dimanche 31 mars 2013

Ressusciter le patrimoine architectural libanais... en miniatures | À La Une | L'Orient-Le Jour

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Ressusciter le patrimoine architectural libanais... en miniatures | À La Une | L'Orient-Le Jour

Dans le fracas des marteaux piqueurs, la ronde des bulldozers et le ballet aérien des grues, Beyrouth se transforme : les petites maisons aux toits rouges, qui faisaient autrefois le charme de la capitale libanaise, sont rasées l'une après l'autre, cédant la place à des tours vertigineuses qui poussent comme des champignons. Face à ce « massacre » orchestré en toute légalité, en raison de l'absence d'une politique publique pour la sauvegarde de l'architecture patrimoniale, un jeune sculpteur libanais ose encore rêver.
Depuis son appartement à Dekouané, Anwar Hassan, 35 ans, tente, du bout de ses dix doigts, de ressusciter ces petits joyaux de maisons... par la miniature.

« Comme nous sommes incapables de sauver ces vieilles maisons traditionnelles de la destruction, nous pouvons au moins, avec ces miniatures, préserver leur mémoire, comme des pièces d'antiquités », explique Anwar. Ses modèles, réalisés à l'échelle 1/50e, respectent tout le raffinement des maisons ancestrales jusque dans les moindres détails : forme générale en cube, triple arcade, toit de tuiles rouges à quatre versants, balcon, jardin et arrière-cour.
Pour encore plus d'authenticité, Anwar utilise des matériaux naturels, à base de pierre, de sable, de terre et de bois, pour la réalisation de ses maquettes.

 


Photo Anwar Hassan

 

Des maisons mal entretenues ou abandonnées
« Pour moi, il ne s'agissait pas de copier des modèles déjà existants de maisons individuelles traditionnelles, explique Anwar. Je me suis évidemment inspiré de leur style architectural, mais leur conception est tout à fait originale. » « J'ai voulu aussi ajouter des éléments modernes, comme une voiture à l'entrée et des lampes électriques à l'intérieur, pour leur redonner vie et les adapter à notre époque contemporaine, ajoute-t-il. Malheureusement, le peu de ces maisons qui existent encore dans la montagne ou dans les villes sont soit abandonnées, soit mal entretenues, comme si elles ne pouvaient pas être compatibles avec la modernité... ».
La lutte pour la sauvegarde du patrimoine est passée à la vitesse supérieure après la guerre civile. En 1996, l'ancien ministre de la Culture Michel Eddé ordonne le gel de la démolition de 1 016 maisons beyrouthines répertoriées par l'Association pour la protection des sites et anciennes demeures au Liban (Apsad). Cette décision louable a pourtant des effets pervers. Effrayés par le volontarisme du ministre, plusieurs propriétaires, redoutant de voir leur maison classée, s'empressent de détruire les bâtisses pour vendre leur terrain à des promoteurs immobiliers.
Dix ans plus tard, le gouvernement propose au Parlement un nouveau projet de loi pour sauvegarder les bâtiments anciens, mais le projet reste lettre morte. Selon l'association Save Beirut Heritage, en 1986, 2 400 maisons beyrouthines étaient inscrites sur la liste nationale du patrimoine à préserver. En 2012, il ne reste plus que 240 maisons sur cette liste, des dizaines de bâtisses ayant été sorties de la liste ou détruites.

 


Photo Anwar Hassan

Le contact avec la nature sacrifié
Originaire de Aatrine, un petit village du Chouf, au sud-est de Beyrouth, Anwar dit avoir eu l'idée de créer ces miniatures à son retour de Dubaï où il a vécu pendant sept ans. « J'ai été très choqué par l'ampleur des démolitions à Beyrouth, confie le jeune homme. Le patrimoine architectural a été complètement sacrifié au profit d'immeubles de luxe hors de prix et les quelques espaces verts qui restaient ont complètement disparu. C'est comme si les Libanais avaient perdu le contact avec la nature qui fait toute la beauté de leur pays. »
Pour Anwar, le gouvernement n'est pas l'unique responsable de cette « tragédie ». « Il y a certes un problème d'aménagement urbain au Liban, mais tous les Libanais sont à blâmer pour la disparition de notre patrimoine, dit-il. Ils préfèrent payer plus d'un demi-million de dollars américains pour vivre dans de petits appartements, comme en prison, alors qu'ils peuvent aisément, avec 60 000 dollars, construire leur propre maison individuelle traditionnelle. »
Avec déjà près d'une dizaine de miniatures à son actif, le jeune sculpteur espère en faire une exposition « pour sensibiliser le public à l'importance de préserver notre richesse architecturale ».
Passionné par l'histoire et le patrimoine, Anwar compte aussi se pencher sur les « quartiers traditionnels » de Beyrouth, comme Gemmayzé, Monnot ou Mar Mikhaël. « Ce n'est plus une question d'une ou de deux vieilles maisons qui disparaissent de temps à autre, explique-t-il. C'est tout un quartier qui est défiguré, toute une mémoire effacée... ».

Pour plus d'informations sur les œuvres d'Anwar, visitez la page Facebook « Lebanese traditionnal houses » ou le groupe « Artotchka » .

Pour mémoire

Regard sur l'héritage architectural à travers « Les balustrades de Beyrouth »

Mauvais présages pour le patrimoine libanais, l'opinion du professeur Naji Karam

Les grandes dates de l'histoire architecturale du Liban, par Gebran Yacoub

« Le patrimoine n'est pas forcément religieux, ni permanent, ni ancien... »


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dimanche 24 mars 2013

Document de Gallica

Veuillez trouver ci-joint la référence et adresse url du document de Gallica que vous avez sélectionné ou qu'une autre personne a sélectionné pour vous.
Mission de Phénicie. PLANCHES / dirigée par M. Ernest Renan,...


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mercredi 20 mars 2013

Liban : Le patrimoine en situation dramatique - Dr. Naji Karam - Libnanews | Libnanews

Liban : Le patrimoine en situation dramatique – Dr. Naji Karam

Musée National de Beyrouth - Façade principale - Par François el-Bacha

Musée National de Beyrouth – Façade principale – Par François el-Bacha

D'aucuns nous demandent pourquoi dépensons-nous autant d'énergie à défendre le patrimoine libanais alors que le pays dérive dans l'œil d'un cyclone géant qui risque d'emporter et le pays et ses occupants ?

La réponse réside dans l'importance même du patrimoine. Il est utile de rappeler que le patrimoine est « toute production matérielle, intellectuelle et spirituelle d'un peuple déterminé sur une terre déterminée ». En d'autres termes, le patrimoine constitue le lien organique entre le peuple producteur et sa terre. Il représente par le fait même la mémoire collective et l'identité de ce peuple.  Donc, respecter un patrimoine relève du respect de celui qui l'a produit. Respecter un patrimoine signifie tout simplement accepter l'Autre. Inversement, quand on détruit un patrimoine on prouve bien qu'on rejette l'Autre et qu'on cherche à le déraciner définitivement de sa propre terre.

C'est dans le cadre du rejet de la civilisation bouddhiste qu'on peut inscrire la destruction des statues géantes de Bouddha en Afghanistan. Les Talibans, mus par une haine terrible pour tout ce qui ne correspond pas à leur idéologie obscurantiste n'ont pas hésité à plastiquer les colosses appartenant au patrimoine de l'humanité. Pour les mêmes raisons, les Djihadistes du Mali ont saccagé et brûlés les mosquées classées « monuments historiques » dans le nord du pays. C'est aussi dans le cadre d'une « Apartheid », toujours impunie voire soutenue par les grandes puissances, que les Israéliens détruisent, lentement mais systématiquement, les monuments chrétiens et musulmans, en vue de réaliser « l'Etat Juif. » Leur prochaine cible serait, selon les agissements des « archéologues » hébreux, la grande mosquée d'Al Aqsa à Jérusalem.

Quant au patrimoine libanais, son sort n'est malheureusement pas meilleur. Nous y insistons sans aucune exagération. Rappelons quelques faits qui se sont succédé en moins de 12 mois :

-          L'installation portuaire phénicienne à Mina el Hosn et qui était déjà inscrite sur la Liste d'Inventaire des Sites et Monuments Historiques, a été déclassée et détruite à la hâte, malgré les conseils de l'UNESCO et de l'ICOMOS, et malgré les rapports de neufs spécialistes français, anglais, polonais, grecs et libanais. Le classement et le déclassement du site sont parafés par le même « archéologue responsable »

-          L'hippodrome de l'époque romaine, « l'un des plus importants de l'Empire Romain et conservé à plus de quatre- vingt pour cent » d'après « l'archéologue responsable », a été cédé à un particulier pour en enlever la Spina et décorer le hall de son immeuble. Le projet est parafé par le même « archéologue responsable ».

-           Tyr : le ministère des travaux publics a ordonné l'arrêt des travaux dans un immeuble qu'on construisait illégalement dans l'enceinte même du port antique de la ville, mais les responsables chargés de protéger notre patrimoine ont décrété qu'on pouvait poursuivre les travaux « parce que le bâtiment se construit sur une dalle en bêton ».

-          La maison d'Amin Maalouf : classée « monument historique » en juin 2012, elle est déclassée six mois après par les mêmes responsables et livrée aux marteaux piqueurs. C'est hilarant !

-          Une société privée pratique des fouilles archéologiques à Beyrouth, dans l'illégalité totale, et arrache un site par mois en moyenne, sans aucune publication scientifique. Tout cela sous une couverture officielle.

-          La liste est longue….

Pourquoi donc cet acharnement contre le patrimoine libanais ?

L'incompétence ? Certes ! Mais pas seulement. Preuve en est le délire qui  caractérise, depuis quelque temps, le comportement des responsables. Non contents de se boucher les oreilles, ils cherchent par tous les moyens à faire taire les voix qui défendent le patrimoine et leur réclament des comptes. Tous les actes d'intimidation (plaintes et menaces) ne suffiront pas pour nous empêcher d'attirer l'attention sur la situation dramatique que subit notre patrimoine. Il s'agit de notre identité, de nos racines et de notre mémoire collective. Nous avons l'intention d'aller devant les tribunaux et nous continuons à appeler, encore et encore, à la création d'une commission d'enquête parlementaire. Notre droit le plus élémentaire est de savoir pourquoi des responsables chargés, au nom du peuple libanais, de protéger notre patrimoine, sont en train de le détruire.

Dr Naji Karam
Professeur d'archéologie phénicienne
Ancien chef du Département d'Art et d'Archéologie (UL II)


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jeudi 14 mars 2013

Tourisme et voyage : le Liban avance d’une place dans le classement mondial de la compétitivité | Économie Liban | L'Orient-Le Jour

Tourisme et voyage : le Liban avance d'une place dans le classement mondial de la compétitivité | Économie Liban | L'Orient-Le Jour
Selon le dernier classement du Forum économique mondial (FEM) sur l'indice de la compétitivité des secteurs du tourisme et du voyage (T&T), le Liban est arrivé à la 69e place parmi 140 pays et à la 18e position parmi 34 pays à revenus moyens-supérieurs (PRMS) inclus dans l'étude. « Le Liban a ainsi gagné une place dans le classement mondial, indique le Lebanon Weekly Monitor de la Bank Audi qui cite ces chiffres, tandis que sa performance régionale est resté inchangée par rapport à 2011 ».
Dans le monde, le secteur duvoyage et du tourisme libanais a ainsi été considéré par le Forum économique mondial comme plus compétitif que l'Indonésie et le Maroc, mais s'est placé après la Géorgie et la Jamaïque.
« Le Liban adopte une attitude très positive à l'égard des voyageurs étrangers, a indiqué le FEM, il possède en outre de nombreuses richesses culturelles dont cinq sites inscrits au patrimoine mondial de l'Unesco et plusieurs industries créatives. » Par ailleurs, le Forum économique mondial a considéré que les infrastructures touristiques étaient bien développées mais que le Liban devait améliorer son réseau de transports et la sécurité générale.
L'indice de la compétitivité du secteur du voyage et du tourisme se penche sur la manière dont les pays encouragent le développement de ces deux secteurs moteurs de croissance économique.
Il évalue notamment les politiques et mesures mises en place pour développer l'attractivité des différents pays inclus dans l'étude. L'indice est calculé sur la base de trois variables, divisées à leur tour en trois sous-indices que sont : le cadre réglementaire des T&T, l'environnement des affaires et ses infrastructures et le sous-indice relatif au capital humain, culturel et les ressources naturelles du pays.
Le premier sous-indice prend en compte des éléments relatifs aux politiques et généralement sous la compétence du gouvernement. La seconde catégorie se base sur des indicateurs les infrastructures physiques du pays, facilitant ou pas le développement des secteurs des T&T. Enfin, le troisième sous-indice s'attache à évaluer les ressources de chaque pays en matière de capital naturel.
Rappelons que le Conseil mondial du voyage et du tourisme (World Travel & Tourism Council, en anglais WTTC) avait récemment estimé que la contribution directe de cette industrie à l'économie libanaise atteindrait 4,1 milliards de dollars en 2013, ce qui représente une hausse de 1,8 % par rapport à 2012. Rappelons que l'industrie du tourisme et du voyage a constitué 9,3 % du PIB en 2012, une part qui diminuerait légèrement à 9 % en 2013, toujours selon les mêmes sources.
Plus en détail, la contribution totale du voyage et du tourisme au PIB libanais (en incluant les effets provenant des investissements et les revenus générés) a été de 11,1 milliards de dollars en 2012 (25,1 % du PIB) et devrait augmenter de 2,3 % pour atteindre 11,4 milliards de dollars (24,5 % du PIB) en 2013.



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