jeudi 29 janvier 2015

Dans le désert d'Arabie, des croix chrétiennes du Ve s.



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Expéditeur: ZENIT <info@zenit.org>
Date: 29 janvier 2015 20:02:42 UTC
Dans le désert d'Arabie, des croix chrétiennes du Ve s.
Présentation par un archéologue français, Frédéric Imbert

Rédaction

ROME, 29 janvier 2015 (Zenit.org) - Des inscriptions assorties de croix chrétiennes, ont été découvertes en Arabie Saoudite, dans la zone de Jabal Kawkab du désert: elles attestent la présence d'une communauté chrétienne en Arabie du Sud au Ve siècle.

Frédéric Imbert, spécialiste d'épigraphie arabe et islamique, professeur à l'université d'Aix et membre de la mission franco-saoudienne de prospection dans l'émirat de Najrân, a exposé ces découvertes lors d'une conférence au musée de l'Université américaine de Beyrouth.

Selon le journal L'Orient-Le Jour, une série de noms chrétiens, peut-être des martyrs tués lors d'une persécution, a été découverte en janvier 2014 au sud de Jabal Kawkab dans le secteur de Hima, dit aussi Bîr Ḥimā ou Ᾱbār Ḥimā, « appellations renvoyant à une zone de puits connus depuis la plus ancienne Antiquité ». Pour l'archéologue, ce coin était probablement une zone d'approvisionnement d'eau pour les caravanes qui voyageaient du Yémen à Najran.

Les inscriptions gravées sur des rochers sur plus d'un kilomètre, « ne sont pas les seules croix connues en Arabie du Sud et de l'Est, mais il s'agit sans doute des plus vieilles croix chrétiennes en contexte daté de 470 de notre ère », a souligné Frédéric Imbert.

Quant à la langue – difficile à préciser car les inscriptions ne sont que des noms –, il pourrait s'agir « d'une forme tardive et peut-être locale d'araméen », ou « écriture nabatéo-arabe ».

Les écrits se situeraient à l'époque du règne himyarite de Shurihbil Yakkuf, qui a gouverné l'Arabie du Sud de 470 à 475. Les persécutions des chrétiens auraient commencé au cours de son règne.

Pour Frédéric Imbert, il est possible que cette communauté chrétienne soit venue d'Irak, avant même l'essor du christianisme dans la région : présent en Arabie à partir du IVè siècle, c'est cependant « au VIè siècle qu'il se diffuse dans la région du golfe Arabo-Persique, dans les régions côtières du Yémen et dans celle de Najrân », grâce aux missionnaires de l'empire perse sassanide et aux missionnaires syriens monophysites qui sont hostiles au concile de Chalcédoine (451).

La région du Jabal Kawkab affiche des milliers de représentations humaines et animales, de versets, de croix, de vers de poésie, de textes en arabe, en sudarabique, en thamoudéen ou en nabatéen : « Nous travaillons sur ce que j'appelle "le plus vieux livre des Arabes", un livre écrit sur les pierres du désert par des hommes qui vécurent à l'époque où une certaine forme de monothéisme se met en place dans la douleur et l'opposition, les massacres et les guerres. Aujourd'hui, c'est une page de l'histoire des Arabes et du christianisme que nous essayons de retrouver... », conclut Frédéric Imbert.

Avec Constance Roques

mercredi 28 janvier 2015

Une forêt de croix gravées dans le désert d’Arabie saoudite - May MAKAREM - L'Orient-Le Jour

Une forêt de croix gravées dans le désert d'Arabie saoudite - May MAKAREM - L'Orient-Le Jour

http://www.lorientlejour.com/article/908412/une-foret-de-croix-gravees-dans-le-desert-darabie-saoudite.html
28/1/2015-Une forêt de croix gravées dans le désert d'Arabie saoudite

À travers les épigraphies d'une communauté chrétienne en Arabie du Sud au Ve siècle, Frédéric Imbert a mené son auditoire non seulement aux sources du christianisme en Arabie, mais aussi aux sources mêmes de l'écriture arabe. Spécialiste d'épigraphie arabe et islamique, professeur à l'université d'Aix et membre de la mission franco-saoudienne de prospection dans l'émirat de Najrân, au sud de l'Arabie, Imbert a exposé lors d'une conférence au musée de l'Université américaine de Beyrouth, les découvertes qu'il a faites dans la zone de Jabal Kawkab (la montagne de l'Astre) dont les parois rocheuses ont révélé des inscriptions assorties de croix, mais aussi, sur des kilomètres et des kilomètres, des milliers de gravures rupestres de toutes les époques, depuis la préhistoire jusqu'à l'époque islamique.

Les croix de Bīr Ḥimā
Les anciennes inscriptions de la communauté chrétienne ont été découvertes en janvier 2014 au sud de Jabal Kawkab dans le secteur de Hima, dit aussi Bîr Ḥimā ou Ᾱbār Ḥimā, « appellations renvoyant à une zone de puits connus depuis la plus ancienne Antiquité ». Le site, posé sur l'ancienne voie qui reliait le Yémen à Najran sans passer par le grand désert du Rub' al-Khālî, était « une halte majeure pour l'approvisionnement en eau ». Non loin de ces puits, le conférencier a découvert des inscriptions gravées sur des rochers, « face écrite tournée vers le haut ». Son regard est attiré par « la qualité de la gravure et la typologie des caractères », ainsi que par « la taille ostentatoire » et les formes variées des croix gravées, associées systématiquement aux textes. « Il est vrai qu'elles ne sont pas les seules croix connues en Arabie du Sud et de l'Est, mais il s'agit sans doute des plus vieilles croix chrétiennes en contexte daté de 470 de notre ère », souligne Frédéric Imbert.


Pourtant, aucune trace de bâti n'a été relevée sur le site. Et l'ensemble des inscriptions, qui s'étend sur plus d'un kilomètre, ne fournit qu'une série de noms. Elles ne contiennent ni phrases construites ni textes relatant un événement. L'identification de la langue reste donc aléatoire. « Nous pensons au travers de quelques mots qu'il s'agit d'une forme tardive et peut-être locale d'araméen », indique-t-il. Quant à la lecture des noms, elle ne s'impose pas immédiatement.


À titre d'exemple, « Yawnan bar Malik(w) ne porte aucun point diacritique et il peut être aussi lu Ṯawbān, mais nous penchons plutôt pour Yawnān, comme le propose le savant onomasticien Ibn Mākūlā dans son ouvrage al-Ikmāl », explique le conférencier, précisant que dans le contexte chrétien, il s'agit de la forme ancienne de Yūnus ou Jonas. Donc on peut lire « Jonas fils de Malik ». Ensuite, se référant au calendrier de l'antéislam proposé par « Muḥammad b. al-Mustanīr, surnommé Quṭrub (m. 206/821), grammairien d'al-Baṣra », il souligne que « burak » correspond à l'actuel mois hégirien de Dhâ l-Hijja.
Quant à la date, elle correspondrait, selon le système de numération nabatéen, à l'an 470 de notre ère. Les inscriptions dateraient du règne du souverain himyarite Shuriḥbi'īl Yakkūf qui gouverna l'Arabie du Sud de 470 à 475. C'est sous son autorité qu'auraient débuté les persécutions de chrétiens. Les inscriptions révèlent d'ailleurs le nom de Marthad et celui de Rabī', inscrits sur la liste des martyrs de Najrân, dans le Livre des Himyarites.



(Pour mémoire : Hegra, la Pétra d'Arabie saoudite, dévoile ses secrets)

Le nabatéo-arabe : une écriture de transition
En ce qui concerne le registre de l'écriture, le spécialiste reste prudent. Selon lui, « l'inscription ressemble à de l'arabe, et nous pourrions être tentés de l'appeler « écriture arabe antéislamique » ; mais ce serait sans doute partiellement exact dans la mesure où nous ne sommes pas sûrs qu'il s'agisse purement de langue arabe, et ce serait ignorer la forme de certains caractères qui se rapprochent plus de l'écriture nabatéenne telle qu'on la connaît dans le nord de l'Arabie. C'est pourquoi il semble préférable de la qualifier d'inscription en écriture nabatéo-arabe », dit M. Imbert, ajoutant que « jusqu'à présent, on pensait que l'écriture arabe dérivait du syriaque (écriture utilisée dans les milieux chrétiens en Syrie et en Bas-Irak), mais certains demeurent convaincus qu'elle pouvait dériver du nabatéen tardif ». Le conférencier rappelle que ces dernières années, les travaux menés par la chercheuse du CNRS Orient & Méditerranée Laïla Nehmé, dans le nord de l'Arabie et autour de Madā'in Ṣālih, ont montré qu'il existait une écriture de transition, le nabatéo-arabe, dont certains caractères montrent déjà l'évolution vers les formes connues de l'écriture arabe que nous connaissons.

Le massacre des chrétiens
Pour comprendre le contexte dans lequel ces écrits ont été produits, Frédéric Imbert expose un petit historique de la zone, expliquant qu'à la fin du IIIe siècle après J.-C., la dynastie himyarite qui a régné durant 150 ans affirme sa neutralité entre les grands empires byzantin et perse, en faisant le choix du judaïsme.
D'autre part, le christianisme s'est répandu en Arabie à partir du IVe siècle, mais « c'est au VIe qu'il va prendre son essor dans la région du golfe Arabo-Persique, dans les régions côtières du Yémen et dans celle de Najrân. L'un des facteurs importants de sa diffusion va être l'activité missionnaire des chrétiens de l'empire perse sassanide et celle des missionnaires syriens monophysites qui sont hostiles au concile de Chalcédoine (451), et ce sont eux qui semblent exercer des responsabilités ecclésiastiques à Najrân. Deux évêques y sont d'ailleurs consacrés entre 485 et 519 ».


Mais un coup de force installe sur le trône himyarite un usurpateur qui prend le nom de Yûsuf/ Joseph appelé également Dhū Nuwās. C'est lui qui ordonnera le massacre des chrétiens de Najrân.
Ce massacre est confirmé par plusieurs sources dont le Martyre d'Aréthas, ouvrage publié dans les Monographies, et les textes épigraphiques écrits en sudarabiques par un général du roi Yūsuf Dhū Nuwās. Ce dernier évoque clairement les événements. Le Coran se fait également l'écho dans la sourate al-Burūǧ (les Constellations).


À l'appel des chrétiens survivants, relayé par l'empereur byzantin, le roi d'Ethiopie Kâleb monte une expédition militaire pour venir au secours des persécutés. Son armée renverse et met à mort Yûsuf, lequel est remplacé par un nouveau roi chrétien. L'Arabie du Sud devient un protectorat éthiopien et le restera jusqu'à la conquête de l'Islam.


D'où est venue cette communauté ?
Il est possible que cette communauté chrétienne soit venue d'Irak, plus précisément d'al-Ḥira, « ville arabe de tradition chrétienne, pôle de christianisation des rives du golfe Arabo-Persique et qui compte déjà des épiscopats et des églises. Leur orientation théologique pourrait être celle des nestoriens d'al-Hîra, mais c'est difficile à prouver », dit le conférencier, soulignant que cette communauté avait adopté une langue et une écriture (l'araméen et le nabatéo-arabe) qui ne sont pas celles du royaume de Himyar, c'est-à-dire le sudarabique et le sabéen.

Le plus vieux livre des Arabes
Pour conclure, Frédéric Imbert signale que tout le contexte épigraphique de Hima et de la zone du Jabal Kawkab est troublant tant cette région affiche des milliers de représentations humaines et animales, de versets, de croix, de vers de poésie, de textes en arabe, en sudarabique, en thamoudéen ou en nabatéen. « Nous travaillons sur ce que j'appelle "le plus vieux livre des Arabes", un livre écrit sur les pierres du désert par des hommes qui vécurent à l'époque où une certaine forme de monothéisme se met en place dans la douleur et l'opposition, les massacres et les guerres. Aujourd'hui, c'est une page de l'histoire des Arabes et du christianisme que nous essayons de retrouver et qu'il va falloir aller chercher au sud de l'Arabie. »

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mercredi 14 janvier 2015

Le « vivre-ensemble » libanais, un exemple fort pour un Occident en pleine tourmente - L'Orient-Le Jour

Le « vivre-ensemble » libanais, un exemple fort pour un Occident en pleine tourmente - L'Orient-Le Jour
Le « vivre-ensemble » libanais, un exemple fort pour un Occident en pleine tourmente

Entre vulnérabilité et solidité du système constitutionnel libanais, un débat interminable occupe inlassablement les constitutionnalistes et les analystes politiques dans ce petit pays et ailleurs depuis bientôt soixante-douze ans. Partout dans le monde, les régimes politiques sont en effet soit laïcs, soit communautaires, et la gouvernance de l'État des institutions y est assurée par un texte unique et exclusif, celui de leurs propres Constitutions. Au Liban, la situation est différente, deux documents indissociables ont en effet déterminés, soutenus et permis de construire un régime national atypique, et ce à travers :
– la Constitution de 1943, au titre de gouvernail de la République;
– la «sigha», au titre de son âme et de gardien de son entité. Cette formule énonce le principe du « vivre-ensemble » des composantes socioculturelles de la nation et des modalités de son application.
Cette interrelation constitutionnelle a créé une interactivité fondamentale et incontournable dans le rapport État-nation-citoyen. Pour la première fois, la gestion constitutionnelle d'un État prend en compte le destin de la nation à travers l'équilibre incontournable et inconditionnel de ses composantes, plutôt que de se soucier en priorité du bien-être de son citoyen. Au Liban en effet, ce dernier doit son identité nationale à son appartenance socioculturelle plutôt qu'à une appartenance républicaine directe. Cette construction va de ce fait sceller des rapports de force indéfectibles sur la scène politique intérieure et imposer des garde-fous pour protéger un édifice national original, qui sera géré par la Constitution mais en fonction de la «sigha». Tant que l'équilibre prévu par cette dernière est respecté, la démarche aura pour conséquence de pouvoir toujours contenir les litiges entre individus et même entre partis politiques. Mais il faut noter a contrario que tout dérapage de la part de certaines de ses composantes mettra en danger irrémédiablement toutes les autres parties et pourrait entraîner l'effondrement de tous les protagonistes, des plus forts aux moins forts, allant jusqu'à provoquer la dilution de l'État dans son ensemble. Pour éviter donc d'arriver à ces conclusions extrêmes et pour résoudre les diverses crises nationales qu'ils ont traversées, les Libanais ont toujours appliqué le dicton suivant: «Ni vainqueurs ni vaincus», quand bien même il ne représentait pas toujours la réalité du terrain car ils ont considèré que cette attitude était la plus sage et qu'elle protégeait le mieux l'esprit de la «sigha». Cette philosophie existentielle nationale a permis au Liban, malgré sa très grande vulnérabilité, de se doter d'une ceinture de sécurité et de protection du «vivre-ensemble», paramètre essentiel de sa Constitution. Cette constatation établie, il faut toutefois éviter de tomber dans le piège des amalgames dangereux qui, sous le couvert de cette formule, amèneraient certains représentants de l'une de ses composantes nationales du «vivre-ensemble» à imposer ses diktats par la force aux autres composantes, entraînant ainsi une atteinte grave à la nation. Car une telle attitude porterait préjudice aux principes sacro-saints de la démocratie constamment revendiquée comme fer de lance de ce petit pays, bloquerait les rouages institutionnels de l'Êtat et entraînerait éventuellement la seule issue naturelle, mais néammoins dramatique, celle du « mourir-ensemble».
Cette formule libanaise adoptée il y a plus de soixante-dix ans a non seulement protégé l'entité libanaise et son peuple de tous les traquenards qui ont jalonné le parcours de cette jeune République, mais elle s'avère aussi aujourd'hui être un précurseur du «vivre-ensemble», non seulement en Orient, région communautairement monochrome, où les juifs d'Israël arrivés plus tardivement ont adopté eux aussi la même attitude, mais aussi en Occident, où le «vivre-ensemble » avait pour «chapeau», la laïcité et non le «communautarisme». Maintenant que ce dernier est confronté à l'invasion déstabilisante d'une démographie galopante d'immigrés dont le profil est essentiellement communautaire, les donnes de sécurité et de stabilité intérieures sont appelées à y être fondamentalement modifiées pour éviter des drames comme ceux qui ont frappé ces derniers jours, en France, l'un des phares de la liberté d'expression dans le monde.
Tout en souhaitant ardemment que soient jugulés dans les plus brefs délais ces actes de barbarie qui endeuillent le monde libre, le Liban, pays message, ne peut qu'être solidaire de tous les peuples et de tous les citoyens qui meurent victimes autant de l'obscurantisme des mouvements jihadistes et takfiristes que du refus de certaines nations de perdre leur indépendance et leur souveraineté nationale à l'avantage des intérêts stratégiques de décideurs régionaux et internationaux. Le temps est peut-être venu pour que les peuples forts, et principalement l'Occident, prennent conscience de la nécessité, après le passage à l'ère de la globalisation et à celui de l'extension des circuits de communication publics et privés, de l'obligation d'introduire plus de justice et d'équité dans la gestion des nations du globe, et plus de sagesse, de dignité et de tolérance à l'égard de leurs peuples.



Envoyé de mon Ipad 

mercredi 7 janvier 2015

Des bénévoles nettoient la ville antique de Tyr, site libanais inscrit au Patrimoine Mondial de l’UNESCO, dans le cadre du projet CTMed

Des bénévoles nettoient la ville antique de Tyr, site libanais inscrit au Patrimoine Mondial de l'UNESCO, dans le cadre du projet CTMed

http://www.enpi-info.eu/
Des bénévoles nettoient la ville antique de Tyr, site libanais inscrit au Patrimoine Mondial de l'UNESCO, dans le cadre du projet CTMed

News

05-01-2015

Soixante jeunes bénévoles du lycée Hanaway au Liban ont pris part le 20 Décembre à la campagne de nettoyage "S.A.V.E. Tyre" promue par le projet ARCHEOMEDSITES afin de sauvegarder, sensibiliser sur et valoriser les sites archéologiques de Tyr, ville située au sud Liban. 

Le but de la campagne est de nettoyer les alentours de la ville antique de Tyr, un complexe romano-phénicien qui compte entre autres des colonnes en marbre, des bains publics, un quartier résidentiel et des arènes rectangulaires uniques.

Les déchets ramassés ont ensuite été utilisés par les jeunes étudiants pour créer des objets recyclés inspirés par l'histoire et les monuments de Tyr notamment un navire phénicien, une pièce de monnaie représentant Alexandre le Grand et un chariot romain. La meilleure création a été récompensée.

La journée de nettoyage a été précédée par un atelier de sensibilisation dédié à 150 étudiants du lycée Hanaway qui ont eu l'opportunité de mieux connaitre l'histoire et le patrimoine de la ville de Tyr.

L'objectif principal du projet ARCHEOMEDSITES est de créer un réseau d'institutions dans la région méditerranéenne pour la protection et la valorisation des sites archéologiques et des zones urbaines, d'uniformiser les bonnes pratiques, de diffuser les connaissances et de favoriser les échanges entre professionnels.

Le programme IEVP CT « Bassin Maritime Méditerranée 2007-2013 » est un programme de coopération transfrontalière multilatérale cofinancé par l'Union européenne au titre de l'Instrument européen de voisinage et de partenariat (IEVP). Il vise à renforcer la coopération entre l'UE et les pays partenaires situés le long des rives de la mer Méditerranée. (EU Neighbourhood Info) 

Pour en savoir plus 

IEVP CTMED – site internet
Coopération transfrontalière – Fiche
Interview de l'EU Neighbourhood Info Centre – Partenariat transfrontalier visant à rapprocher les peuples

 




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dimanche 4 janvier 2015

Dans les ruines du patrimoine chrétien au Moyen-Orient... - May MAKAREM - L'Orient-Le Jour

Dans les ruines du patrimoine chrétien au Moyen-Orient... - May MAKAREM - L'Orient-Le Jour

Élie Abi Nassif, professeur d'architecture qui dirige les travaux de diplôme à l'Alba et anime, depuis 2008, le cours patrimoine religieux ; Guy-Roger Conchon, enseignant à l'Alba et membre de la mission archéologique française à Kilwa, et Ghassan Shami Journaliste, chercheur et auteur du livre Au pays de saint Maron, ont donné une conférence sur « Le patrimoine religieux en Orient chrétien ».

Sur le chapitre libanais, trois églises « paléo-chrétiennes », définitivement disparues, ont été évoquées par Élie Abi Nassif. « Il ne reste plus que leurs mosaïques pour témoigner de leur passé ». Celle de Khaldé, au sud de Beyrouth, a été fauchée par les travaux d'autoroute qui mène vers le Sud. « Ses fondations, encore visibles, sont devenues un dépotoir d'ordures ! » a fait observer le conférencier, signalant que la mosaïque qui décorait ce lieu de culte a été posée juste en face du musée national, dans le petit jardin renfermant les cinq colonnes romaines découvertes au centre-ville en 1940. S'appuyant sur les relevés des plans existant à la DGA, les étudiants de l'Alba ont pu reconstituer son architecture. Deux photographies de la maquette sont actuellement exposées au Louvre, dans l'espace dédié aux arts de l'islam.

De même, une modélisation 3D, réalisée d'après les données archéologiques (mosaïque, murs porteurs et traces de colonnes), offre une image de l'architecture de l'église byzantine du temple d'Echmoun. Une autre dédiée à saint Christophe a été découverte par Ernest Renan, sur la route de Qana (entre Tyr et Qana), dans les environs de la tombe de Hiram, roi de Tyr. La mosaïque a été transportée au musée du Louvre.
Élie Abi Nassif indique qu'au IVe siècle, l'Asie mineure, l'Afrique du Nord et le golfe Arabo-Persique abondaient d'églises et de monastères. C'était avant l'islam. « Aujourd'hui, il n'en reste plus rien, ou presque rien, sinon des ruines, comme celles de Saint-Siméon-le-Stylite (Qala't Semaan), au nord d'Alep, qui s'étendait autrefois sur 12 mille mètres carrés bâtis. Ou encore celles de Sergio Polis à al-Rasaphe où les deux saints martyrs Serge et Bacque ont été enterrés. »

(Pour mémoire : « Regardez ! Une carte de la Syrie d'avant-guerre... »)

Un monastère dans le désert d'Arabie
Prenant à son tour la parole, Guy-Roger Conchon a donné une description générale du monastère posé sur un plateau désertique à Kilwa en Arabie saoudite. Les explorations menées par la mission archéologique de l'Université de Nancy 2, dirigée par Saba Farès, indiquent que Kilwa, située sur la route caravanière du myrrhe et de l'encens, a fait l'objet d'une occupation chrétienne au Ier siècle de l'ère chrétienne. La communauté tirait profit d'une agriculture irriguée au moyen de systèmes hydrauliques ambitieux. Ces chrétiens ont également laissé de nombreux témoignages architecturaux, cellules isolées pour des moines, chapelle, église, cuisine, réfectoire, citernes d'eau, jardins, une quantité de croix marquées sur la pierre et des épigraphies commémorant les cultes, dont une inscription gravée sur le linteau de la porte d'une cellule. Dans la partie droite de ce linteau qui mesure 1,20 m de long sur 0,30 m de hauteur, est dessinée une croix aux bras en forme de triangle. À gauche se trouve l'inscription, dont Saba Farès, qui dirige la mission archéologique, propose la lecture suivante : « Bism Allah ḥimat ahl Takla min iqlîm » ou « Au nom de Dieu, (ceci est) le territoire protégé de la communauté de Thècle de l'iqlim », la sainte patronne dont le culte est répandu en Syrie.

« Le toponyme et l'architecture sont des détails qui indiquent une culture syrienne », souligne Guy-Roger Conchon. En effet, « le système constructif rappelle celui de la plaine de Hauran, en Syrie. Les bâtiments collectifs, bien préservés, sont en pierres de très grande taille, avec un lien à base de chaux. Des pierres sèches sont employées pour la construction des cellules des moines, dont l'état de conservation est très mauvais. Les pierres tombales sont regroupées en nécropole évoquant un tumulus ». Quant à l'église, il fait observer qu' « elle est construite sur le modèle des églises nestoriennes qu'on retrouve en Mésopotamie ».

(Pour mémoire : "Pas une seule strate de la culture syrienne -pré-chrétienne, chrétienne, islamique- n'est épargnée")

Sur les pas de saint Maron
Auteur d'une série de documentaires sur les premiers chrétiens (saint Maron, l'apôtre Paul, saint Simon le Stylite) mais aussi sur Damas, Seidnaya et Maaloula, sur le monastère Saint-Georges al-Homeira' dans Wadi al-Nassara (vallée des chrétiens) et l'autel de la Sainte Vierge dans la cathédrale de Tartous, Ghassan Shami a sillonné les « villes mortes » dans le nord de la Syrie et plus particulièrement Jabal Semaan et sa capitale Brad où fut enterré saint Maron.

Appelé autrefois Kfar Nabo, Jabal Semaan compte 25 villages et 32 temples et églises bâtis entre le IVe et le VIIe siècle après l'ère chrétienne. Selon le conférencier, ici se trouve la plus ancienne église du monde : Fafertine. Sur son linteau est gravée la date de sa construction : 372 après J.-C. Plus au sud, sur les ruines du temple du dieu Nabo, saint Maron a bâti, en 398, son église ou basilique de 27,30 m de long et 16m de large.


Après la mort de saint Maron, Kfar Nabo s'est dotée d'un hôtel de deux étages pour accueillir les pèlerins. Construit entre 504 et 505, il comporte des façades de colonnes carrées. Des croix sont gravées sur les linteaux dont l'un porte l'inscription suivante : « Au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit. Dieu prend soin de notre entrée et de notre sortie. Pour accomplir le vœu de Zachée en 553 » (ce qui équivaut au calendrier d'Antioche à 504/505 ap. J.-C.). Le secteur comprenait un temple dédié aux reliques des martyrs. Sa date de construction, 574 selon le calendrier d'Antioche, est gravée en syriaque sur le linteau de son entrée sud. Le conférencier relève aussi qu' « un nombre d'huileries indique l'expansion de la culture des olives à Kafr Nabo. L'une d'elles datant date du IIIe siècle ap. J.-C. a été creusée dans la roche souterraine (...) Elle est unique par sa forme et la finition de ses matériaux ».

(Diaporama : Les deux visages d'Alep)

Le palais de Brad
Abordant ensuite Brad, la capitale du mont Nabo, Ghassan Shami fait observer que c'était « une ville monumentale. Sa prospérité avait débuté aux IIe et IIIe siècles ap. J.-C ». Elle était dotée d' « édifices luxueux comme l'Androne, d'un marché commercial (souk), de bains publics encore bien conservés, d'un majestueux tombeau romain, d'huileries,... Elle s'est beaucoup développée entre le IVe et le VIIe siècle : le sanctuaire de saint Maron et deux couvents et trois églises y furent construits ». Dont celle de Julianos, la plus grande église en Syrie du Nord après celle de Saint-Siméon. Construite à l'emplacement d'un temple païen, elle déroule 42 m de long et 22,50 m de large. Dans sa cour a été érigé le sanctuaire de saint Maron.
Et ce n'est pas tout. Au sud-ouest du village de Brad, sur une colline, se dresse « un des plus beaux couvents de la Syrie du Nord (palais de Brad) ». Il date du VIe siècle. « La chapelle et les cellules des moines sont encore intactes », et une partie de la colonne d'un ermite est encore debout ; de même, la tour de 10 mètres du haut de laquelle les moines surveillaient les travaux des champs.

Pour conclure, le conférencier donne un aperçu sur l'architecture des églises du nord de la Syrie en citant l'archéologue américain Howard Crosby Butler : « Au début du IVe siècle, de nouveaux éléments ont apparu dans l'architecture de la Syrie du Nord, à la lumière des règles dominantes dans les centres politiques en Orient, et en Occident. Ces étranges éléments ne sont ni grecs ni romains... Ils lancent une nouvelle tendance tout au long de trois siècles, comme un nouveau style. Ils sont un aspect d'influence oriental qui paraît aussi dans les inscriptions syriaques qui se mélangent, dans cette région, avec les inscriptions grecques. Sans doute, la plupart du peuple de ce pays sont araméens. En effet, l'art régional ne pouvait pas paraître durant les pouvoirs grecs et romains et qui était influencé, durant un moment, par le courant classique (...) Et l'architecture classique qui fut imprégnée d'une nouvelle vie, et renouvelée par un peuple inspiré et patriotique, est devenue plus effective dans l'architecture chrétienne qui a englobé les montagnes d'Antioche de l'Orient. »

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vendredi 2 janvier 2015

En toute liberté, ode d’amour au Liban d’Alexandre Najjar - Edgar DAVIDIAN - L'Orient-Le Jour

En toute liberté, ode d'amour au Liban d'Alexandre Najjar - Edgar DAVIDIAN - L'Orient-Le Jour

http://www.lorientlejour.com/article/897203/en-toute-liberte-ode-damour-au-liban-dalexandre-najjar.html
Rappel:  :En toute liberté, ode d'amour au Liban d'Alexandre Najjar

À quarante-sept ans, auteur de plus d'une trentaine d'opus (poésie, essais, théâtre, biographie et romans), Alexandre Najjar a toujours dit haut et fort sa passion pour sa terre natale. Et parmi ses nombreux ouvrages, un thème récurrent : la «libanité». Aujourd'hui, en se rangeant dans cette magnifique collection des dictionnaires amoureux aux côtés (entre autres) de Jacques Lacarrière, Robert Solé, Dominique Fernandez, Gilles Lapouge et Michel Del Castillo, l'auteur des Exilés du Caucase clame, sans se priver de quelques piques et à raison, son amour pour une patrie chérie et révérée. Au point de le souligner par cette phrase de Khalil Gibran: «Si le Liban n'était pas mon pays, je l'aurais choisi pour pays.»
En ces temps noirs et de désertion, l'auteur de Phénicia, en plus d'un vibrant acte de foi, vient renforcer le rassurant clan des irréductibles et des fidèles. Cap alors vers ce pays de miel, d'encens, de romarin et de quelque fiel, il faut bien l'admettre.


Comme tout amoureux, Alexandre Najjar explore avec un regard passionné tous les recoins de cette terre, du Sud au Nord, en passant par les grandes villes, notamment Beyrouth dont il a magnifié les artères, les habitants et l'histoire à travers un roman où notre turbulente capitale était son héroïne.
Plus de 230 sujets, rubriques ou articles se succèdent au gré des lettres de l'abécédaire. Surgissent, des premiers mots dédiés aux «abadays», aux derniers traçant un exquis portrait de May Ziadé, tout le parfum et l'essence des paysages méditerranéens, levantins, cosmopolites et arabes d'une culture et d'un mode de vie uniques.


Des traditions alimentaires aux proverbes, en passant par les plages (toutes commencent par saint, oui, pourquoi Saint-Simon, Saint-Georges...?), les cafés, les coiffeurs (!), les camions, les personnages historiques et littéraires connus ou méconnus (revisités avec respect, tendresse, amitié mais aussi, quand il le faut, sans ménagement, comme Gide qui n'écrira pas une seule ligne après avoir été royalement reçu, et dit-il, conquis par cette terre millénaire!), tout est minutieusement répertorié, analysé, épinglé. Ou ouvertement critiqué. L'eau, la circulation, l'électricité passent brusquement sous une plume narquoise et ironique qui ne veut pas caresser dans le sens du poil. Dans cette anarchie généralisée, comment en serait-il autrement? Dans cet ouvrage touffu et d'une étourdissante richesse culturelle par sa compilation et sa documentation fouillées, grâce nous est faite de ne pas évoquer la caste politique.


On croise une monumentale galerie de personnages illustres (Sabah, Feyrouz, Georges Schéhadé, Michel Chiha, Charles Corm, De Gaulle, Lamartine, liste loin d'être exhaustive) et d'autres, moins familiers dans la mémoire collective populaire... Détails à découvrir et à savourer! Pour un texte à consommer comme les petites rasades d'une boisson tonifiante, promis à une longue et durable liaison avec le lecteur.
Tout n'y est pas forcément de l'ordre du passé. Le Liban moderne, dans ces pages fourmillantes de précisions, a ses aspects les plus diversifiés, ses nuances les plus incongrues et ses contrastes les plus
attachants. Tenez, la pulpeuse Haïfa Wehbé (qualifiée de Lolita libanaise!) figure en bonne place sous cette plume inspirée, de même que l'antidépresseur Xanax, compagnon de nos concitoyens rongés par des années d'angoisse et de terreur de guerre.


Voilà un livre qui jette les amarres vers les profondeurs, mais aussi les surfaces vernies du Liban. Dans ses aspects les plus vantés, les plus mythiques et les moins reluisants. Tout cela est dit sur un ton de gentleman, avec le désir de la transparence et de la vérité, force et vertu de tout grand amour.

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