس كل العصور" محاكاة عن فكرة لإيلي سالم
تاريخياً عابرة للأصوليات في التنوّع والانفتاح
النهار - ١٩/٥/٢٠١٢
استغرق العمل على إنجاز هذا الكتاب، تحريراً وتصويراً، ثلاث سنوات. وكانت العلاقة بين الصور والنص ترسم منحى الكتاب. كان النص يفرض على الصور إيقاعاً خاصاً وزوايا نظر محدّدة. ولكن مع كل صورة جديدة كنت أستوحي فكرة جديدة، فأقوم بإدخال تعديلات في النص. إذاً كان الحوار ملازماً للصور وللنص معاً...".

الأستاذة الجامعية، المُتخصّصة في الأدب العربي الحديث، هند أديب، أعادت إكتشاف طرابلس، التي وُلدت وأمضت فيها طفولتها ومُراهقتها، خلال عملها على كتاب "طرابلس، مدينة كل العصور". كما أعادت، على قولها، "إمتلاكها مجددا". تروي، "كان بيت أهلي في محلة أبي سمراء مُلاصقاً لقلعة طرابلس حيث كنت أمضي أوقات فراغي، ألعب مع رفاق الحي في أروقتها ودهاليزها". وقد حملت في ذاكرتها، "صوراً عن القلعة وأحياء المدينة القديمة وأسواقها وازقّتها، إضافة إلى معالمها الأخرى". وفكرة إصدار هذا الكتاب، كانت، على قولها، "للدكتور إيلي سالم، رئيس جامعة البلمند، لما يكنّه لهذه المدينة من محبّة وتقدير كبيرين. إذاً، هو الذي أطلق الفكرة ثم طلب منّي أن أنجز كتاباً عن هذه المدينة العريقة". وكان هدف سالم، منذ البداية، "تأليف كتاب لا يشبه الكتب الموجودة، لا هو تاريخي ولا أركيولوجي ولا سياحي". كتاب، أراده، "فخماً، يحكي بالصور مختلف أوجه الحياة في طرابلس اليوم. لهذا السبب ربما وقع إختياره عليّ كوني طرابلسية، وكون تخصصي أدبي. فأنا لست مؤرّخة ولا عالمة آثار". التاريخ لا يوبّخ الحاضر في هذه المدينة التي تُربّت على كتف الأيام، بلمسات دافئة، حنونة. فهو مُنهمك بمُراقصته، مُرافقته، وأحياناً توجيهه، مُطلقاً العنان للمشاهد المُتتالية التي تعود من الماضي، لتتداخل مع رائحة زهر الليمون التي "تُسيّج" بساتين "البلد"(وهو الإسم الذي يُطلقه أبناء طرابلس على مدينتهم)، فتتساقط قطرات قطرات على يوميّاتها. وإذا كان بعضهم يرى ان المُخيلة تضطلع بدور رئيسي في كتابة التاريخ، فإن قارئ "طرابلس مدينة كل العصور"، سيفهم، منذ أحرفه الأولى ان الحب الصافي كان اللغة التي توسّلت بها هند أديب لدى كتابتها النصوص الأنيقة، كما كان المُرشد للصور التي إلتقطتها عدسة الفنّان الراحل ماريو سابا، الأقرب إلى أروقة مُزخرفة بنقوش الإبداع، والتي تفصل ما بين الواقع والخيال، وستارة الإخراج الغني الذي وقّعته إلسا دورليان.
يستهلّ الدكتور سالم مُقدّمة الكتاب، قائلاً، "منذ مجيئي إلى جامعة البلمند كرئيس لها في مطلع التسعينات من القرن المنصرم، وأنا أنظر من على هذه التلّة البلمندية الخلابة إلى مدينة طرابلس التي درست فيها خلال سنّي المراهقة. والتي أتوق إلى زيارتها والسير في شوارعها وأزقّتها. وإرتياد مطاعمها الشعبية المميّزة. كنت أفكر دائماً بوضع كتاب يعرّف عنها. كتاب من صور يشد القارئ إليها. صور تتكلم ببلاغة الصمت عن هذه المدينة العريقة المعروفة بالنسبة إلى التاريخ منذ أن دوّن التاريخ". ومن هذا المُنطلق، تؤكّد أديب ان سالم، "تابع كل مراحل اعداد الكتاب: النص، الصور والإخراج. وكان حاضراً في شكل دائم ومستمر خلال كل المحطات: يُناقش الأفكار، ويختار الصور، ويعلّق على الإخراج". وقامت أديب ببحوث كثيرة، "فقرأت كل ما كُتب عن طرابلس من النواحي التاريخية والأركيولوجية والجغرافية والاقتصادية والاجتماعية... كما تباحثت مع العديد من المثقفين والمؤرخين وعلماء الإجتماع الذين يعرفون المدينة وتاريخها. فكوّنت فكرة واضحة عنها، وتالياً تكوّنت لدي فكرة كتاب مختلف عن تلك التي يغلب عليها الطابع البحثي-الأكاديمي". وبغض النظر عن الصداقة التي ربطتها بالفنان الراحل ماريو سابا، "فإن العمل معه كان شاقاً وشيّقاً في الوقت عينه"، إذ إلتقطت عدسته تسعة الآف صورة، "ما جعل من عملية إختيار أماكن التصوير والزمن المناسب، مسألة غاية في الصعوبة والدقّة، خصوصا وأن ماريو لم يستعمل أبداً وسائط تقنية وإضاءات مصطنعة لإلتقاط المشاهد بل إعتمد على الإضاءة الطبيعية. وكنت أرافقه في الكثير من الأحيان، خصوصا في أحياء المدينة القديمة وأزقتها التي أعرفها جيداً". وبعد الإنتهاء من التصوير، "دخلنا مرحلة إخراج الكتاب. ولم يكن الإخراج مسألة سهلة. فمخرجة الكتاب، إلسا دورليان، قدّمت، خلال اجتماعات مطوّلة، تصوّرها لهذا المؤلّف، وذلك بعدما استمعت إلى التفسيرات التي أعطيت لها من المصوّر وكاتب النص... مثلاً ترجمت عنوان الكتاب من خلال مدّ الصور على صفحتين، أي صور عابرة للصفحات كمحاكاة لمدينة عابرة للعصور. وكذلك كان تبنّي الصور الكبيرة يهدف إلى إظهار عظمة المدينة ومعالمها". وقد سعت أديب، "بمساعدة ماريو، إلى إعطاء صورة عن طرابلس كما طبعت في خيالها وذاكرتها. فالفصول التي تكوّن الكتاب تحكي في حدّ ذاتها رواية علاقة مواطن طرابلسي بمدينته: القلاع، دور العبادة، الأسواق والخانات والحمامات، الأزقة والأدراج، الأحياء بساحاتها وحدائقها ومنازلها، الأبواب والنوافذ، الحرف والمهن، المقاهي، وجوه وسمات، المراكز الثقافية والحرم الجامعية، الميناء، ومشاهد عامة". وهذه الفصول، ليست، على قولها، "منفصلة عن بعضها البعض، فهي في منزلة محطات في الذاكرة، إنطباعات من خيال المدينة". وجاء إصدار هذا الكتاب، "في زمن تزداد فيه الأصوات والآراء لتعطي عن طرابلس فكرة خاطئة بأنها مدينة أحادية اللون، متخلّفة، مصدرة للأصوليات...طرابلس الحقيقية هي ما هو موجود في الكتاب وليس ما تتناقله الألسن من سلبيات. فمدينة تتمتّع بهذا البعد التاريخي، لا يمكنها الا أن تتحلّى بالجمال والعراقة والتنوّع والإنفتاح".
ربما كان التاريخ هو الحياة. ولكننا سنكتشف، من خلال هذا الكتاب الذي يروي فصولاً من ملحمة تستريح على الإفتتان، ان النقاط التفصيلية التي "نُحيك" من خلالها يوميّاتنا تُشكّل، في الواقع، الحياة التي نحتاج إليها، وإن كان التاريخ يصرّ على أن يكون مصراع نافذتها، رغبةً منه، في أن يحميها.




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mercredi 16 mai 2012

Fwd: ثقافة - اكتشاف مدفن فينيقي في منطقة جل البحر في صور


Objet: ثقافة - اكتشاف مدفن فينيقي في منطقة جل البحر في صور

ثقافة - اكتشاف مدفن فينيقي في منطقة جل البحر في صور
Tue 15/05/2012 11:45 - وطنية 15/5/2012 - افاد مندوب الوكالة الوطنية للاعلام في صور جمال خليل انه لا تزال ارض مدينة صور التاريخية تكشف عن بعض من اسرارها التي تحويها في باطن الارض من خلال المكتشفات الاثرية التي تدل على هويتها التاريخية وعادات وتقاليد اهلها الذين سكنوها لا سيما الفينيقيين وصولا الى الحقبتين البيزنطية والرومانية.

وعند المدخل الشمالي للمدينة وفي منطقة جل البحر تم اكتشاف موقع اثري تاريخي يعود للفترة الفينيقية وهو عبارة عن مدفن يقع على تلة بالقرب من الشاطئ البحري حيث تبين لدى صاحب الارض بينما كان يعمل على استصلاحها انها تحوي هياكل عظمية مدفونة بالرمل، عندها ابلغ المديرية العامة للأثار التي قامت بدورها بعملية حفر للمكان المكتشف ووجدت مدفن فيه هياكل عظمية بشرية وحيوانية بحال جيدة تعود للقرنين الخامس والسادس قبل الميلاد، موضوعة بطريقة منظمة ويوجد بالقرب من كل جثة قطع اثرية من فخاريات وبرونز معظمها ذات مدلولات دينية وترتبط بالتقاليد الفينيقية.

واشار رئيس مصلحة آثار صور المهندس علي بدوي ان المديرية العامة للاثار تعمل على نقل الهياكل العظمية من مكانها بعد ازالة الرمول المطمورة فيها وما تم اكتشافه سوف يعزز الدراسات اللاحقة وسيؤمن المزيد من المعلومات عن التقاليد والعادات والانتاج الفني للفترة الفينيقية. 
ر.ي.
© NNA 2012 All rights reserved 

Fwd: ثقافة - اكتشاف مدفن فينيقي في منطقة جل البحر في صور


Objet: ثقافة - اكتشاف مدفن فينيقي في منطقة جل البحر في صور

ثقافة - اكتشاف مدفن فينيقي في منطقة جل البحر في صور
Tue 15/05/2012 11:45 - وطنية 15/5/2012 - افاد مندوب الوكالة الوطنية للاعلام في صور جمال خليل انه لا تزال ارض مدينة صور التاريخية تكشف عن بعض من اسرارها التي تحويها في باطن الارض من خلال المكتشفات الاثرية التي تدل على هويتها التاريخية وعادات وتقاليد اهلها الذين سكنوها لا سيما الفينيقيين وصولا الى الحقبتين البيزنطية والرومانية.

وعند المدخل الشمالي للمدينة وفي منطقة جل البحر تم اكتشاف موقع اثري تاريخي يعود للفترة الفينيقية وهو عبارة عن مدفن يقع على تلة بالقرب من الشاطئ البحري حيث تبين لدى صاحب الارض بينما كان يعمل على استصلاحها انها تحوي هياكل عظمية مدفونة بالرمل، عندها ابلغ المديرية العامة للأثار التي قامت بدورها بعملية حفر للمكان المكتشف ووجدت مدفن فيه هياكل عظمية بشرية وحيوانية بحال جيدة تعود للقرنين الخامس والسادس قبل الميلاد، موضوعة بطريقة منظمة ويوجد بالقرب من كل جثة قطع اثرية من فخاريات وبرونز معظمها ذات مدلولات دينية وترتبط بالتقاليد الفينيقية.

واشار رئيس مصلحة آثار صور المهندس علي بدوي ان المديرية العامة للاثار تعمل على نقل الهياكل العظمية من مكانها بعد ازالة الرمول المطمورة فيها وما تم اكتشافه سوف يعزز الدراسات اللاحقة وسيؤمن المزيد من المعلومات عن التقاليد والعادات والانتاج الفني للفترة الفينيقية. 
ر.ي.
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mercredi 9 mai 2012

Patrimoine sacrifié, économie en danger ! | Économie Liban |

Patrimoine sacrifié, économie en danger ! | Économie Liban |
L'Orient-Le Jour 9/5/2012

Soraya HAMDAN

Partout dans la ville, elles s'élancent vers le ciel. Les grues, les Libanais ne les voient même plus. Pour eux, elles font désormais partie du paysage. À Beyrouth, elles sont le symbole de la bulle immobilière, du règne des promoteurs et de la destruction du patrimoine libanais, un héritage naturel et culturel qui aurait pourtant pu faire la richesse du pays.
Car en ravageant ce qu'il a de plus précieux, le Liban passe malheureusement à côté de formidables opportunités économiques. Pire, selon Georges Zouain, économiste de développement et propriétaire de GAIA-heritage, société d'ingénierie culturelle, « le potentiel économique du patrimoine libanais est non seulement sous-exploité, mais en plus en voie de destruction rapide », avertit le spécialiste. « Lorsque des quartiers historiques ne sont pas conservés mais remplacés par des immeubles modernes, c'est toute l'attractivité du quartier et de l'ensemble de la ville qui meurt, faisant ainsi subir au pays d'énormes pertes économiques », poursuit-il.
En adoptant une vision accélérée de l'économie, celle de l'instantanéité des profits au détriment d'une économie durable et favorable au développement des régions, le Liban oublie une série de secteurs pourtant moteurs de croissance : les industries créatives, l'économie du savoir et celle du patrimoine.
Pour Serge Yazigi, architecte et urbaniste (Yazigi Atelier), le coût économique de la destruction du patrimoine peut être évalué en termes de manque à gagner. « Détruire le patrimoine, c'est détruire un avantage compétitif », insiste-t-il. « Le patrimoine doit être capitalisé comme levier économique, social et culturel, notamment dans les opérations de régénération urbaine, poursuit-il. De même, le patrimoine est à la base de l'attractivité touristique, sa perte induit ainsi de graves conséquences économiques sur l'ensemble du secteur et ainsi de l'économie. »
Il semble malheureusement que le Liban ait adopté une vision unilatérale du tourisme, « celle des boîtes de nuit, des complexes balnéaires et des grands hôtels, relève Georges Zouain. Mais où sont les grands hôtels et aménagements à Baalbeck, Beiteddine, Jbeil ou encore Tyr ? Combien de touristes visitent chaque année nos cinq sites inscrits sur la liste du patrimoine mondial de l'Unesco ? »
Pour Michel Habis, conseiller des ministères du Tourisme et de la Culture, « de nombreuses initiatives marketing ont été menées par le ministère du Tourisme pour promouvoir les régions et sites libanais, comme la réalisation d'un documentaire, Flavors of Lebanon, à destination d'une autre cible de visiteurs, susceptibles de s'intéresser à la culture et au patrimoine ».

L'enjeu d'un « autre tourisme »
S'il est difficile de pouvoir chiffrer l'ampleur du coût économique de la destruction du patrimoine, il est certain que du seul point de vue touristique, le manque à gagner est faramineux. En effet, l'économie globalisée fait qu'aujourd'hui les villes du monde sont en concurrence pour attirer touristes et investisseurs. « Toutes ces villes fondent leur compétitivité sur la différence : centres d'art et musées, quartiers piétons, mixité sociale et intégration du patrimoine bâti et des monuments dans le fonctionnement de la ville », souligne Georges Zouain. L'enjeu touristique est ainsi énorme. Du point de vue économique, un visiteur représente un consommateur de plus pour le pays, soit une exportation supplémentaire. Mais un patrimoine aménagé ne suffit pas, ce dernier devant s'articuler sur des services et infrastructures efficaces. « Rendez-vous compte, il n'y a pas si longtemps encore, les touristes devaient venir en bus de Damas pour visiter les ruines de Baalbeck ! » ajoute Georges Zouain. Pour le spécialiste, c'est tout un système économique qui est à revoir. « Le Liban en est encore à la version encore basique du patrimoine, affirme-t-il. En termes d'emplois, nous laissons passer des tonnes d'occasions pour des régions lésées au niveau du développement. » Selon lui, la seule présence de la vallée de la Qadisha bien protégée, avec des balades autour de ses crêtes, des hôtels de charme dans les vieilles demeures des villages, des rues semi-piétonnes et une architecture moderne adaptée, pourrait considérablement allonger la durée de séjour des touristes et relancer l'économie de ces régions.

Un potentiel inexploité ou saccagé ?
Des milieux naturels uniques, des sites archéologiques millénaires : le Liban avait pourtant largement de quoi devenir une destination touristique culturelle de premier choix. Le pays du Cèdre a effectivement hérité d'un trésor naturel, culturel et historique unique. « Ces soixante-dix ans d'indépendance étaient supposés mettre en valeur ces trois richesses pour bâtir une économie fondée sur ces trois forces », déclare Philippe Skaff, auteur de Beyrouth, république du béton.
Selon lui, l'instabilité sécuritaire, combinée au fléau de la corruption, a mis de côté les dossiers essentiels que sont le patrimoine et l'environnement au profit « d'une économie aveugle aux rendements immédiats ».
« Le meilleur exemple est celui de la construction et du diktat des promoteurs, relève l'auteur. De 0 à 600 mètres d'altitude, le pays est complètement ravagé. De 600 à 1 200 mètres, les carrières défigurent nos montagnes ! Les forêts, elles aussi, sont sacrifiées à des fins immobilières. »
Pour l'auteur, le « cancer s'est propagé pour atteindre aujourd'hui tous les villages du Mont-Liban. S'il est sûrement trop tard pour inverser le processus, il faut absolument stopper l'hémorragie », souligne-t-il. Sa solution : « L'État doit commencer par déclarer l'état d'urgence environnemental, culturel et touristique, et mettre la main sur les 700 carrières que compte le pays. » Selon ses estimations, cela pourrait générer un revenu annuel de 850 millions de dollars à 1 milliard de dollars par an. Une somme qui pourrait financer un plan de redressement urbain sous réserve de la bonne volonté des partis politiques.
Mais pour Walid Moussa, secrétaire général de REAL (Real Estate Association of Lebanon) et conseiller en immobilier, le droit de propriété ne donne aucune limite à la construction. « Bien sûr qu'il faut prendre en compte le patrimoine, relève-t-il. Nous savons tous qu'il constitue la richesse du Liban et différencie notre pays de n'importe quel pays du Golfe. Cependant, le droit de propriété donne aux individus le droit de disposer d'un bien ou d'un terrain comme ils le souhaitent. »
Selon le spécialiste en immobilier, il faut que l'État organise l'activité de construction et effectue un classement officiel de tous les immeubles dits « classés » de la capitale. Car depuis deux ans, pour détruire un immeuble ancien, le propriétaire doit au préalable demander l'autorisation de la municipalité de Beyrouth en partenariat avec le ministère de la Culture. « Des initiatives commencent à être menées pour protéger le patrimoine, souligne ainsi Walid Moussa. Mais s'il faut effectivement protéger notre héritage, le rôle de l'État est également celui de protéger les investisseurs et les propriétaires. » Selon lui, certains investisseurs ayant déjà acheté un terrain se voient refuser l'autorisation de démolir l'immeuble, étant considéré comme « classé ». « Le risque est de faire fuir les investisseurs, ajoute-t-il. Il faut en outre protéger les propriétaires qui, une fois leur propriété "classée", ne parviennent plus à la revendre ou même à la rénover. »
Interrogé par L'Orient-Le Jour, Gaby Layoun, ministre de la Culture, n'a pas pu chiffrer le nombre de maisons interdites à la démolition en 2011. « Un nombre important de maisons du patrimoine a été sauvé, estime-t-il. Selon l'association Save Beirut Heritage, en 1986, il y avait 2 400 maisons beyrouthines inscrites sur la liste nationale du patrimoine à préserver. En 2012, elles ne sont plus que 240. Mais selon le ministre, le problème réside ailleurs. » « Le fait d'accorder un coefficient d'exploitation assez élevé suivant les décrets de l'urbanisme, notamment à Beyrouth, pousse les propriétaires de maisons anciennes à profiter de ce coefficient pour construire des tours économiquement plus profitables », déclare-t-il.
Pour Serge Yazigi, si cette surexploitation des quartiers génère effectivement des profits rapides et de courte durée, la valorisation du patrimoine dans le cadre d'un plan de redynamisation des quartiers aurait pu être une source de revenus à plus long terme et distribuée horizontalement sur l'échelle sociale. « Nos sites ne sont pas suffisamment mis en valeur, reconnaît à cet égard le ministre de la Culture, mais ce n'est pas une surprise, connaissant la situation de l'administration et le nombre insuffisant de personnel que nous avons. La DGA (Direction générale du patrimoine) ne compte que neuf archéologues pour tout le territoire alors que les pays avoisinants ont un nombre de responsables de sites qui dépasse les 3 000 ! »
Ainsi, selon Gaby Layoun, pour œuvrer en faveur de la mise en valeur du patrimoine libanais, il faut que le gouvernement décide que ce dernier soit un élément essentiel dans sa politique de développement. « Une fois cette mesure prise, ajoute le ministre de la Culture, nous aurons à recruter des cadres compétents, qui ne manquent pas au Liban, et à formuler des politiques de tourisme culturel, en partenariat avec les ministères concernés, notamment le ministère du Tourisme qui a un rôle majeur à jouer », conclut-il.
Si le Liban a largement de quoi prendre le chemin d'une économie contemporaine, cela passe forcément par une mise en valeur du patrimoine. « Ce n'est pas uniquement la protection de ce patrimoine qui est en jeu, renchérit Georges Zouain, il en va de la survie économique de notre pays. »


JTK = Envoyé de mon iPad.

mercredi 2 mai 2012

Fwd: Cri d’alarme : Tyr classée sur la liste du Patrimoine Mondial en Péril et bientôt déclassée du Patrimoine mondial de l’UNESCO


Objet: Cri d'alarme : Tyr classée sur la liste du Patrimoine Mondial en Péril et bientôt déclassée du Patrimoine mondial de l'UNESCO


Cri d'alarme : Tyr classée sur la liste du Patrimoine Mondial en Péril et bientôt déclassée du Patrimoine mondial de l'UNESCO
6/32012

Début des travaux de construction près du port. Source : ©AIST
Dans ce climat fortement exposé à toutes les intempéries inimaginables, tant naturelles que politiques, les précipitations tombent toujours plus fort sur les toits percés. Et Dieu seul sait dans quel état se trouve la toiture du patrimoine libanais… Les fervents défenseurs de notre héritage n'ont toujours pas repris leurs esprits avec la menace guignant le port phénicien de Minet el-Hosn, qu'ils entendent  sonner le tocsin du côté de Tyr.L'Association Internationale pour la Sauvegarde de Tyr (AIST) lance de nouveau un cri de détresse dans un communiqué où l'on peut lire que « La ville de Tyr se trouve plus que jamais menacée par le risque de voir ses inestimables ruines antiques ensevelies sous des tonnes de ciment ! ».
Cet appel fait écho à une alerte lancée en début d'année par l'AIST, faisant état de menaces titanesques contre les sites archéologiques de Tyr en raison du tracé de l'autoroute du Sud. Cette fois-ci, la réelle menace advient avec le début des travaux de construction, supervisés par le CDR, du bâtiment du syndicat des pêcheurs, au cœur du port phénicien chargé de vestiges antiques. Décidément, il semble que le monde entier a une dent – voire même tout un dentier ! – contre notre patrimoine, plus spécialement, phénicien.
Les organisations internationales finançant ce projet, à savoir la Banque Mondiale et l'AFD, réalisant la grièveté de la situation, ont  admis qu'il est indispensable de réviser le projet. Ils proposent alors une alternative  garantissant aux pêcheurs l'ensemble de leurs droits : chambres, café, syndicat et marché aux poissons. Cependant le dernier mot revient au CDR … Entretemps, l'illogisme usuel des démarches menées par l'État libanais a voulu qu'une réunion ait lieu entre le CDR, la municipalité de Tyr et l'AIST prochainement, en dépit du fait que le chantier est actuellement fonctionnel.
Ici, nous ne sommes pas devant un projet immobiliser privé mené par un géant financier quelconque qui agit faisant fi des lois et des décisions étatiques, stipendiant par ci ou par là pour noyer le poisson, comme il a toujours été le cas dans la capitale libanaise ; ici c'est un établissement public, qui se doit de conserver et protéger les trésors nationaux, notamment la cité regorgeant de vestiges inestimables et qui fut l'une des plus anciennes métropoles du monde.
Pourquoi ce mutisme et cette indifférence de la part des institutions gouvernementales concernées ? La construction d'un syndicat pour les pêcheurs aux dépends de leur espace d'activités et du Port antique, pôle d'attraction des touristes d'une ville qui fut jadis maîtresse des mers, est-elle indiquée ? Si les vestiges archéologiques sont royalement dédaignés par les autorités, comme le démontrent les crimes quasi quotidiens perpétrés contre ces phares historiques, le secteur du tourisme prôné comme étant le moteur de l'économie libanaise, l'est-il aussi ?
Le plus agaçant, révoltant, enrageant, c'est que les travaux sont déjà entamés. Imaginerez-vous le port de Tyr, ce marqueur fondamental de la ville, avec sa simplicité qui fait toute sa grandeur, avec son ambiance chaleureuse et ses cafés anciens où il fait bon déguster un bon café libanais, se résorber aux dépends de la « modernité » ? Auriez-vous à l'esprit un seul instant que ces pêcheurs, qui reprennent au quotidien les mêmes gestes que leurs ancêtres phéniciens, et qui subsistent dans leurs terres malgré toutes les complications financières inconcevables, disparaître parce que leur Port n'arrive plus à contenir leur bateaux et les pêcheurs ?
« La devise du fait accompli est devenue un pilier de la politique nationale » avance le communiqué de l'AIST. Où est l'État libanais dans tout cela ? Question quelque peu inepte, en effectuant une rétrospective de la reconstruction de cette contrée décimée par une guerre utérine et des hostilités avec l'Etat hébreu qui, elles,  n'ont pas sonné l'hallali contre les vestiges nonobstant l'atrocité et la cécité de leurs projectiles inaptes à faire la différence entre la pierre et les hommes. Mêmes les canons aveugles et sans pitié ont appréhendé nos vestiges avec toute leur gloire et leur splendeur …
La reconstruction au Liban a été un phénomène entièrement inconciliable avec la notion de la conservation de notre patrimoine. Ce qui prouve que l'État a brillé dans son impuissance vis-à-vis de l'anéantissement de l'héritage historique, culturel et identitaire du Liban.  Une preuve irréfutable que les Libanais se sont révélés être les pires prédateurs de leur propre patrimoine.
Mais le passage choc dans le dernier message de l'AIST, avec lequel il est judicieux de clore cet article, en raison de son éloquence, sa gravité, sa brutalité, sa létalité, est le suivant : « Il devient de plus en plus évident que le Patrimoine de Tyr est gravement menacé, comme l'ont constaté l'UNESCO et les diverses missions scientifiques ayant visité la ville de Tyr. Le centre du Patrimoine Mondial de l'UNESCO a décidé d'inscrire Tyr sur la liste du Patrimoine Mondial en Péril et de la rayer de la liste du Patrimoine Mondial si les autorités libanaises ne manifestent pas une volonté de collaboration » … A méditer …
Par Marie-Josée Rizkallah
Libnanews
Crédits Photos : Association Internationale pour la Sauvegarde de Tyr

Début des travaux de construction près du port. Source : ©AIST

Début des travaux de construction près du port. Source : ©AIST
 
Sur le même sujet:
Politique – La Vallée Sainte de Qannoubine sur la liste du patrimoine mondial de l'UNESCO, axe d'une réunion à Bkerké
Liban: Le port phénicien de Beyrouth égrène ses dernières heures après 2500 ans d'existence

Un moine maronite à Vienne en 1767

Un moine maronite à Vienne en 1767
Olj 2/5/2012

Dès les premiers siècles du christianisme, les pèlerins d'Occident ont été nombreux à se rendre en Palestine, perpétuant une longue tradition de visite des lieux saints. À l'inverse, les voyages du clergé oriental en Occident étaient rares et la plupart d'entre eux ont eu au fil du temps Rome pour destination finale.
C'est ainsi qu'à partir de la fin du XVIe siècle, l'Église maronite du Mont-Liban s'est mise à envoyer régulièrement de jeunes enfants âgés de 9 à 11 ans étudier à Rome, inaugurant une période exceptionnelle de contacts avec l'Occident.
Ces séjours en Italie n'avaient commencé qu'après l'ouverture du Collège maronite de Rome en 1584, où, sous la supervision de maîtres jésuites, les jeunes maronites recevaient une excellente éducation, apprenaient le latin et l'italien, et perfectionnaient l'hébreu, le syriaque et l'arabe.
Mais c'est tout à fait par hasard qu'un moine maronite s'est un jour rendu à Vienne en 1767 : cette année-là, ce moine, appelé Serge Sarkis, était chargé du clocher de son couvent de Notre-Dame de la Prairie (Saydet al-Haqleh) situé au Kesrouan, au nord de Beyrouth, sur une colline dominant la Méditerranée.
Ce couvent avait été construit un siècle auparavant en 1670.
Le moine Serge sonnait si fort que la cloche se brisa.
Très affligé de la perte qu'il avait occasionnée à son couvent, le moine demanda à son supérieur l'autorisation de demander l'aumône aux chrétiens pour compenser la perte de la cloche brisée et se mit en route jusqu'à parvenir un jour à la ville de Beyrouth.
C'est là qu'il trouva au port un navire en partance pour Trieste.
Il demanda au capitaine l'autorisation de se joindre au voyage et celui-ci accepta à cause, affirme une relation de ce voyage, « de son apparence empreinte de vertu et de sa crainte de Dieu, lorsqu'il apprit le noble objet de ses pérégrinations ».
Lorsque le moine Serge parvint à Trieste, il poursuivit son voyage jusqu'à Vienne, où il se mit à mendier dans les rues. Comme il ne parlait pas la langue du pays et qu'il ne rencontrait personne qui parlait la sienne, les gens lui faisaient l'aumône en se fiant à son apparence car il présentait tous les signes de la piété.

Pendant ce temps, la fille de l'impératrice Marie-Thérèse de Habsbourg tomba gravement malade, et les médecins s'avéraient impuissants à la guérir.
C'est alors qu'un homme qui fréquentait la cour fit savoir à la reine qu'il y avait en ville un moine oriental qui avait toutes les apparences de la piété et de la vertu. « Si vous acceptez de le faire venir pour prier à l'intention de votre fille, lui suggéra-t-il, peut-être que Dieu la guérira. » La reine autorisa sa venue, et le moine Serge se présenta et pria pour la fille qui, grâce à ses supplications, fut guérie.
Le cœur de la reine fut aussitôt empli de reconnaissance et d'admiration pour ce miracle qui fut rapidement connu de toute la cour et de toute la ville, et impressionna grandement tout le monde.
Lorsque la reine lui demanda la raison de son voyage, le moine Serge lui raconta en toute sincérité sa situation. Mise ainsi au courant de ce qui l'amenait à Vienne, la reine donna l'ordre à tous les artisans de la ville de réaliser pour lui des objets de culte à son propre compte.
Les artisans viennois fabriquèrent pour le prélat une cloche dont il n'y eut pas de pareille en Orient « à cause de son carillon enchanteur pour les oreilles et de son écho, qui entraînait celui qui l'entendait à fredonner ».
Hélas, la foudre brisa cette cloche en 1889 et elle fut remplacée par une autre, faite au Liban.
Le moine maronite fit également exécuter plusieurs coupes dont certaines étaient extraordinaires, des bougeoirs de valeur, plusieurs vêtements liturgiques précieux et merveilleusement tissés, des candélabres et des tableaux de prix, ainsi que d'autres objets de culte qu'il expédia au Liban avant son retour.
Il avait réuni également une importante somme d'argent pour son monastère, mais il mourut à Vienne et fut enterré là-bas avant qu'il ne puisse la rapatrier.
Voilà l'essentiel de ce que l'on sait du premier voyage d'un moine maronite à Vienne.
Le récit se trouve dans un livre d'histoire du Kesrouan (une région de la montagne libanaise) écrit en arabe à la fin du XIXe siècle par un prêtre libanais nommé Mansour el-Hattouni. L'auteur s'est probablement basé sur les archives du couvent Notre-Dame de la Prairie, monastère qui existe encore et qui a préservé jusqu'à nos jours les objets offerts par la reine Marie-Thérèse d'Autriche. Le beau tabernacle blanc et doré de style baroque est exposé dans l'église du couvent, et les coupes, les candélabres et les ostensoirs du XVIIIe siècle jalousement mis sous clef. La cloche viennoise, bien que fêlée, est également visible, ainsi que quelques tableaux expédiés de Vienne.
Entre-temps, le couvent, qui était à l'époque du moine Serge un monastère double comme cela était traditionnel en Orient, c'est-à-dire abritant deux communautés séparées de moines et de moniales, est devenu exclusivement féminin. C'est pourquoi, de nos jours, seule une communauté de seize religieuses vit au couvent, communauté qui dépend directement du patriarche maronite. Leur vie est consacrée à la prière et à la méditation, et elles vivent partiellement de leurs travaux d'aiguille, des napperons brodés à l'ancienne et des revenus des terres attenantes au couvent.
Toutes les sœurs connaissent bien entendu l'histoire du voyage du moine Serge à Vienne et sa guérison de la fille de la reine Marie-Thérèse dont une supérieure a fait exécuter le portrait, exposé dans l'une des salles d'accueil. Selon la légende transmise, la fille de la reine qui a été guérie serait la reine Marie-Antoinette qui épousa le roi de France Louis XVI.
Voila comment un couvent maronite non loin de Beyrouth abrite jusqu'à nos jours un petit coin d'Autriche insoupçonné.

Ray J. MOUAWAD




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الاستدعاء ضد وزير الثقافة للمحافظة على ميدان سباق الخيل الروماني في بيروت


"النهار" تنشر الاستدعاء ضد وزير الثقافة
للمحافظة على ميدان سباق الخيل الروماني
النهارفي ١/٥/٢٠١٢

تقدمت جمعية "التجمع للحفاظ على التراث اللبناني" وكيلتها المحامية كارلا  شرفان الى مجلس شورى الدولة باستدعاء ضد الدولة اللبنانية – وزارة الثقافة ممثلة بهيئة القضايا في وزارة العدل بطلب وقف تنفيذ وابطال القرار رقم 849 الصادر بتاريخ 24/ 2/ 2012 عن وزير الثقافة غابي ليون "بدمج كامل الجزء الجنوبي من الآثار في البناء المنوي انشاؤه وذلك بابقائها في مكانها، كما والموافقة على تفكيك واعادة تركيب أجزاء الشوكة الوسطية من ميدان سباق الخيل الروماني والاجزاء الشمالية منه ضمن هذا البناء، شرط أن يتم التنسيق الكامل مع المديرية العامة للآثار في مراحل المشروع كافة والتي تتضمن وضع التصاميم التنفيذية لجميع مراحل التوثيق والفك والتخزين واعادة التركيب والتاهيل والـ(...) لا سيما لجهة الاستعانة بمتخصصين عند الحاجة على أن تتحمل شركتكم جميع النفقات الناتجة من هذه الأعمال".
واعتبرت الجمعية أن المس بأي حجر من حجارة هذا الموقع من شأنه افقاد الموقع ككل أية قيمة تاريخية ما يقتضي تدخلاً فورياً من جانبكم للحؤول دون وقوع ضرر لا يمكن التعويض عنه في حال وقوعه".
واستندت في الوقائع الى قرارات وزراء الثقافة السابقين تمام سلام وطارق متري وسليم وردة وفيها: "ادخال العقار 1370 من منطقة ميناء الحصن في لائحة الجرد العام للأبنية التراثية، وعدم جواز القيام بأي عمل من شأنه تغيير الوضع الحالي للعقار المذكور دون موافقة المديرية العامة للآثار المسبقة على الأعمال المنوي اجراؤها والمواد المنوي استعمالها.
واقترح كتاب المديرية العامة للآثار الحفاظ على المكتشفات الأثرية في مكانها (in situ) وذلك بالنظر الى طبيعة المكتشف والذي هو عبارة عن ميدان سباق خيل تمتد اجزاؤه لا سيما ما يعرف بالشوكة الوسطية على كامل عرض العقار.
وأتى القرار ليكرس سلسلة قرارات لوزراء الثقافة السابقين، أكدت وجوب الحفاظ على الميدان في موقعه الأصلي وابرازه، وبالتالي وضعه على مسار الزيارات السياحية الثقافية لمدينة بيروت.
لكن بتاريخ 24 شباط 2012 صدر عن وزير الثقافة السيد غابي ليون رد على كتاب شركة "بيروت ترايد ش. م. ل." القرار الآتي: "تحيطكم وزارة الثقافة – المديرية العامة للآثار علماً بموافقتها على دمج كامل الجزء الجنوبي من الآثار في البناء المنوي انشاؤه وذلك بابقائها في مكانها، كما والموافقة على تفكيك واعادة تركيب أجزاء الشوكة الوسطية من ميدان سباق الخيل الروماني والاجزاء الشمالية منه ضمن هذا البناء، شرط أن يتم التنسيق الكامل مع المديرية العامة للآثار في مراحل المشروع كافة والتي تتضمن وضع التصاميم التنفيذية لجميع مراحل التوثيق والفك والتخزين واعادة التركيب والتأهيل والـ(...) لاسيما لجهة الاستعانة بمتخصصين عند الحاجة على أن تتحمل شركتكم جميع النفقات الناتجة من هذه الاعمال (…)".
وطلبت الجهة المدعية الآتي:
أ – ابطال القرار المطعون فيه لصدوره عن مرجع غير صالح لإصداره.
ب – ابطال القرار المطعون فيه لعدم مراعاة المعاملات الجوهرية المفروضة قانوناً.
ج – ابطال القرار المطعون فيه لمخالفته للقانون أي نظام الآثار لا سيما المادتين 23 و24 منه، كما ولمخالفة القرار للقرارات الوزارية السابقة لا سيما القرار الوزاري 63 المنشور في الجريدة الرسمية في 10/ 9/ 2009، واستطراداً لمخالفة القرار المطعون فيه للمادة 10 من نظام الآثار.


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mardi 1 mai 2012

ملاحظات حول وضع الآثار في بيروت


ملاحظات حول وضع الآثار في بيروت
حديث مع الدكتور ناجي كرم
النشره -الخميس 26 نيسان 2012 - ناجي كرم* 
لقد كثر الكلام في الفترة الأخيرة عن بعض المواقع الأثرية في بيروت وبشكل خاص عن المرفأ الفينيقي ومدرج سباق الخيل العائد إلى الحقبة الرومانية. وكان لا بد من رفع الصوت عاليا احتجاجا على محاولة إزالتهما، كما القمامة، من وسط العاصمة. ولكن، ماذا لو لم تكن هذه المسألة سوى الجزء الظاهر من جبل الجليد؟ فالوضع أشمل وأخطر بكثير مما يبدو عليه؛ والمراقب المتخصّص لا بد وأن يقف مشدوها أمام الواقع المرّ والوقائع الخطيرة التي نطرح بعضها بعيدا عن كل خلفية جدلية، فما يهمّنا هو تراثنا والحفاظ على القليل الباقي منه في قلب عاصمتنا الوطنية التي كانت يوما أم الشرائع. 
 
أولاً: في الوضع القانوني.
يفرض القانون أن يشرف على الحفرية الأثرية إما آثاري ذو خبرة في المديرية العامة للآثار وإما أستاذ جامعي موفد من قبل جامعة أو معهد عال للآثار. وقد طبّق هذا القانون بحزم حتى في أيام عز سوليدير وبطشها، إذ شاركت فرق عدة زادت على العشرين، من جامعات لبنان وعدد من الجامعات الأوروبية والعالمية.
منذ العام 2005، استبعدت الجامعة اللبنانية عن الحفريات في بيروت بحجة أنها لا تملك ما يلزم من التمويل ولا من أصحاب الكفاءة العلمية، واستبعدت االجامعات الخاصة لأن أساتذتها "لا يستحقون حمل لقب الدكتوراه"،  واستبعدت الجامعات الأجنبية بحجّة أنها لا يمكن أن تهتم بآثار لبنان أفضل من اللبنانيين  وبحجّة أن العلماء الأجانب "لا يأتون إلا لمصالحهم المالية"، مع العلم أن البعثات الأجنبية تأتي ومعها تمويلها الخاص ولا تكلّف لبنان شيئا. ولسدّ هذا الفراغ المفتعل، سُلّمت حفريات بيروت الى شركة خاصة أسسها أشخاص لا يزالون طلاّبا ولم ينه أي منهم شهادة الماستر.  ومن الطبيعي أن تسعى هذه الشركة الى الربح المادي الذي يشرّع بدوره الأبواب أمام مساومات محتملة على حساب التراث.
 
ثانيا:في الوضع العلمي.
تفرض المنهجية العلمية على الباحث حين يقوم بحفرية أثرية أن ينشر تباعا نتائج عمله في تقارير علمية (Rapports préliminaires) تضع المكتشفات الجديدة في متناول المهتمّين من أهل الاختصاص وغيرهم وتحفظ لنا وثائق مكتوبة ومصوّرة في حال تعرض الموقع للتخريب. وتشهد مجلّة "بعل" التي تصدرها المديرية العامة للآثار على نقيضين:
الأول، أن كل الفرق العلمية التي شاركت في حفريات بيروت في التسعينات نشرت مكتشفاتها وتقاريرها العلمية بمهنية وجدّية، فكانت على مستوى دورها الأكاديمي والعلمي، فوفّرت مادة كاملة لأعداد عدة من المجلّة، وحفظت لنا بالنص والصورة والخارطة والرسم البياني كل ما اكتشف في بيروت.
الثاني، أن مجلّة بعل خالية تماما من أي تقرير علمي أو معلومة عن حفريات بيروت منذ ما يزيد على السنوات الست، مع العلم أن الحفريات الأثرية لم تتوقّف يوما طوال تلك المدة. والسبب الرئيسي، في رأينا – إلا إذا كانت هناك حلقة مخفية -   يكمن في كون من يقوم بالحفريات الأثرية لا يملك بعد القدرة العلمية ولا المنهجية الأكاديمية ولا الخلفية الثقافية الكافية لنشر المكتشفات، مما يعني عمليّا أننا فقدنا ما يقارب سبعين موقعا أثريا دون أن يبقى لها أثر لا على الأرض ولا حتى في الصور.

ثالثا:في مصير الآثار.
أيام عزّ سوليدير وبطشها في التسعينات، قمنا بحملات قوية عدة من أجل الحفاظ على عدد من المواقع الأثرية. كنا وما زلنا على قناعة بأنه لا بد من أن تبقى بعض الآثار في أرضها لتشهد من جهة على تاريخ بيروت العظيم ولتصبح في الوقت ذاته محجّة للسياحة الثقافية. وعلى الرغم من التهديدات ومحاولات الرشوة، وعلى الرغم من نظرية هانس كورفر التي تقول بعدم ضرورة الإبقاء على أي موقع أثري في مكانه، استطعنا، مع دعم منظمّة اليونسكو واللجنة الدولية التي ألّفتها، أن نفرض الحفاظ على بعض المواقع ولو القليلة: التل القديم، الحي الفينيقي، موقع السراي الصغيرة.
منذ 2005 تم حفر ما يقارب سبعين موقعا في بيروت. وقد تم اقتلاع كل ما تم اكتشافه حتى اليوم باستثناء موقع مينا الحصن المكتشف حديثا والذي كان موضع مساومة مشبوهة لاقتلاعه. ما الفارق إذاً بين ما كان يفعله هانس كورفر الهولندي الذي طالبنا غير مرّة بمحاكمته وطرده، وبين هانس اللبناني؟  بل إن المقارنة بينهما قد تأتي، ويا للآسف، لصالح الهولندي، الذي اتبع طريقة في التبويب دقيقة جدا ونشر عددا من تقاريره العلمية في مجلة البعل. في حين أنه لم تنشر بعد تقرير علمي واحد من قبل الشركة الخاصة، مما يضعنا أمام كارثة تاريخية علمية هي من الآخطر في تاريخ الآثار في لبنان.
هل من المعقول، وفي قلب بيروت العظيمة في التاريخ، أنه لم يتمّ اكتشاف أي أثر جدير بأن يحافظ عليه في أرضه، مع العلم أن عمليات الحفر قد شملت مساحات واسعة جدا وفي أماكن جغرافية متفرّقة؟  ترى، من تحمّل ويتحمّل مسؤولية قرار اقتلاع تاريخنا من أرض بيروت؟ نسأل مذهولين، أوليس ذلك من حقنا وواجبنا؟
 
رابعا:في  المسؤولية.
طالما أن المديرية العامة للآثار تابعة لوزارة الثقافة فإن هذه الوزارة تعتبر مؤتمنة على آثار لبنان وإرثه التاريخي. وعلى المسؤولين فيها أن يحصروا  جهدهم – لا بل أن يستميتوا – في الدفاع عن تراثنا العظيم. هذا هو على الأقل مفهومنا نحن لحمل المسؤوليات الوطنية. فما هو واقع الحال؟
منذ آب الماضي طوّق معالي الوزير نفسه بحفنة صغيرة ممّن أسماهم بالأكاديميين. حذّرناه في حينه من خطورة هذا القرار، لأن هؤلاء "الأكاديميين" سيفجّرون المديرية العامة للآثار. 
اوّلا: لأنّهم  يأتون  بأحلام وعقد لا علاقة لها لا بالتراث ولا بالآثار.
ثانيا: لأنّهم سيلفلفون الفضائح بدلا من فتح الملفات وإصلاح ما يجب إصلاحه.
ثالثا: لأنّهم  سيخلقون  فراغا مصطنعا من خلال استبعاد العلماء الأجانب واحتقار العلماء اللبنانيين، وذلك من أجل أن يحكموا قبضتهم على المديرية.
رابعا: لأنّهم سينتقمون من بعض الموظفين "الأعداء" لثأر قديم يدغدغ بعضا من أعضائها.
ما يحزننا اليوم هو أن ما حذّرنا منه قد حدث بالفعل. بل إن "حفنة الأكاديميين" ذهبت إلى أبعد من ذلك بكثير. فهي لم تكتفِ بكل ذلك ولا بإعادة الغطاء للشركة الخاصة التي تنظّف بيروت من آثارها، بل راحت تنبش قرارات وزارية سابقة تقضي بالحفاظ على عدد من المواقع الأثرية في وسط العاصمة بهدف نسفها والسماح باقتلاع الآثار من أرضها التاريخية، وذلك تحت شعار "التفكيك والدمج" يعني الضحك على الناس. وقد أصدرت أول حكم بالإعدام على ميدان سباق الخيل، في تقرير من خمسة أسطر فقط لا غير ومن دون أن تكلّف نفسها زيارة الموقع ولو لمرّة واحدة. وهو ما اعتبره معالي الوزير "إنجازا مهمّا".
أما "الإنجاز" الثاني فهو التقرير "العلمي" الذي يعدّه "الأكاديميون" ليبرهنوا  للرأي العام أن منشآت المرفأ الفينيقي في مينا الحصن ليست سوى "مقلع صغير للحجارة" وهو معدّ بطبيعة الحال "للتفكيك والدمج".
وقد بتنا نخشى أن يكون الإنجاز الثالث تحويل التل الفينيقي إلى "مجرّد رجمة من الحجارة يشوّه وجودها قلب بيروت ويجب جرفها". ومن يدري، قد يفتي "الأكاديميون" بأن  "أعمدة بعلبك ليست في مكانها التاريخي ومن الأفضل تفكيكها ودمجها في وادي البردوني".

إن ما يجري في بيروت اليوم يمكن اعتباره – كما أيام سوليدير – مجزرة حضارية كبرى. ومن حقنا أن نسأل بالصوت العالي: لماذا هذا الحماس الزائد في التفريط بآثار بيروت؟ هل المصلحة الوطنية هي التي تفرضه؟ أم "الذوق الفريد" في تجميل المدن؟ أم الجهل بكل بساطة؟ أم – وفق ما تردّده الإشاعات القوية – غير ذلك؟
 
* استاذ الفنون والآثار الفينيقية ورئيس سابق لقسم الفنون والآثار في الجامعة اللبنانية
 
 التعريفات: ناجي كرم - الآثار - مقالات وأراء



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