dimanche 28 août 2016

"Il faut défaire les discours des fanatiques musulmans en replongeant dans le Coran"

"Il faut défaire les discours des fanatiques musulmans en replongeant dans le Coran"

"Il faut défaire les discours des fanatiques musulmans en replongeant dans le Coran"

Je regrette que nos gouvernements ne fassent pas de politique à long terme. Lorsque l'on parle des territoires perdus de la République, il faudrait plutôt dire « les territoires abandonnés » par l'Etat.

Tant que nous ne prendrons pas au sérieux la question des discriminations et que nous ne rendrons pas visibles les parcours exemplaires de ceux qui malgré ces discriminations ont réussi à mener à bien leurs projets, il sera difficile de combattre le ressentiment qui est à l'origine de l'embrigadement religieux.

Pour résister à l'intégrisme, certains intellectuels arabes comme mon père l'écrivain Abdelwahab Meddeb ou le philosophe Mohammed Arkoun et bien d'autres ont mené une critique de l'intérieur. Il suffit de les relire. Les meilleurs arguments contre le discours de propagande de Daech ou d'Al Qaïda se trouvent dans les textes saints auxquels ces derniers font eux-mêmes référence. Le meilleur moyen de combattre ceux qui détruisent et assassinent au nom de l'islam serait de replonger dans le Coran et de confronter les nouveaux Tartuffes, « verset contre verset », le remède au mal qui ronge l'islam contemporain doit venir de l'intérieur. C'est précisément la démarche qui fut celle de mon père : dans ses écrits, il convoquait l'immense héritage théologique, philosophique, architectural et littéraire qui constitue la civilisation islamique pour défaire les discours des fanatiques musulmans pleins de ressentiment et de haine qui conduisent au meurtre et à la destruction de toute altérité au nom d'une pureté fantasmée. Son immense connaissance de la civilisation, de l'histoire et de la culture islamique lui permettait de démasquer la supercherie de l'idéologie jihadiste. Faisons que le remède parvienne au plus grand nombre, parce qu'il n'est jamais trop tard pour sauver ce qu'il reste à sauver.

"Ceux qui tuent aujourd'hui au nom de l'islam sont ignorants de leur propre passé, coupés de leur mémoire"

Ceux qui tuent aujourd'hui au nom de l'islam sont ignorants de leur propre passé, coupés de leur mémoire. C'est ce que mon père ne cessait de démontrer, confondant les faux dévots et les imams de pacotille qui s'autoproclament détenteurs d'un savoir religieux qu'ils n'ont pas.

Toute sa vie, mon père, l'écrivain Abdelwahab Meddeb nous a rappelé que pour contrer le succès de l'islamisme sur son sol, l'Europe devait reconnaître son héritage arabo-musulman : «  A l'origine de l'Europe, il  y a certes Athènes et Jérusalem, mais il y a aussi Rome, Bagdad, Cordoue. Telle est notre réponse sereine à ceux qui diffusent la haine par leurs appels belliqueux au nom de l'irréductibilité de l'histoire, des récits, des motifs, des figures et des concepts. » écrivait-il dans ses Contre-prêches publiés au Seuil.

Abdelwahab Meddeb combattait avec la même verve, ceux qui ne reconnaissaient pas l'apport civilisationnel de l'islam en Occident et ceux qui rejetaient l'héritage des Lumières au nom de la supériorité du dogme religieux sur la raison. Pour contrer le succès de l'islamisme en Europe, il faut que l'Europe reconnaisse son héritage arabo-musulman. Pour qu'il y ait un islam de France, encore faudrait-il que la France reconnaisse l'existence de la civilisation islamique et qu'elle accepte de faire ces ponts historiques et littéraires. Mais la résistance de nos intellectuels est plus forte que les dernières tentatives isolées de personnalités comme Benjamin Stora.

Les attentats jihadistes ne devraient pas mobiliser la une des médias occidentaux. Les résistances citoyennes à l'hégémonie islamiste sont nombreuses, elles sont trop peu relayées.

J'interpelle nos intellectuels, nos politiques, nos médias, je les invite à soutenir ceux qui partout dans l'espace islamique luttaient contre toutes les formes d'obscurantisme, luttant pour plus de liberté et de tolérance. 



JTK

samedi 27 août 2016

Elizabeth Richard : Le Liban exclu des pays où les réfugiés pourront être implantés - Khalil FLEYHANE - L'Orient-Le Jour

Elizabeth Richard : Le Liban exclu des pays où les réfugiés pourront être implantés - Khalil FLEYHANE - L'Orient-Le Jour

Elizabeth Richard : Le Liban exclu des pays où les réfugiés pourront être implantés

L'ambassadrice des États-Unis, Elizabeth Richard, a assuré aux politiques libanais travaillant sur le dossier des réfugiés que le Liban et les pays limitrophes à la Syrie seront exclus de la proposition de Barack Obama d'implanter les réfugiés syriens dans les pays où ils ont trouvé refuge. La proposition d'Obama devrait être annoncée le 19 septembre, lors de la conférence pour les réfugiés qui aura lieu en marge de la 71e Assemblée générale des Nations Unies à New York.
Une source ministérielle a estimé, dans un entretien à L'Orient-Le Jour, que les propos de Mme Richard sont rassurants mais qu'ils devraient se traduire par des faits palpables pour empêcher l'implantation des Syriens disséminés dans l'ensemble des régions libanaises. Selon cette source, les réfugiés devraient être regroupés dans des endroits précis, faciles à surveiller et à protéger. « Ce qui inquiète, c'est que les grandes nations ont refusé plusieurs suggestions libanaises pour faire baisser la dissémination des réfugiés sur notre territoire. Parmi ces suggestions, la création de camps des deux côtés des frontières ou le retour de ceux dont les régions sont sûres ou ont été libérées », a-t-elle ajouté.
La source ministérielle a par ailleurs dénoncé le fait que seuls les dons promis lors de la conférence de Londres, en février dernier, pour la création d'usines où travaillent les réfugiés ont été versés. « Pourquoi veulent-ils faire travailler autant de Syriens au Liban ? N'est-ce pas là une forme d'implantation, surtout qu'aucun programme concret n'a été établi pour organiser leur retour ? », s'est-elle demandée.
Elle a en outre insisté sur la nécessité de faire baisser le nombre de réfugiés au Liban et de préserver le vivre-ensemble qui assure l'équilibre du pays. « Certains pays européens ont compris que le Liban ne peut pas implanter un aussi grand nombre de réfugiés. Les politiques libanais ont expliqué que l'implantation est contraire à la Constitution et qu'elle engendrera un déséquilibre démographique, vu que les réfugiés sont plus d'un million et demi et qu'ils ont un taux de natalité qui dépasse les 50 000 naissances par an », a-t-elle expliqué.
« Il va sans dire que les restrictions posées par l'État libanais ont permis de réguler l'entrée des réfugiés mais les ministères de l'Éducation, de la Santé et de l'Énergie portent de lourds fardeaux, sans compter les terroristes qui sont entrés sur le territoire libanais », a conclu la source ministérielle.



JTK

Voyage au Liban : 20 choses à voir dans le pays

Voyage au Liban : 20 choses à voir dans le pays

Voyage au Liban : 20 choses à voir dans le pays

Liban - La rivière Baakline

Le Liban était un pays très touristique avant la guerre civile. C'est toutefois encore un pays qui attire les visiteurs. Voici les 20 choses à voir au Liban pour passer un bon séjour. 

- La rivière Baakline : près de la ville de Chouf, la rivière est l'une des plus belles du pays. 

- Saida : la ville est très jolie et il y a beaucoup de choses à visiter.

- Anfeh : la plage est très originale avec ses petits chalets peints en blanc et bleu. Cet endroit ressemble beaucoup à la Grèce.

- Cascade Tannourine : elle est aussi connue sous le nom de Gouffre des trois ponts. Lors de la fonte des neiges, la cascade est impressionnante.

- Nahr Ibrahim : beaucoup de campeurs viennent dans cet endroit pour profiter de la rivière et de la nature.

- Taanayel : c'est un village traditionnel est très écologique et c'est sa principale devise.

- La grotte de Jeita : dans la vallée du Nahr-el-Kelb, la grotte est un petit bijou. Elle fait la fierté des libanais et les touristes sont nombreux à s'y rendre. 

- Les plages de Tyr : les plages sont magnifiques près de Tyr et elles valent le détour. Il est possible de nager à côté des tortues.

- Notre Dame du Liban : c'est le site le plus visité au Liban est la vue est imprenable.

- Le rocher de Beyrouth : le rocher est très connu en Liban et se trouve sur toutes les cartes postales.

- La forêt des Cèdres de Dieu : le fôrêt se trouve près du village de Becharreh. C'est un endroit très touristiques.

- Le temple de Jupiter : le temple se trouve à Baalbeck. Ces ruines romaines sont très connues et très visitées au Liban.

- Beyrouth : le centre-ville vaut la peine d'être visité. Il a été totalement reconstruit après la guerre.

- La vallée de Bekaa : Il faut compter plusieurs jours pour profiter de la vallée ainsi que de la région.

- La cascade d'Afqa : c'est une très belle cascade qui vaut le détour.

- Les marches du Mar Mikhael : les marches sont le symbole lié à la résistance de l'ultra-libéralisme.

- Le monastère Saint-Elisée : le monastère se trouve dans la vallée Qadisha.  

- Byblos : la ville se trouve près de Beyrouth. C'est une très belle ville qui a beaucoup de charme.

- L'artisan du Liban: ce magasin est très connu et attire de nombreux touristes qui veulent ramener des souvenirs du Liban.  

-  Sidon Sea Castle : c'est l'une des plus belles architectures à Sidon. 

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JTK

vendredi 26 août 2016

Jordanian prince and Jewish scholar say Christianity is intrinsic to Arab culture - Top Stories - Aleteia.org – Worldwide Catholic Network Sharing Faith Resources for those seeking Truth – Aleteia.org

Jordanian prince and Jewish scholar say Christianity is intrinsic to Arab culture - Top Stories - Aleteia.org – Worldwide Catholic Network Sharing Faith Resources for those seeking Truth – Aleteia.org

Jordanian prince and Jewish scholar say Christianity is intrinsic to Arab culture

If a goal of the Islamic State group and other jihadists was attained—the expulsion of Christianity from its birthplace in the Near East—it would "destroy the richness of the tapestry of the Middle East and [be] a hammer blow to our shared heritage," said a Muslim Jordanian prince and a Jewish proponent of interfaith relations.

Writing in The Telegraph, Prince Hassan of Jordan, founder and president of the Royal Institute for Inter-Faith Studies, and Ed Kessler, director of the Woolf Institute for relations among Christians, Jews and Muslims, said that Christian communities have been "intrinsic to the development of Arab culture and civilization."

"This central role in our region and civilization is why it is abhorrent to us, as a Muslim and a Jew, to see Christianity and Christians under such savage assault across our region," Hassan and

The two men called ISIS' attacks on Christians, which the US State Department has classified as genocide, "sickening." They said ISIS' vision is an "apocalyptic" one that "harks back to a mythic Golden Age" of Islam. It is "solely the creation of the warped minds of today's jihadists," they charged. "Daesh want to take us to a new Dark Age, an age made even darker by the dangers that the gifts of science and technology pose in their hands," they said, using an Arabic nickname for the jihadist group.

Helping to end this dangerous slide towards hatred, self-destruction and fratricidal conflict is the main challenge for all of us involved in interfaith dialogue. This requires us to step up our efforts to increase understanding that what unites the three great faiths of our region is far greater than any differences. We must stress, too, that respect for the past and learning from it does not require us to live there.

But this must be coupled with an honest recognition that all the Abrahamic scriptures – the Christian Bible, the Jewish Tanach and the Koran – contain texts which are divisive and include attacks on other groups. Throughout history, they have been used to justify the most appalling actions in the name of God.

These texts, which carry weight and authority, cannot be deleted or ignored.

So how do we counter their divisive message which, in the wrong hands, can be read as a license for bigotry and violence?

Problematic texts, the two said, must be seen in context: "It is vital, for example, to juxtapose texts from the same Scripture that offer a contrasting approach. Here, too, a better understanding of the sacred writings of other faiths may help us see the paradoxes and conflicts that we can fail to acknowledge in our own.

Above all, we must emphasize the importance of interpretation, which is central and common to all the Abrahamic faiths. This provides us with the ability to deal with texts that run contrary to what we regard as the fundamental values of our tradition.

Islam, said the article, teaches the right to freedom and the right to human dignity, and Judaism teaches that the preservation of human life takes precedence over all other commandments.

Though the authors left it unstated, Christianity has long held that forced conversions are not true conversions. But in the Near East today, that seems to speak for itself, as no Christian group is threatening to kill or impose a heavy tax on anyone who is unwilling to become a Christian.

John Burger

John Burger brings 23 years of experience to Aleteia in his role as news editor. He is the former news editor of the National Catholic Register and reporter for Catholic New York. He has also written for a wide variety of Catholic publications.



JTK

lundi 15 août 2016

Al-Bayyader:المارونية عقدة أم قضية؟؟



عام 1979 وفي زمن الصوم الكبير، ألقى الأب ميشال حايك (1928 ـ 2005) من على منبر كاتدرائية مار جرجس المارونية في بيروت إحدى عشرة محاضرة عن مار مارون والموارنة والمارونية، أرضًا وتاريخًا وروحانية، وتراثاً وآمالاً ومرتجى وتطلعات. هذه المحاضرات التي يقودنا بها الأب حايك في رحلة تبدأ من شمال سوريا ولا تنتهي إلا مع تحقيق حلم الموارنة بتأسيس وطن تعددي، وطن للحرية والبقاء، تم إصدارها عام 2012 في كتاب حمل عنوان "المارونية: عقدة أم قضية؟"، من إعداد جاد القصيفي، ومن منشورات مركز "فينيكس للدراسات اللبنانية" التابع لجامعة الروح القدس ـ الكسليك. في هذه المحاضرات يتدرج الأب حايك في الإضاءة على تاريخ شعب وأرض ومعاناة طويلة. وأهمية هذه المحاضرات أنها كانت في زمن الحرب وخلال معاناة جديدة كان يعيشها الموارنة ولم يكن واضحا بعد كيف ستنتهي.
المحاضرة الأولى: المارونية وأصولها التاريخية
أصلهم من شمال سوريا حيث عاش أبوهم مارون وحيث أُسّس ديرهم الأول قرب العاصي في تخوم الكنيسة الأنطاكية. إنهم يعرفون تمامًا روحانية الراهب الأول وعقيدة الذين اتبعوه منذ البدء حتى الفتح الإسلامي، ومن بعد ذاك تسدل الستارة عليهم قروناً عديدة، فلا يظهرون من خلالها إلا ببعض شاردات تدل على أنهم ما برحوا موجودين هنا وهناك في مختلف الأصقاع.
أما كيف نشأوا ككنيسة مستقلة بقيادة بطريرك مميّز عن غيره، فهذا أمر لا يزال يعتريه الغموض. جلّ ما يعلمون هو أن مؤسسهم هو قدس واسمه يوحنا مارون. أما غير هذا فماذا؟ لقد نقّبوا وتعبوا كثيرًا لإثبات وجوده عند مَنْ ينكرون وجوده، ولإثبات صحة إيمانه الكاثوليكي في وجه من يزعمون هرطقته، ولإثبات شرعية بطريركيته ضد من يعتبرونها بدعة. فالمارونية التي قامت كمؤسسة على هامة يوحنا مارون هي إذاً منذ بدايتها عقدة أصبحت في ما بعد قضية. هي إذاً في أساسها مطعون بها، معترض عليها في شخص مؤسسها وقد رافق هذا الطعن مراحل تاريخها في كيانها كأمة، في معتقدها كطائفة، في شرعيتها ككنيسة، في مطلبها الاستقلالي وفي مشروعها التحرري.
هذا الاعتراض عليها بدأ ساعة بدأت ولمّا ينتهِ وقد لا ينتهي حتى تزول هي أو يزول النقد، أو حتى يظهر شيء جديد من مطامير التراب. وجِد أم لا يوجد بطريرك اسمه يوحنا مارون على صورته المتعارف عليها، المهم أنه وجِدت أمّة مارونية تنتسب إليه ولم يكن لها أن تكون لو لم يكن لها بطريرك أول تعرّفت إليه تحت اسم يوحنا مارون من دون أن تستطيع التثبت من ملامحه التاريخية، حتى لكأنما محو الآثار الدالة عليه كانت محاولة لمحق جماعة المنتسبين إليه.
المحاضرة الثانية: المارونية وأصولها الروحية
إن حقيقة المارونية هي كلها في إسمها. سميت هكذا لا لسبب جغرافي أو محلي أو اجتماعي، إنما سمّوا موارنة نسبة الى راهب. فالمارونية إذاً باختصار في أساسها هي حركة روحية نسكية غير مرتبطة بأرض أو عرق أو لغة. فهي منذ البدء كما حددها معاصرها ومؤرخها تيودوريطس القورشي: "إنها فلسفة حياة العراء"، إذ لا بيت لصاحبها إلا الهواء، ولا سقف له إلا السماء. وكما اختار سمعان العمودي قرب حلب طريقة في النسك فاعتصم فوق عمود، كذا ابتدع مارون طريقة للنسك فانقطع وحده في الجرود. وعلى هذه الطريقة جرى من أخذوا بنموذجها واتخذوا اسم صاحبها شعارًا للروحانية التي يتبعون، فتأسس ديرهم في جوار العاصي قرب أنطاكيا تحت هذا الشعار الرهباني.
المحاضرة الثالثة: إنطاكية ولبنان
بين خليج إسكندرون في تركيا والعريش في مصر، يمتد ساحل هو منذ بدء التاريخ وجه آسيا المتطلع الى بقية العالم.
تاريخ الموارنة مرتبط بهذا الساحل، بهذه المدن، بهذا الجبل، بهذا الأرز. من الساحل كانت لهم تلبية الانصراف الى البعيد، ومن المدن كانت لهم علامة المدنيات الأصيلة، ومن الجبال عناء الطبيعة وشدة معشرها، ومن الأرز مناعة الروح ضد فساد الجذوع.
فهم إذاً حضاريًا أبناء المدنيات الثابتة على هذه السواحل والجبال. أما روحيًا فهم ينتمون أولاً الى القدس لأنها مقام المسيح، والى أنطاكيا ثانيًا لأن المسيحية ظهرت فيها جماعة مميّزة، والى روما ثالثاً لأن فيها اختار بطرس كرسيه.
أما لماذا اختاروا لبنان ولم يرحلوا عنه الى غيره، فإن الأسباب عديدة. فمنذ أن تلاشت أنطاكيا بعد مرور قرن على الفتح العربي، كان عليهم، وهم حملة تراثها الحر، أن يقيموها في لبنان. ومن الأسباب أيضًا أن جبال لبنان عاصية. فبعد أن ذلّ العاصي الذي نشأوا بقربه، إتبعوا مياهه صعدًا الى منبعه في عين الزرقا، ومن هناك تسلقوا بلاد جبيل.
المحاضرة الرابعة: المارونية تجاه الأرض والوطن
أعظم من سيرة صمود الموارنة في وجه الإمبراطوريات، كانت سيرة صمودهم في وجه الطبيعية. فهذه الطبيعة لو نطقت لأخبرت بما كان بين هذا الشعب وهذه الأرض من لقاءات. كانت عداوة في البدء ثم تحولت الى علاقة ود، ثم الى سيرة حب عظيم. ولكن كم من محاولة تمت للفصل بين الإنسان وأرضه؟ كم تعرض هو للقتل أو التهجير؟ وكم من مرة تعرضت هذه الأرض للسبي أو للاغتصاب أو للقتل؟ فالأرض هي شريكة الفرح والأسى تعرف الحياة والموت كما يعرفها الكائن الحي. هي باختصار ولكن بتطاول منهم على لغة ما يسمونه الرزق، كأنما ترابها هو القوت ويسمونها ملكاً تخوّل صاحبها أن يقابل وهو فلاح في الجبل السلطان المتربّع في اسطنبول لأنه هو أيضًا سلطان ولو مخفي.
مع هذه النظرة الجديدة الى الأرض، إستقدم الموارنة نظرة أخرى جديدة هي الوطن. لقد مهدوا الأرض لتصبح وطناً، لكن محاولتهم هذه أسقطتها العقليات التيوقراطية القائمة في المشرق، كما أفسدتها مطامع سياسة الغرباء. وكم عورضوا في مقاصدهم واتهموا حينذاك بالخيانة والتآمر على الإسلام، كما اتهموا مؤخرًا بالمؤامرة على العروبة. ثم يعود المتهمون بعد أن تختلف الظروف الى اعتناق ما كان الموارنة إليه يدعون.
المحاضرة الخامسة: مارونية الفكر والروح
مرت المارونية منذ مار مارون بمراحل عديدة تقمصت خلالها بمظاهر شتى كانت تعابير عن متغيّرات التاريخ والحياة. لقد جربت كل الاختبارات في الفكر والروح والسياسة والحياة، فكان منها قديسون وكان منها ملحدون.
إن المارونية تظهر اليوم شئنا أم أبينا بوجه قومي، فهي تتمثل بشعب مرتبط بلغة وأرض وتاريخ، إذ إن وراءها خمسة عشر قرناً من الرسوخ الكياني، وهذا يعني أن الكيان الماروني سابق لوجود أمم كبيرة كفرنسا وأميركا، إذ ليس هنا لعدد السكان أهمية، فعلى مستوى القيمة والكيان ليس الكمّ شيئاً هو الكيف كل شيء.
ولكن أيمكن حصر المارونية في إطار قومي؟ إن من يمعن التأمل في ماضيها يجد أنها على رغم بروز شخصيتها لم تشأ مرة أن ترهن ذاتها للقومية. صحيح أنها مرتبطة بلبنان ولكن من حيث هي مشروع حرية روحية لا تستعبدها الأرض.
فالمارونية الأصلية إذاً هي وليدة الفكر والروح، وهي أوسع من لغة وأرض وقومية. المارونية عملية معصية مستمرة تجاه العصبيات وهذا ما يجعلها معرضة لأخطار كل العصبيات واللغات، كما أنها هي تعرِّض هذه العنصريات الى خطر تجاوز الذات الذي تدعو إليه.
المحاضرة السادسة: علاقة الموارنة بروما وسائر المغرب
إن أول أثر تاريخي أظهر الموارنة كجماعة مميّزة كان نداء استغاثة وجهوه الى البابا هورميزدا (514 ـ 523) إثر مجزرة الثلاثمئة والخمسين راهبًا، والنداء الثاني كان عام 1916 وكان أيضًا الى البابا من الموارنة وهم على وشك الإبادة على يد جمال باشا.
وما بين الاستغاثة الأولى والثانية مرت أجيال وأجيال قاسوا فيها كل أنواع العذاب على يد من تعاقب على هذا المشرق من طغاة، ولم يكن للموارنة وسط هذا الجحيم من مخلص سوى ما كان يجيئهم من البعيد. لذا فإن علاقتهم بالغرب كانت أولاً قضية حياة أو موت جسدي، وثانيًا قضية حياة أو موت فكري وروحي. وما أكثر ما اتهم الموارنة بهذه العلاقة التي لم يخفوها ولا سبيل لذلك، لأنها واضحة تمام الوضوح. فهذه العلاقة هي أولاً قربى عقيدة ربطتهم منذ نشوئهم بكرسي روما، فإيمان بطرس هو إيمانهم، وإذا ثبت أنهم خالفوا مرة ذلك الإيمان في بعض مقولاته فلأن التعابير لم تصل إليهم حينها وهم منقطعون في جبالهم. ولكن لما عاد الزمن يفتح لهم سبيل اللقاء مع روما في القرن الثاني عشر، ها هم يقولون مقولة روما ولا يحيدون عنها، ويظلون حوالى خمسة قرون وحدهم كاثوليك في الشرق، الأمر الذي جعلهم يحتلون المركز الأول في الهرم الاجتماعي الذي أقامه الفرنجة الذين بعد رحيلهم عن الساحل هُجّر قسم من الموارنة الى رودوس وقبرص ومالطة وهي الهجرة الثانية. فبالأولى عبروا نهر العاصي الى لبنان، وفي الثانية عبروا البحر صوب الغرب. أما الباقون منهم في الجبال فقد دخلوا في نفق مظلم تحت حكم المماليك، لكن العلاقة مع الغرب لم تنقطع تمامًا.
خلال الفتح العثماني الذي امتد لأربعة قرون، يجدر التوقف خلاله عند سنة 1584 التي كانت فاصلة. ففي تلك السنة تسلم الأمير فخر الدين الحكم في الشوف، فتأسس لبنان الحديث. مع فخر الدين أخذت تبرز الشخصية المارونية وتتضح أهدافها، إذ وجدت لها بين الأمم المشرقية فريقاً يناصرها وتناصره لتحقيق مقصد مشترك ومصير موحد. وكما ناصر الموارنة آل عساف في كسروان وهاجروا إليها، كذلك ناصروا المعنيين وهاجروا الى الشوف، فعمّروه وفلحوا أرضه، وركزوا الإمارة على دعائم اقتصادية قوامها إنتاج الحرير. كما قدموا للأمير دعمًا سياسيًا فساعدوه على مد سيطرته على لبنان كله، وسهّلوا له الاتصال بالعالم الغربي والتحالف مع أمراء توسكانا واستقدام الخبراء والتجار والمرسلين لفتح المدارس واستصلاح الأراضي وتصريف الإنتاج. كما أن تأسيس المدرسة المارونية في روما في تلك السنة أيضًا (1584) كان تأسيسًا للبنان الفكري. من هنا ابتدأ عصر النهضة في المشرق وكانت تباشيرها تطلع حينذاك من المغرب، فساهم الموارنة في نشرها في الغرب، كما ساهموا في نشرها في الشرق ناهضين بالنهضتين الاثنتين معًا الى مستوى المعادلة.
ولكن ماذا جنى الموارنة من كل هذا؟ لا شيء، بل الكثير من العذاب والنميمة، ولكن كل هذا سهل على من قصد أمرًا كبيرًا والمقصود أمر كبير. كل قضية ثمنها بمستواها وقضيتهم كانت على مستوى الأعمال الخطيرة.
ينتهي الأب حايك في هذه المحاضرات الست من موضوع الموارنة لينتقل الى روحانيات مسيحية في المحاضرات الخمسة الأخيرة يتحدث فيها عن المسيح والتغيير الذي أحدثه في العالم كله وعن المحبة والصلب والظلم الذي أدى الى الحق.
ويختم أخيرًا في خلاصة يقول فيها: "أجل كل شيء تم للمسيح، أترى انتهت روايته؟ لن ينتهي شيء لا للمسيح ولا للمسيحية إلا متى انقرض نسل بيلاطس وسلالة هيرودس وعبرة يوضاس وأترابه. سيبقى الصليب مرفوعًا وستستمر فضيحة الجمعة العظيمة ما دام في الأرض عطاش الى البر، جياع الى العدل والخبز. في أي زمان ومكان حيثما توجد ضرورة لدفع ضريبة الخلاص لا بد لها أن تحضر حيثما يجب أن ترتفع صرخة العدالة للاعتراض على الشر. هذه الصرخة بالحق، هذه الصرخة بالمحبة هي كلمة الكنيسة وعلى الكنيسة أن تقلق الدنيا بكلمة المحبة وأن تجعل الناس يسهرون في بستان النزاع في مواجهة الألم والموت بكل شجاعة، كما واجه المسيح ألمه وموته، ألمنا وموتنا. وأخيرًا وليس آخرًا أن تجر الناس الى ارتقاء الجلجلة صعدًا نحو القيامة".


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dimanche 14 août 2016

منذر جابر: بنت جبيل: بورصة الحل والترحال :: النصر عشر سنوات | جريدة السفير

منذر جابر: بنت جبيل: بورصة الحل والترحال :: النصر عشر سنوات | جريدة السفير

بنت جبيل: بورصة الحل والترحال

بين بنت جبيل في تسمّي البلدة المعروف، وبنت أم جبيل في تسمية أهالي الجليل الفلسطيني لها، مساحة واسعة للتخمين والتفسير. عندنا، نحن أبناءها، لا فرق في أن تكون البلدة ابنة لجبيل أو أختاً له. نقول له، لأننا ما اعتدنا لأن نكني الأمهات بأسماء الأبكار من البنات، إلا في المذمة والمسبة، ونحن البنتجبيليين نربأ بها بلدة مذمومة ملعونة، وهي في تاريخها لم تكن إلا صبوحة في وجهها، كريمة جوادة في أعتابها.

الفارس لن يترجل!

كان لمكانين في بنت جبيل من اسميهما نصيب من وقوعات التاريخ: "عقبة صلحا" و "عقبة عين إبل". وهما طريقان صاعدان موصلان إلى بلدة صلحا في فلسطين، وبلدة عين إبل المسيحية إلى الغرب من بنت جبيل. وأنت تصعد العقبتين تضع عينيك في الأفق الأغبر، وعندما تصل إلى رأس الجبل المطل على كل منهما، تنظر عالماً جديداً، تضج به الأحداث والطوارق. فقد لملم الاسم الأول "عقبة صلحا"، قضية فلسطين بدءاً من ثلاثينيات القرن الماضي، وقد بدت قضية فلسطين، وكأنها تضيق بنواحيها الممتدة، عن تقديمات بنت جبيل وطموحاتها، فكان نصيب البلدة الكثير الكثير من التدمير الإسرائيلي، جزئياً كان أو كاملاً. وكان نصيبها من الدماء غزيراً، لكنها لم تلبس مرة ثوب الحداد الأسود. ومع ذلك، لم يكن عندها من الحساسيات الطرية مع قضية فلسطين، ولم يستطع أحد أن يستدرجها إلى ذلك. لم يكن لها في علاقاتها مع فلسطين من مضاضة أو مرارة معلنة. وبالطبع لم يكن لها من حزازة أو عداء.

أما العقبة الثانية "عقبة عين إبل"، فمنها نطل على علاقات الاحتراب اللبناني الداخلي، يوم يتنازع اللبنانيون بدعاً وشيعاً وطوائف، فقد لاقت منه بنت جبيل ويل الخناقات الطائفية وعاشتها، يستحضرها الاختلاف السياسي اللبناني في تأزمه المرتجل، أو في أزماته المغروسة على طول مسيرته وتشكله، لكنها خناقات لم تنطو مرة، مع عين إبل وأخواتها من القرى المسيحية المجاورة، على مرارة أو ضغينة مديدة.

عمران لم يستكمل ذاكرة أو صنعة

على تلة تعلوها تلال محيطة بها، كانت تقع بنت جبيل في هيئتها "الأولى"، ببيوت حاراتها المتلاصقة المتراصفة كقطعان الغنم في استراحتها من حر الظهيرة. وفي الهيئة "الثانية" لبنت جبيل، مع تدفق أموال الهجرة، وإعادة إعمارها بعد التحرير، راحت البيوت الحديثة فيها تعتلي نقاط الذروة في التلال المحيطة بالبلدة، من جهاتها الأربع، وتكسر رتابة البلدة وسكونها، في عمران متباعد، مع كل الأكسسوارات اللازمة من طرق وأسوار وسياجات وجنائن.

تفصل بين ذاكرتك، وعمران البلدة الآن، مسافة عمرك من الزمن. فذاكرتك القديمة تعمر بأهلين من الصحابة من "أهل الكتب" في القرابة والجيرة والأمرة، أما أهل جيرة اليوم فهم في بيوتهم المفردة بيتاً بيتاً، يقيمون أردافاً على عقاراتهم وحواكيرهم، ولم يجتمعوا بعد، ويوقعوا صكوكاً أو وكالات غير قابلة للعزل، في الجيرة والألفة. يلتقي جيران اليوم في مناسبات الحزن في البلدة، أكثر ما يلتقون في موجبات الجيرة والإقامة والسكن. يلتقون ويطرحون على كاهل "الوقت" أسباب البعد وعدم "الشوفة".

والعمران في البلدة قاصر لم يستكمل صنعته، فمدرسة بنت جبيل وهي المدرسة الرسمية الأولى في القضاء، مدرسة حي "البراك"، ببنائها الحجري الجميل، وبدرجات مدخلها المرتفع، وبوابة مدخلها العالية، مسحتها بعد تحرير الشريط، رعونة التخطيط ووحام الجديد من البناء، الذي لا يقيم وزنا لذاكرة أو تراث، فقد استكثر ولاة البلدة والبلدية يومها، مكتبة عامة في بناء يختزن من البلدة تاريخاً وذكريات.

اغفر لهم يا أبتاه!

ثم كان النزوح والهجرة والإقامات المتعددة، حتى لم يبق في بنت جبيل ما يصل إلى العشر من نصاب سكانها، أي ما يقارب في تعداده الأربعة آلاف نسمة، وهذا ما لبث أن جعل لكل أسرة وحياً مختلفاً. أو ما أوحى لكل أسرة بمسالك مختلفة في التدبير والنوازع. ثم جاء الاحتراب في لبنان، بارداً كان أو حاراً، داخلياً بين جماعاته وأهليه، أو خارجياً مع عدو حدودي، كل ذلك راح يقدم لبنت جبيل، ليس حطام مجتمع، وحطام عائلات وحطام أسر وحسب، بل وحطام قناعات وسلوكات. لقد بدت رهانات تفكك الأسر وتماسكها في لحظة ما، رهانات متساوية. بدا ذلك لدى البنت جبيليين المقيمين في بلدتهم، أو نازحين في غير منطقة عنها، أو مهاجرين في ما وراء البحار. ثم راحت هذه الرهانات نفسها، تصير مجرد أقاويل بلا سند. وصارت تبدو كأنها تبديد للذات في مشاعر قاتلة بدون أفق. والحال أن الذي يتطلع إلى لغة اليوم، يتراءى له أن التماسك الأسري، ليس سوى رهان على هزيمة أو على أكذوبة ليس غير، يبدو اجتراراً وحسب.

والغربة لم تعد موضوع قسم أو دعاء: "وحياة غربة إبني"، "الله يرد غربته". ومن بعد، ناب يمين جمع الشمل محل يمين الغربة: "الله يجمع شملكم"، وما هم هنا مكان هذا الجمع. الهام أن يجتمع الشمل. تزيح بنت جبيل عن منزلتها حصناً حصيناً، يلمّ شمل الأسر المتناثرة. "فليس بلد أحب بك من بلد، خير البلاد ما حملك"، كما في قول الإمام علي. بَرَكة اجتماع الأهل، أكبر من بركة مكان الاجتماع. "الموت بين الأهل نعس"، مثل سيار كثيراً على ألسنة الأهالي في بنت جبيل، يتعزون به ويتأسون عن اعتزال خبز وأرض وأغاني بنت جبيل وتغربهم عنها.

هل يكون....

واليوم، تطوي بنت جبيل أيامها ولياليها في ساحاتها، وفي المناسبات كافة، على إقامة فارغة من الاحتشاد، أو على احتشاد فارغ من أجواء الاحتفال. فقد انقضت في البلدة أو كادت، احتفالات الأعراس والأفراح، وانتفت من أن تكون حاجة من تراث البلدة وروابطها الاجتماعية. وليس في الأمر قعود عن واجبات، أو بعد عن أجواء الفرح، وتلبس لأجواء الصمت، بما يناسب إطار الجنوب في السواد والحزن. تفتش بنت جبيل عن تراثها في داخلها وحاراتها فلا تجده. تناسى سكانها حياة اجتماعهم على طريق قامتهم القلقة داخلها.

فهل سنصدق أن البقية القائمة في بنت جبيل، رمق الاجتماع البنت جبيلي الأخير، تقيم هانئة على تراثها الشعبي، الذي احتبك في وجدانها لمئات من السنين، أغانيَ وأمثالاً وعادات وسلامات ومراتب وأصبوحات، كانت تعطي الجنوبي في حياته، نبرة الأمر اليومي المطلق، الذي يتحكم ويقيم ميزان الروابط والعشرة والأحلام. أغفل البنت جبيليون المقيمون بعض تراثهم، وغفل النازحون البنت جبيليون الذين انقطعوا عنها، بدءاً من مطلع السبعينيات عن حواشي هذا التراث حتى انقطعوا عنه.

في الخمسينيات والستينيات. كان النازح الجنوبي، يعيد تأهيل انتمائه إلى تراثه في الجنوب في مواسم الصيف، مواسم القيضية حسب التعبير الجنوبي، أشهر ثلاثة كان أطفال البلدة بخاصة، يعيدون عبرها تزييت مفاصلهم الجنوبية، وكانت إقامتهم في المدينة دافعاً لجنوبية أكثر، يترك الأطفال فيها حراً في مواجهة الشمس والنور والهواء والفضاء والملعب والصداقة والطريق والرفيق والحيوان والطير والعشرة والمغامرة والجيران والأقارب والسهر المفتوح والأعراس.

ولكن التساؤل يبقى دائماً: هل من الممكن أن يكون البنت جبيلي بنت جبيلياً جنوبياً، دون أن يستدعي قريته حياً حياً، وزاروباً زاورباً وبيتاً بيتاً. دون أن يستذكر بركة البلدة قطرة قطرة. ودون أن يستذكر حواكيرها ميادين لهوه ولعبه، ميداناً ميداناً، وأشجارها شجرة شجرة وعشاً عشاً. هل يكون البنت جبيلي بنت جبيلياً إذا لم يستو دبيكاً في ساحات بلدته الصغيرة.

"وما يتبع أكثرهم إلا ظنا". قرآن كريم.



JTK

samedi 13 août 2016

Les 500 ans de l’émirat du Mont-Liban (1516-2016) - L'Orient-Le Jour

Les 500 ans de l'émirat du Mont-Liban (1516-2016) - L'Orient-Le Jour

Les 500 ans de l'émirat du Mont-Liban (1516-2016)

En marge de la visite le 6 août 2016 du patriarche maronite au Chouf, à l'occasion du 15e anniversaire de la réconciliation de la Montagne libanaise (4 août 2001), il serait important de souligner que cette année coïncide avec les 500 ans de l'émirat du Mont-Liban.
En effet, après la conquête ottomane sur les Mamelouks en 1516, le sultan ottoman Sélim 1er (le hardi ou le terrible, neuvième sultan ottoman et le premier à porter le titre de calife, père de Soliman le magnifique) octroya la prééminence sur la montagne libanaise à un émir de la famille Maan, Fakhreddine 1er (fierté de la religion, 1516-1544) auquel succéda son fils Korkomaz (sans crainte en turc, 1544-1585) père de Fakhreddine II le Grand (1590-1635), considéré lui-même grâce à sa bravoure et ses accomplissements, comme le père incontestable de la nation libanaise. Ces trois émirs druzes furent tous les trois assassinés ou exécutés, par l'Empire ottoman.
Certes l'émirat n'était pas à proprement parler une principauté fixe et autonome au sein de l'empire, mais les émirs étaient une sorte de gouverneurs, chargés entre autres de faire régner l'ordre et de recueillir les impôts, et avaient le droit d'avoir leur propre armée, leur drapeau et leurs bâtiments officiels notamment des fortifications et dont la charge se transmettait héréditairement au sein de la même dynastie après consentement du sultan ottoman.
C'est cette transmission au sein d'une même famille (deux dynasties : les Maan druzes – 1516-1697 : six émirs et les Chehab sunnites – dont certains convertis dans la deuxième moitié du XVIIIe siècle au maronitisme – 1697-1842 : huit émirs) ainsi que les fonctions régaliennes dévolues aux émirs, qui vont faire naître l'entité libanaise et assurer une continuité historique et en grande partie géographique (les frontières étaient changeantes et extensibles, et ont pu s'étendre du temps de Fakhreddine II jusqu'à Palmyre, même si l'émirat était partagé administrativement entre les pachaliks de Damas, Tripoli et plus tard sous les Chehab, Saïda).
Un véritable système militaire, politique, économique, social et surtout culturel s'est mis en place, à partir de 1516 avec l'émirat et l'alliance dans la Montagne libanaise, entre les deux communautés minoritaires, druze et maronite. Les chiites avaient été persécutés et largement déplacés vers le Sud et la Békaa par les Mamelouks (1250-1516) qui avaient vaincu les Croisés et précédé les Ottomans. Les orthodoxes et les sunnites s'étaient eux, fondus dans l'Empire byzantin, puis avec la chute de Constantinople (1453), dans l'Empire ottoman.
C'est ce système qui donnera lieu, à la fin de l'émirat (1842), aux deux entités politiques et administratives, au sein de l'Empire ottoman, le double caïmacamat, druze et maronite (1842-1860) et la moutassariffiya (1860-1918) et sera à la base de la proclamation sous mandat français, du Grand Liban pluricommunautaire dans ses frontières actuelles (1er septembre 1920) et de la République libanaise indépendante (1943).
Qu'on le veuille ou pas, cette entité libanaise s'est effectuée à travers cinq siècles d'histoire et s'est construite, grâce à cette disposition géographique particulière, entre la côte longue et étroite sur le versant est de la Méditerranée (220 km), la chaîne de montagnes verdoyante, continue et escarpée du Mont-Liban (160 km), la plaine fertile de la Békaa (120 km) et la chaîne de montagnes aride, continue et peu habitée de l'Anti-Liban (150 km), qui nous sépare de la Syrie. Un pays presque parallèle, à la fois ouvert, divers et naturellement enclavé.
L'histoire du Liban contemporain ne peut faire l'économie de ces cinq siècles d'histoire moderne en Orient, qui ont créé cette spécificité libanaise, au sein de l'Empire ottoman naguère et aujourd'hui, au sein du monde arabe. L'âme libanaise profonde s'est nourrie de cette histoire et s'est enracinée dans cette géographie. Si elles ne sont pas intériorisées par les Libanais, toutes communautés confondues, elles ne peuvent pas engendrer une cohésion et renforcer un sentiment d'appartenance nationale.
Certes la visite du patriarche maronite à la montagne druze-maronite est essentielle dans le processus de la réconciliation et de la résistance à la tutelle syrienne, surtout après les massacres fratricides de 1983, qui avaient ravivé le souvenir tragique, de ceux de 1860, mais à long terme il s'agit de proposer à tous les Libanais une histoire nationale qui s'étend sur une échelle plus longue.
Affirmer aujourd'hui l'originalité et l'existence historique de cette entité libanaise est une manière d'établir définitivement notre identité nationale, transcommunautaire et pluriculturelle. Ces cinq siècles dont l'émirat du Mont-Liban (1516-1842) et le Grand Liban (depuis 1920) en sont la traduction, l'incarnation et la continuité.
Dès le départ, le premier émir Fakhreddine 1er (1516-1544) étend sa domination territoriale jusqu'à Tripoli au Nord et Jaffa au Sud. Il fait construire des édifices publics et des fortifications, et dispose d'une administration et d'une armée. Ce qui laisse supposer une stabilité et une prospérité lors de son règne. C'est lui qui restaure la première mosquée construite en 1493 dans la montagne libanaise (pour ses mercenaires sokmans). D'ailleurs cette mosquée porte toujours aujourd'hui son nom, sur la place de Deir el-Qamar (couvent de la Lune). Cette ville fut la capitale de l'émirat depuis Fakhreddine II (dont le palais est sur la même place), jusqu'à la construction de Beiteddine en 1818 par Béchir II, sur un promontoire face à Deir el-Qamar.
Fakhreddine II Maan le Grand (1590-1635) et Béchir II Chéhab le Grand (1789-1840) régneront à deux siècles d'intervalle, chacun presqu'un demi-siècle, et seront à plus d'un titre, les deux grands émirs (sur les quatorze), dans l'histoire de la montagne libanaise.
Le patriarche maronite s'est d'ailleurs référé dans son discours directement au premier et indirectement au second à travers sa famille, par égard à son hôte Walid Joumblatt dont l'ancêtre cheikh druze Béchir Joumblatt avait été le plus proche allié puis le rival féroce de l'émir maronite Béchir II Chéhab. L'emprisonnement et l'exécution du premier après sa défaite, sur l'instigation du second fut la première coupure historique violente et sanglante entre les deux communautés. La visite du patriarche, outre le souvenir de la réconciliation, avait également pour occasion la restauration de l'église Notre-Dame el-Durr construite par Béchir Joumblatt en 1820 en hommage à ses alliés maronites, les cheikhs el-Khazen, gardiens historiques de Bkerké. Durant l'émirat, le système communautaire libanais était doublé par un système de féodalité transcommunautaire.
On pourrait également signaler la coïncidence de la visite du patriarche, avec le 444e anniversaire de la naissance de Fakhreddine II (né à Baakline, le 6 août 1572 et exécuté avec trois de ses fils, à Istanbul le 13 avril 1635). Les dates symboliques de naissance et de mort en fournissant des repères aident à construire le discours identitaire.
Le processus historique et culturel de ces cinq siècles devrait être étudié dans son ensemble pour parvenir jusqu'à nous. En dehors de l'histoire et d'une mémoire commune, nous ne pouvons pas projeter un avenir ensemble. Certes cette aventure commencée il y a cinq siècles a beaucoup évolué et s'est beaucoup enrichie notamment durant le dernier centenaire (depuis 1920, date à laquelle Walid Joumblatt s'est également référé et dont il ne faudrait pas rater la commémoration le 1er septembre 2020, dans quatre ans).
Au-delà des communautés, des clans, des féodalités et des familles, l'histoire du Liban a construit une entité et une expérience libanaises d'autonomie, de souveraineté, de libertés individuelles et de groupes, de pluralisme culturel partagé, dont tous les Libanais devraient aujourd'hui se sentir dépositaires et solidaires. Il est grand temps de tirer les leçons de ces cinq siècles et d'en assumer collectivement cet héritage global.
Le Liban moderne commence avec l'émirat en 1516 et se poursuit avec le Grand Liban en 1920. Ce petit pays est très précieux pour lui-même, pour son environnement et pour notre monde globalisé aujourd'hui. C'est une histoire miraculeuse et improbable qui a coûté d'énormes sacrifices humains et qui constitue une exception et un espoir.
En se replaçant dans la continuité de l'histoire et en l'absence affligeante et criminelle, depuis plus de deux ans, d'un président de la République (ce à quoi le patriarche maronite et son hôte druze se sont référés), nos dirigeants et surtout les maronites, qui en assument une double responsabilité, compte tenu du privilège, hélas de plus en plus immérité, qui leur a été accordé, devraient considérer qu'ils sont les gardiens de cette histoire et de ces institutions qu'il a fallu patiemment construire et que leur égoïsme et leur narcissisme ne font qu'accélérer leur déclin et celui de leur pays.



JTK