samedi 22 décembre 2012

Sauver la montagne libanaise du chaos et des abus | Politique Liban | L'Orient-Le Jour

22/12/2012
Des randonneurs dans un superbe site libanais. Photo online.wsj.com
CONGRÈS Une conférence sur la montagne a eu lieu récemment à l'initiative du Lebanon Mountain Trail (LMT), pour protéger ce territoire menacé et garantir son développement durable.

La conférence sur la montagne était placée sous le patronage de la FAO et du ministère de l'Environnement. Des représentants des ministères de l'Environnement, du Tourisme, de l'Agriculture, ainsi que du Conseil du développement et de la reconstruction (CDR), des présidents de plusieurs municipalités, des experts de diverses disciplines scientifiques, des ONG et des représentants de tour-opérateurs et du secteur privé ont abordé de manière exhaustive tous les aspects liés à l'écosystème montagneux, qui constitue l'essentiel du territoire libanais.
Les montagnes du Liban sont des zones sensibles qui se caractérisent par une riche biodiversité. Appréciées comme lieu de villégiature pour leur climat et la beauté de leurs paysages, elles attirent de plus en plus les promoteurs, du fait de l'exiguïté du territoire et de la pression démographique. La recherche d'une rentabilité rapide, l'engouement pour une modernité mal comprise et une législation insuffisamment appliquée entraînent une dégradation rapide des tissus sociaux et des ressources naturelles, rurales et culturelles.


Le LMT est un sentier montagneux qui fait 440 kilomètres de longueur, entre Kobeyyate (extrême nord) et Marjeyoun (extrême sud). Il passe par 50 villages et trois réserves naturelles. L'association LMT souhaite lancer un cri d'alarme sur les dangers qui pèsent sur ce sentier et réclame la protection de ce précieux patrimoine, non seulement pour les touristes et les marcheurs, mais également, et surtout, pour les collectivités locales.
Parmi les menaces énumérées au cours de la conférence, il y a les conflits entre l'intérêt collectif (conservation de l'environnement) et les intérêts privés (exploitation de l'environnement), le manque de politique nationale de développement durable, la construction de trop nombreuses routes qui font des cicatrices géantes dans les montagnes, l'urbanisation anarchique avec des infrastructures trop développées et inadaptées (projets improvisés, une offre dépassant la demande...), une absence de planification globale, les carrières non soumises à un plan directeur, la déforestation et la disparition des zones agricoles, les décharges sauvages, les menaces sur les ressources en eau (barrages, pollution des nappes souterraines, dégradation des grottes), les menaces sur la biodiversité du fait des activités humaines incontrôlées comme la chasse sauvage, l'exploitation irrationnelle des terrains des wakfs (15 % du territoire).

Des initiatives réussies
Les intervenants ont également énuméré des initiatives réussies comme le LMT, qui attire de plus en plus de touristes, étrangers et libanais. La conférence a également mis l'accent sur le rôle des municipalités, un rôle primordial pour la protection et la conservation de la nature. Certaines municipalités sont très actives, comme Moukhtara (100 km de sentiers historiques, vieux moulins et ponts restaurés, guest houses...), Jezzine (établissement d'un plan stratégique pour développer l'écotourisme, réhabilitation d'une zone de carrières, maison de la forêt à Bkassine, neuf sentiers balisés), Ehden (processus en cours pour le classement du village, avec son intégration dans le schéma de développement de la Qadisha). Beaucoup de projets de classement de parcs nationaux et régionaux à la demande des municipalités du Hermel, du Akkar, de Denniyeh, de Tannourine, de Bisri, du Hermon, de Nakoura ont été évoqués. Des réserves naturelles ayant développé une stratégie de tourisme durable comme les Cèdres du Chouf, Horch Ehden ou encore Jabal Moussa ont été saluées. Les intervenants ont également mentionné certaines initiatives privées en partenariat avec les communautés locales : extraction d'huiles essentielles, production de miel, agriculture biologique, unités de compostage, fabrication artisanale de fromages, etc.
Des recommandations pour la protection du LMT et de la montagne ont été émises : exécuter le schéma directeur d'aménagement du territoire libanais (SDATL), faire passer une loi montagne pour protéger toutes les cimes (seule Kornet el-Saouda l'est actuellement), créer un ministère de la Planification chargé de l'urbanisme, renforcer les prérogatives du ministère de l'Environnement, faire approuver le quatrième plan directeur des carrières (à l'étude en Conseil des ministres), contrôler les activités sportives destructrices de l'environnement, voter les décrets d'application de la nouvelle loi sur la chasse, exiger des études d'impact stratégique pour les grands projets et l'application des lois sur l'environnement. 

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jeudi 20 décembre 2012

Le Liban est au cœur de la francophonie autant que de l’arabité | Politique Liban | L'Orient-Le Jour

Le Liban est au cœur de la francophonie autant que de l'arabité

20/12/2012

L'ambassadeur de France remettant ses insignes à l'ancien président du Conseil supérieur de la magistrature, Ghaleb Ghanem.
L'ambassadeur de France remettant ses insignes à l'ancien président du Conseil supérieur de la magistrature, Ghaleb Ghanem.
HOMMAGE - L'ancien président du Conseil supérieur de la magistrature cité dans l'ordre national du Mérite français

Libre élan, indépendance, impartialité, efficacité : c'est pour toutes ces qualités et pour le rôle de premier plan qu'il a joué dans le renforcement des liens juridiques entre le Liban et la France, que l'ancien président du Conseil supérieur de la magistrature, Ghaleb Ghanem, vient de recevoir les insignes de grand officier de l'ordre français du Mérite.
Au cours d'une émouvante cérémonie à la Résidence des Pins, et avant de remettre ses insignes à M. Ghanem, l'ambassadeur de France, Patrice Paoli, a rendu hommage à « un magistrat indépendant, préférant exercer une autorité plutôt qu'un pouvoir, et se tenant donc, précisément, à distance des pouvoirs en place ». 
« Vous avez revendiqué votre attachement à la France tout au long de votre carrière, vous n'avez cessé d'affirmer votre volonté de renforcer le partenariat avec notre pays. C'est sous votre impulsion à la tête du Conseil d'État puis de la Cour de cassation que s'est mis en place un ambitieux programme de coopération entre la France et le Liban », s'est encore félicité le diplomate.

Une longue histoire avec la francophonie
Dans son mot de remerciements, le président Ghaleb Ghanem a retracé sa « longue histoire avec la francophonie » dans son village natal, Baskinta, d'abord, auprès d'un père francophile et profondément patriote, le poète Abdallah Ghanem, comme aujourd'hui en tant que magistrat. 
« Tout au long de ma longue carrière, a-t-il affirmé, j'ai placé en tête de mes priorités le renforcement de la culture et du règne du droit, avec ses composantes, à savoir l'égalité, l'impartialité, la responsabilité et la transparence – ce terme qui a conquis le paysage politique grâce au président François Mitterrand. J'ai tâché de faire en sorte que ce soit le détenteur de l'autorité qui craigne le peuple et non l'inverse ; que le pouvoir judiciaire passe du nominal au réel, de lettre morte à une entité propre ; que les magistrats comprennent que le premier danger qui les menace est celui du juge à l'égard de lui-même ; et qu'il est toujours nécessaire de faire prévaloir l'intérêt national supérieur et l'intérêt général sur toutes les tentations, les égoïsmes et les politiques opportunistes. C'est à l'ombre de ces principes que je poursuivrai le combat tant dans l'arène juridique que dans l'arène nationale ! »
Le président Ghanem a terminé son allocution par des paroles de remerciements adressées aux présidents Hollande et Nicolas Sarkozy, ainsi qu'aux ambassadeurs Patrice Paoli et Denis Pietton. 

L'Association des hautes juridictions de cassation
Notons que depuis l'année 2009 , Ghaleb Ghanem est président de l'« Association des hautes juridictions de cassation ayant en partage le français » (AHJUCAF) ; une occasion en or qui lui a permis de contribuer activement à un grand nombre de réunions, activités, comités et congrès francophones à Paris et dans d'autres capitales. Objectifs : œuvrer à la consolidation de la coopération judiciaire entre les cinquante membres de l'organisation ; propager la culture des valeurs et des principes de liberté, d'égalité, ainsi que d'ouverture et de complémentarité. Il se félicite plus particulièrement que ses collègues au sein de cette organisation aient accepté son invitation à venir à Beyrouth au mois de mars prochain afin d'y tenir le congrès de l'association, lequel se réunit tous les trois ans.    
Pour lui, cet événement atteste une fois de plus que « le Liban n'est pas seulement au cœur de l'arabité, mais aussi au cœur de la francophonie ». 

http://www.lorientlejour.com/category/Liban/article/793057/Le_Liban_est_au_coeur_de_la__francophonie_autant_que_de_l'arabite.html

mardi 18 décembre 2012

II.- Patrimoine immatériel libanais et identité nationale


Bahjat RIZK

De manière concrète, on peut observer qu'au Liban, la loi de 1993 qui institua le ministère de la Culture ne faisait pas mention de ce patrimoine et ne prévoyait pas de structure chargée de ce suivi qui n'avait pas encore été suffisamment identifié et conceptualisé
 (voir L'Orient-Le Jour du mercredi 12 décembre 2012). Toutefois, dès la ratification de la convention en 2007, le ministère de la Culture a été réorganisé pour intégrer une sous-direction spécifique au patrimoine culturel immatériel libanais. 
Une mise en place d'un inventaire du patrimoine immatériel national est en cours, composé 
d'arts populaires, 
de pratiques et de traditions sociales tels que
le zajal (poésie dialectale improvisée ou joutes poétiques dialectales rimées), 
de contes, 
légendes et mythes, 
de savoir-faire artisanaux (coutellerie, verrerie, tissage au fil de soie, fabrication de cloches, tapisserie...), 
de chants poétiques du Mont-Liban, 
de pratiques des derviches tourneurs de Tripoli, 
de musiques et chants de musique savante arabe (wasla, mouwachah, qassida, ghazal...), 
des chants de bédouins, 
des savoirs traditionnels en matière médicinale, 
de la fabrication du oud, 
de la dabké, etc. 

En bref, ce patrimoine immatériel libanais appartient à tous les Libanais, toutes communautés libanaises religieuses confondues, et leur permet de se retrouver et de s'identifier collectivement à travers des mœurs communes, au-delà de leur appartenance religieuse spécifique. 
Les deux concerts organisés par la Lebanese Diaspora Overseas avec la Délégation du Liban auprès de l'Unesco pour la fête de l'Indépendance, l'année passée et cette année, avec la dabké et les chants folkloriques nationaux et arabes, ont démontré la capacité fédératrice de ce type de manifestations chaleureuses, éloquentes et vivantes qui soudent les Libanais entre eux, ainsi que les Arabes et les Orientaux, et les font communiquer dans une même ferveur autour des mêmes valeurs universelles de liberté, d'amour de la terre, de dignité, d'attachement aux racines, de fierté et d'ouverture sur le monde. Les Libanais, toutes communautés et toutes catégories sociales confondues, communient et se rejoignent affectivement et spirituellement de manière naturelle dans ce type de rencontres. C'est une expression authentique et profonde d'un patrimoine commun festif, musical, linguistique, chorégraphique et social. Avec la nourriture libanaise (qui fait partie du patrimoine immatériel), ce patrimoine culturel vivant fait l'unanimité.
D'autre part, le projet en cours Patrimoine méditerranéen vivant (Medliher: Mediterranean Living Heritage) vise à la sauvegarde du patrimoine immatériel méditerranéen en facilitant la mise en œuvre de la Convention pour la préservation du patrimoine immatériel de 2003 de l'Unesco dans quatre pays méditerranéens, l'Égypte, la Jordanie, le Liban et la Syrie. C'est un projet dirigé et financé par l'Unesco et l'Union européenne en partenariat avec l'association «Maison des cultures du monde» et les ministères compétents des quatre pays précités.

Click here to find out more!Après la réunion du Caire en novembre 2010, une réunion se tiendra à la Maison des cultures du monde du 17 au 18 décembre à Paris. Le bureau régional de l'Unesco à Beyrouth a également organisé un atelier sous-régional au Liban en juillet 2011 autour de la mise en œuvre de la convention de 2003. Il est donc très important de souligner la nécessité de la prise de conscience, de sensibilisation et de formation tant au niveau des décideurs politiques et économiques gouvernementaux qu'à celui des individus, des groupes, des communautés, des associations et des ONG. La société civile a un grand rôle à jouer dans l'identification, l'inventaire et la protection du patrimoine culturel immatériel. Nous avons d'ailleurs une demande d'accréditation auprès du comité d'une ONG: la Fondation pour l'archivage et la recherche de la musique arabe : Arab Music Archiving Research (AMAR).
Différents projets dans le même sens ont vu récemment le jour au Liban, notamment la création du Centre du patrimoine musical libanais de Jamhour (CPML) présidé par Joumana Hobeika et créé à la suite du recensement de 132 compositeurs libanais de musique savante par Zeina Saleh Kayali dans son ouvrage Compositeurs libanais des XXe et XXIe siècles, ou la création de la fondation Liban Cinéma (FLC) présidée par Maya de Freige et la Fondation arabe pour l'image (FAI) dirigée par Zeina Arida. D'autres initiatives généreuses et très engagées sont également en cours pour inventorier ce patrimoine fédérateur vivant et vital pour la préservation de l'identité libanaise. 
Certes, la constitution et la prise de conscience du patrimoine culturel immatériel dans le cadre de la Convention de l'Unesco de 2003 sont encore à leurs débuts et ne peuvent pas à eux seuls résoudre les conflits identitaires, y compris au Liban. Toutefois, c'est un processus rendu encore plus indispensable par la situation au départ complexe libanaise et aujourd'hui par la mondialisation pour renforcer la solidarité et le dialogue des cultures, respecter la diversité culturelle, rejoindre le développement durable et préserver la paix entre les hommes.
C'est un enjeu majeur de notre siècle à venir, pour établir une plate-forme commune à une humanité diverse et unifiée, soucieuse des droits de l'homme et de l'exigence du respect mutuel entre les communautés.

http://www.lorientlejour.com/category/Opinions/article/792688/II.-_Patrimoine_immateriel_libanais_et_identite_nationale.html

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lundi 17 décembre 2012

Comment sauver le patrimoine en temps de conflits | Politique Liban | L'Orient-Le Jour

La scène se passe dans la République de Libnania. Un attentat vient de viser le centre culturel de la minorité des Rioniens. Le ministre de la Culture s'est rendu sur les lieux. Des soldats gardent l'entrée en bloquant l'accès et, au pied d'un mur, des pièces archéologiques traînent au milieu des débris. Des trésors qu'il faut retrouver dans les décombres et ne pas laisser disparaître.


En réalité, la scène se passe dans la cour de la faculté de sciences humaines de l'Université libanaise, à Fanar, vendredi dernier. Parmi une petite foule d'étudiants, Rita et Nancy ne comprennent rien à ce qui se passe et regardent incrédules le spectacle donné par une quinzaine de personnes à gilets jaune fluo et casques de chantier rouges. Elles sont archéologues, architectes, militaires ou bénévoles humanitaires, tous sensibles à la question du patrimoine culturel libanais. Toutes ont participé, pendant douze jours, à une formation organisée par l'ONG Biladi, qui a été clôturée par une simulation grandeur nature (voir vidéo ci-dessous).

 

Comment réagir en situation d'urgence ? Comment agir efficacement et collectivement ? Le projet, nommé « Lebanese for Lebanon », visait à enseigner ce qui n'a jamais été enseigné au Liban : apprendre à préserver le patrimoine historique en cas de conflit ou d'aléas naturels.


Le remise de diplôme aux participants.

Il commence à pleuvoir, mais le jeu continue en Libnania. Chacun prend son rôle très à cœur et jusqu'à la fin de l'après-midi, ces adultes joueront avec un sérieux d'enfants. Tout le monde s'affaire. Il faut d'abord négocier avec l'armée et faire comprendre aux autorités que le patrimoine est une priorité en temps de crise. Puis il faut découvrir le trésor des Rioniens.

Chacun est à sa place dans la fiction élaborée par Rana Oubeissy de l'Inccrom (équivalent de l'Unesco). Il y a même de faux journalistes et un faux ministre. Cinq véritables militaires ont été mobilisés et se prennent au jeu, sautant de leur jeep pour baliser le lieu de l'explosion et refoulant les visiteurs, avec parfois un sourire. « Libnania, c'est notre pays que nous aimons », dit Rana, et alors on ne sait plus qui parle, du personnage ou de la personne.

 (Lire aussi : Des militants antirégime appellent au respect du patrimoine de Damas)

Le pillage du musée de Bagdad en 2003 ou les pertes occasionnées en Haïti par le tremblement de terre en 2004 ont montré combien les acteurs du patrimoine étaient peu formés pour réagir à une situation d'urgence. « On devrait être plus sensibilisés. Il y a un gros travail à faire au Liban », dit Rawad, bénévole à la Croix-Rouge. « Le Liban a un patrimoine très riche, mais il est très vulnérable », continue le jeune homme qui joue ce matin le rôle d'un représentant de l'Union européenne.

Pendant la guerre de 2006, des villages historiques du Sud ont été endommagés, et à Beyrouth, c'est le personnel de la Direction générale des antiquités qui a évacué les pièces du musée national ; faute d'unité spécialisée, aucun rapport n'a jamais pu être présenté sur les dommages faits au patrimoine historique du pays. Jusqu'à l'initiative de Lebanese for Lebanon, on se contentait d'attendre la catastrophe et d'apprendre sur le tas ; et beaucoup se disent sûrement encore que s'occuper du patrimoine en temps de crise, c'est un luxe dont on pourrait se passer.

(Lire aussi : Le patrimoine archéologique victime de la guerre en Syrie)

« Le patrimoine n'est pas un luxe, c'est une urgence », répond Joanne Farchakh Bajjaly, qui a fondé Biladi en 2008. Son association se bat non seulement pour la préservation et la promotion du patrimoine libanais, mais aussi pour la sensibilisation des populations à leur propre héritage.

Si le ministère de la Culture a envoyé quelques-uns de ses archéologues, c'est bien la société civile qui a été le moteur de ce projet, venu combler les lacunes de l'État dans le domaine. De ce workshop naîtra la première unité de sauvetage du patrimoine, basée à Beyrouth. Le chantier de 2013 consistera à former de nouveaux groupes de travail dans d'autres villes libanaises.

Pour mémoire

Les grandes dates de l'histoire architecturale du Liban, par Gebran Yacoub

 « Le patrimoine n'est pas forcément religieux, ni permanent, ni ancien... 


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jeudi 13 décembre 2012

Le développement du tourisme religieux en tant qu’outil identitaire

Le développement du tourisme religieux en tant qu'outil identitaire
L'Orient-Le Jour-14/12/2012

Un nombre impressionnant de personnalités a participé hier au congrès sur les sites religieux à Raboué.
Un nombre impressionnant de personnalités a participé hier au congrès sur les sites religieux à Raboué.
 La responsabilité des wakfs et des institutions étatiques dans la protection et la promotion des sites religieux a été mise en lumière lors d'un grand congrès hier.
Le Congrès national sur « les sites religieux archéologiques et historiques au Liban : responsabilité et devoirs des wakfs », a eu lieu hier au siège du patriarcat grec-catholique à Raboué (Metn). Ce congrès s'est tenu à l'invitation du patriarche grec-catholique Grégoire III Lahham, sous le patronage du président de la République Michel Sleiman, représenté par le ministre de la Culture Gaby Layoun, et en présence d'un nombre impressionnant de personnalités politiques, religieuses et autres.
Dans son mot prononcé par le ministre Layoun, le président Sleiman a réaffirmé « l'importance de tenir un tel congrès à une période aussi cruciale pour la région, qui connaît de grands bouleversements aux dénouements incertains ». Il a assuré qu'il était prêt « à coopérer au plus haut point avec les parties concernées, officielles ou non, en paroles comme en actes, pour favoriser tout ce qui peut raviver notre patrimoine culturel ».

Le patriarche Lahham, pour sa part, a espéré que « le tourisme religieux se développera jusqu'à constituer une harmonie spirituelle qui rassemble tous les citoyens autour des différentes communautés ». Il a considéré que cela « est une responsabilité partagée entre l'État, l'Église et la mosquée ».
Le patriarche maronite Béchara Raï s'est attardé sur le symbole que représentent les couvents au Liban, avec les cinq rôles principaux qu'ils jouent auprès des croyants : spirituel, architectural, social, culturel et politique. Il a insisté sur « la nécessité d'adopter des programmes de tourisme religieux au Liban, parce que quiconque a une histoire telle que la nôtre doit l'employer pour éduquer et cultiver les générations futures ».
Le mufti de la République, cheikh Mohammad Rachid Kabbani, a souligné « le rôle des sites historiques dans la construction de l'identité libanaise, et dans l'apport des informations concernant l'historique des liens islamo-chrétiens et la relecture de l'histoire sous le prisme du renforcement de la coexistence ».
De son côté, le mufti jaafari Ahmad Kabalan, représentant le vice-président du Conseil supérieur chiite, cheikh Abdel Amir Kabalan, a estimé que « prendre soin des sites historiques et religieux est un acte de foi », qui est de la responsabilité des chefs religieux eux-mêmes, selon lui.
Le cheikh Akl druze Naïm Hassan a parlé de l'importance des sites druzes libanais pour les membres de sa communauté, et a mis l'accent sur le caractère unique de l'héritage religieux libanais.
Du côté des hommes politiques, plusieurs ministres se sont exprimés sur le sujet. Le ministre de l'Information, Walid Daouk, qui a envoyé son mot de Chine, a assuré que son ministère prépare un programme pour la protection et la promotion médiatique des sites religieux, notamment par la réalisation de documentaires. Nicolas Sehnaoui, ministre des Télécommunications, a rappelé que des sites, tels que Notre-Dame du Liban ou le couvent de Annaya (Saint-Charbel) sont visités par des milliers de personnes chaque année. Le ministre de l'Intérieur, Marwan Charbel, a déclaré que ces sites « sont les témoins de notre glorieux passé ». Quant au ministre de l'Environnement, Nazem el-Khoury, il a dénoncé « la négligence qui a causé des dégâts dans plusieurs sites historiques religieux ». Il a fait remarquer qu'il existe actuellement « une volonté de la part des instances officielles, civiles et religieuses, pour redynamiser le tourisme religieux et écologique, qui contribue désormais de manière substantielle à l'économie nationale ».
Par ailleurs, signalons qu'un hommage a été rendu au patriarche grec-orthodoxe Ignace IV Hazim, décédé la semaine dernière, et qui devait prononcer un mot au cours de ce congrès. 

Les grandes dates de l’histoire architecturale du Liban, par Gebran Yacoub | À La Une | L'Orient-Le Jour

Olj-13-12-2012- Les grandes dates de l'histoire architecturale du Liban, par Gebran Yacoub

Dans Histoire de l'architecture au Liban 1875-2010, Gebran Yacoub relate les grands épisodes de l'architecture et d'urbanisme d'un pays qui s'est construit, déconstruit et s'est reconstruit au point qu'il s'est radicalement métamorphosé. C'est donc une promenade entre le Liban d'hier en grande partie disparu et celui d'aujourd'hui que propose l'auteur. Un parcours allant de la fin du XIXe siècle jusqu'à 2010, où, dans le contexte de reconstruction de l'après-guerre, le pays a changé de look. S'appuyant sur une large bibliographie et iconographie, Gebran Yacoub résume année par année la chronique des mutations du vieux centre de Beyrouth et de sa périphérie, de l'agrandissement du port, du développement des réseaux routiers et ferroviaires, incluant en parallèle les transformations dans les villages, ou encore les grandes réalisations en Europe et aux USA.


L'étude fournit également les noms des maîtres maçons et architectes qui ont construit le Liban. Malgré quelques lacunes, les lieux cités par l'auteur permettront à tout un chacun de revisiter le vieux pays et de s'appesantir sur le renouvellement urbain sans précédent amorcé dès les années 1990, qui va totalement changer la face du pays et offrir un fort contraste entre tradition et modernité.


Pour capter une image globale de ce que fut Beyrouth autrefois, l'article abordera principalement les grandes dates de la fin du XIXe jusqu'aux années 50.

Le jardin alla turca
Adoptant une approche chronologique, l'auteur survole la bourgade portuaire aux structures moyenâgeuses. Wilayet Beyrouth n'a plus ni ses tours ni ses murailles, mais elle a conservé la caserne de l'armée (le Grand Sérail) construite en 1853, et la saturation démographique a poussé les familles les plus aisées vers la périphérie, où des faubourgs en voie d'urbanisation accueillent des maisons bourgeoises, ainsi que le Syrian Protestant College (AUB) et l'Université Saint-Joseph... En 1876, au paysage du quartier Mar Mikhaël, viennent s'ajouter l'église Saint-Louis des capucins et l'hôpital militaire. L'année suivante est marquée par la création des œuvres caritatives islamiques des Makassed, de l'hôpital Saint-Georges des grecs-orthodoxes et du couvent de Nazareth. Pour «concrétiser le rôle de l'espace public dans la composition urbaine de la ville», la municipalité décide d'aménager la place al-Bourj en un jardin alla turca ponctué de bassins et de kiosques à musique et à café. L'espace conçu par l'ingénieur de la wilayet de Beyrouth, Béchara Afandi, sera baptisé, en 1884, place Hamidiyé, du nom du sultan régnant Abdul Hamid II. Entre-temps, les établissements scolaires fleurissent: école des Trois Docteurs, Collège des filles de Zahret el-Ihsan, les Makassed, sans oublier la Bibliothèque orientale fondée à l'initiative du père Louis Cheikho. «La plupart des maisons à trois arcs à Achrafieh ont été réalisées aux alentours de cette époque», souligne l'auteur, citant parmi les maîtres maçons qui ont pris part à cette entreprise Ibrahim Chemchom et Mitri al-Gholam, «le spécialiste des façades percées de la triple baie». La distribution du gaz de la ville ayant été adjugée à la Société ottomane du gaz de Beyrouth, les lanternes aux entrées des maisons sont imposées par la municipalité. Le port est doté d'un pont à trois piliers en fer et en pierre reliant Bourj el-Mina au quai vers lequel sont transférés les services sanitaires.


D'autre part, percée par le Français Portalis, commerçant en soie, une route longue de sept kilomètres relie désormais le village de Btater à Bhamdoun où l'Hôtel de la Vigne et le café Fardous ouvrent leurs portes. À Zahlé, le monastère Saint-Élie datant de la moitié du XVIIIe siècle est rénové. Et toujours en cette année 1877, les autorités créent la municipalité de Tripoli, qui compte 28000 habitants.

 



On démolit le palais de Fakhreddine
Les premiers textes relatifs à la protection du patrimoine sont promulgués en 1884, trop tard pour sauver le palais de Fakhreddine qui a disparu deux ans plutôt sous le pic des démolisseurs. Un nouveau sérail, conçu par les ingénieurs Béchara afandi Avédissian et Youssef afandi Khayat, est posé place al-Bourj. Il abritera les bureaux de la moutassarrifiya avant de devenir le siège du wali, en 1888. «Ce bâtiment gouvernemental incluait des tentatives visant à incorporer des touches classiques dans les formes traditionnelles», note Gebran Yacoub, soulignant qu'à cette période, Beyrouth compte 120000 habitants, et que «les fonctions résidentielles, commerciales et administratives dépassent largement les limites du vieux centre». En 1885, la corniche qui mène du phare (bâti en 1862) au port de pêche de Aïn Mreïssé est alors tracée, et à Bachoura, l'hôpital du Sacré-Cœur est inauguré. Côté Zahlé, le sérail qui «témoigne de l'influence européenne sur l'architecture locale» est bâti. Quant à Mar Sarkis, un des plus anciens monastères du Liban-Nord, construit au XIIe siècle, il se coiffe «d'un clocher surmonté d'une coupole blanche».

La ville aux toits rouges
«Pour pallier l'encombrement du vieux port dont le trafic a atteint plus de 600000 tonnes, contre 50000 dans les années 1830», on aménage, en 1886, le petit port de Mina el-Hosn.
L'année suivante, souk Sursock et souk al-Nuzha sont construits par les riches familles marchandes, et la mosquée de Aïn Mreissé, édifiée à l'initiative de hajj Abdallah Beydoun, vient s'ajouter à plus d'une dizaine de mosquées plantées dans le paysage. Et l'engouement pour les toits rouges se traduit par l'importation d'un million de tuiles rouges. Nous sommes en 1888 et «Beyrouth accède au statut de province».
De 1889 à 1899, la ville du début du XIXe siècle se dessine. Elle compte 17 établissements hôteliers implantés principalement dans la région de Mina al-Hosn De même, trois établissements balnéaires sont signalés à Medawar et Mina al-Hosn. Khan Hani Raad et Khayat, qui «rappelle les bazars des villes arabes», et souk Mar Gergès s'installent à l'ouest de la place des Martyrs. Les choses bougent aussi côté Bliss et Rmeil où les terrains vagues vont petit à petit disparaître sous des bâtiments. Les travaux d'agrandissement du port, confiés à Joseph Moutran et ses associés, sont lancés. «Les plans, inspirés du projet Guépratte, ont été dessinés par Henri Garette», signale l'auteur.
D'autre part, une route relie désormais Broummana à Beyrouth, et le service régional du tramway est mis en marche pour desservir le tronçon Beyrouth-Batroun.
La ligne de chemin de fer Beyrouth-Damas dont la concession est confiée à Hassan Beyhum est terminée.

Bâtiments repères et tramway
En 1900, pour célébrer les 25 années au pouvoir du sultan Abdel Hamid II, Beyrouth se dote de trois réalisations emblématiques: une fontaine de huit mètres de haut en marbre blanc dessinée par l'architecte Youssef Aftimos, un premier grand magasin (Orosdi-Back) et la tour d'horloge ottomane du Sérail.
Le début du siècle voit se multiplier les savonneries, les huileries, les filatures de soie, et le béton importé fait son entrée dans la construction. La ville évolue. Le guide Macmillan de 1901 note à l'intention des étrangers deux promenades à entreprendre dans la capitale: «Une, côté Ras-Beyrouth, et l'autre dans la magnifique forêt des pins avec ses cafés, restaurants et orchestre en plein air.» L'ouvrage fait de même une description élogieuse de Beyrouth, de «ses maisons pittoresques aux murs peints avec des couleurs chaleureuses et toits en tuiles, ainsi que ses larges rues et splendides demeures...». En 1902, le musée archéologique de l'AUB ouvre ses portes, devenant ainsi le troisième plus ancien musée du Proche-Orient. La même année, les travaux du chemin de fer reliant Rayak à Homs et Hama sont achevés.
Dans la ville qui évolue, le tramway déroule son réseau pour desservir à partir de 1908 sahat al-Sour, les quartiers de Mazraat el-Arab et de Ras el-Nabeh, Khan Antoun bey, le port et le fleuve de Beyrouth... Le premier jardin public (Sanayeh) est créé. La construction du Collège du Sacré-Cœur à Gemmayzé démarre. La première salle de projection Zahrat Souriya ouvre ses portes en 1909. Au nombre des projets achevés entre 1912 et 1914, Gebran Yacoub cite l'hôpital Saint-Georges, qui déménage dans ses nouveaux locaux à Rmeil, et la faculté française de médecine qui accueille ses étudiants rue de Damas.
Pendant ce temps, Alfred Sursock se voit octroyer le droit d'exploiter pour une durée de 50 ans le site de la forêt des pins, en aménageant un champ de course hippique et en construisant un casino qui portera le nom de Cercle Azmi. L'édifice construit entre 1916 et 1920 est l'œuvre d'une équipe comprenant Amine et Bahjat Abdel Nour, Hussein el-Ahdab, Youssef Aftimos et Maroun Ghammaché.

Le vieux Beyrouth rasé
À la veille de la Grande Guerre, Azmi bey, wali de Beyrouth, décide de moderniser la capitale et de faire percer des avenues dans les quartiers du vieux centre. Outre les bâtiments en bois qui vont être détruits, Bab el-Derké, «la plus belle porte de Beyrouth», l'église Notre-Dame de l'Annonciation des grecs-orthodoxes, la mosquée et le bain turc sont démolis pour laisser définitivement la place à la rue Maarad. Les mosquées Badaoui et el-Dabbagha s'effacent pour la rue Foch. Les façades de la mosquée al-Omari et de celle de l'émir Mounzer sont dégagées respectivement pour l'élargissement de l'ancien souk el-Toujjar et le tracé de la rue Fakhreddine... Pour faire bref, les souks sont pratiquement rasés, et en raison de la conjoncture politique, les autorités ottomanes ne sont plus en mesure d'entreprendre les travaux de modernisation. Aussi, quand les Alliés débarquent, «ils achèvent le travail en démolissant la partie de la vieille ville qui est encore préservée», écrit Gebran Yacoub.
Comme une prémonition, le XXe siècle va détruire tout ce que les siècles antérieurs ont construit, provoquant l'éclosion d'une nouvelle architecture et d'un nouveau mode de vie.

Le Saint-Georges, genèse de la modernité
Dans les années 30, «les constructions sont souvent le produit d'un mélange entre style moderne et traditionnel, mais aussi le résultat de courants importés, librement adaptés par des professionnels locaux (...) On assiste à une simplification des formes et à une assimilation partielle de l'Art déco et de l'Art nouveau», note Gebran Yacoub. C'est au cours de cette période que le Grand Théâtre va se poser place Riad el-Solh et que Mardiros Altounian est chargé de dessiner le Parlement; que l'hôtel Saint-Georges, sur lequel ont planché les architectes Antoine Tabet, Jacques Poirrier, André Lotte et Georges Bordes, dévoile «une œuvre qui marque la genèse de la modernité rationnelle au Liban»; que le Normandy (avenue des Français) ouvre ses portes; que la place de l'Étoile est achevée et que le premier monument dédié aux martyrs (Les Pleureuses) est réalisé par Youssef Hoayeck. Sur les ruines de Borj el-Khachaf sera construit le cinéma Opéra (actuel Virgin Mégastore). Côté industrie, le secteur prend son essor en 1933: l'usine de carrelages et d'aggloméré en ciment «Fouad el-Khoury & Compagnie», remporte une médaille d'or à l'Exposition internationale de Paris; les usines Ghandour et des deux brasseries Jallad et Jaber s'installent Choueifate. Celle de Bata ouvrira en 1935, année où l'on recense plus de 14 fabriques de tissage de coton.
En dehors de Beyrouth, le Grand Hôtel de Beit Méry, futur al-Bustan, et le Casino Piscine Aley (construit par Toufic Douleikan) sont inaugurés. Et toujours sur les hauteurs de Aley, Fouad el-Khoury construit pour Michel Chiha, pour lui-même et son frère le président Béchara el-Khoury des villas modernes qui donneront un nouvel élan aux résidences destinées à la villégiature.
Quant à l'année 1939, elle est marquée par l'édification à Bir Hassan de l'aéroport de Beyrouth, qui a nécessité «un million de mètres cubes de terrassement et le transport de 90000 mètres cubes de sable qui serviront à la construction des nouveaux quais du port de Beyrouth».

Dunia, Rivoli et Métropole
«Au début des années quarante, l'urbaniste français Michel Écochard présente un plan directeur où il suggère un découpage de la ville en 12 zones à densité variable. Ses propositions ne seront pas adoptées, mais constitueront le plan de base du schéma directeur promulgué en 1952», signale Gebran Yacoub. Dans cet intervalle de temps, la première pierre du chantier du Sporting Club est posée et la place Debbas est dotée de la salle de cinéma «la plus prestigieuse d'Orient», le Dunia conçu par Farid Trad. Place des Martyrs, démarre la construction du cinéma Rivoli (Saïd Hjeil) qui sera achevée en 1952. La place des Canons n'est pas en reste et dispose dès 1949 de son cinéma Métropole. L'année est également marquée par de nombreuses inaugurations, notamment celles du mémorial dédié au soldat inconnu et du building principal de l'aéroport international de Khaldé, conçu par l'architecte français André Leconte, qui aura à son actif le chantier de Lazarieh en 1950 et l'hôpital Rizk en 1957. Parallèlement, des projets sont lancés : Antoine Tabet signe les plans des bâtiments de l'USEK et Farid Trad ceux du palais de l'Unesco qui sera exécuté par Alexis Boutros. Et l'ingénieur Rodolphe Élias remporte le concours pour la construction de l'hôtel des postes et télégraphes...
En 1950, 80% des activités de commerce étaient concentrées dans le centre-ville, où, pour élargir la place des Canons, les pouvoirs publics ordonnent la destruction du Petit Sérail, ancien siège du gouvernement ottoman construit à la fin du XIXe siècle. En 1952, à proximité de la place al-Sour, rebaptisée place Riad el-Solh, la rue des Banques commence à se dessiner alors que les rues Hamra et Spears font désormais partie intégrante du paysage architectural de Beyrouth...
Les pages déroulent les réalisations et les tendances des années 60, 70, 90 jusqu'à 2010... Au fil du temps, de lotissement en lotissement, la capitale qui se voulait l'image d'une cité moderne, tournée vers l'avenir, est happée aujourd'hui par l'expansion certes massive mais chaotique. Bien méchant, et bien bête, ce pays qui glisse dans l'urbanisme sauvage. Et dire que c'est la ville de demain qu'on dessine aujourd'hui!

http://www.lorientlejour.com/category/%C3%80+La+Une/article/792067/Les_grandes_dates_de_l'histoire_architecturale_du_Liban,_par_Gebran_Yacoub.html

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I.- Patrimoine immatériel libanais et identité nationale | Opinions | L'Orient-Le Jour-13/12/2012

I.- Patrimoine immatériel libanais et identité nationale
Pour introduire ce sujet récurrent, de plus en plus d'actualité avec la mondialisation, je reprendrai la définition adoptée par l'Unesco, conformément à une convention internationale adoptée par la conférence générale en 2003 et ratifiée à ce jour par 146 pays, y compris le Liban, début 2007. On entend par « patrimoine culturel immatériel » les pratiques, représentations, expressions, connaissances et savoir-faire que les communautés reconnaissent comme faisant partie de leur patrimoine culturel, transmis de génération en génération ; il est recréé en permanence en fonction du milieu, de l'interaction avec la nature et l'histoire, et procure un sentiment d'identité et de continuité aux communautés qui en sont détentrices. Ce patrimoine traditionnel et moderne nourrit la diversité culturelle et la créativité. Seul le patrimoine immatériel conforme aux instruments internationaux existants relatifs aux droits de l'homme ainsi qu'à l'exigence du respect mutuel entre communautés et d'un développement durable est pris en considération.
Il existe plusieurs dispositifs complémentaires au niveau international pour soutenir la sauvegarde : une liste du patrimoine culturel immatériel nécessitant une sauvegarde urgente, une liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l'humanité (à l'instar de celle du patrimoine mondial regroupant les sites naturels et culturels classés par l'Unesco en application de la convention de 1972) et un registre des meilleures pratiques de sauvegarde. La septième session du comité intergouvernemental pour la sauvegarde du patrimoine culturel, immatériel vient de se tenir au siège de l'Unesco du 3 au 7 décembre 2012.

À ce jour, la liste du patrimoine culturel immatériel nécessitant une sauvegarde urgente comprend 27 éléments dans 15 pays (plus 8 candidatures lors de cette session), la liste représentative du patrimoine culturel immatériel compte 232 éléments dans 86 pays ( plus 36 candidatures lors de cette session). Le registre des meilleures pratiques de sauvegarde compte 8 programmes (plus 2 candidatures). En outre, dix demandes d'assistance internationale pour des plans de sauvegarde ou d'inventaire ont été examinées par cette session par le comité qui regroupe 24 membres des États parties à cette convention élus pour un mandat de quatre ans, dont la moitié est renouvelée tous les deux ans.
Après cette brève présentation technique indispensable, il est important de voir comment le Liban se situe par rapport à cette convention, son esprit et sa répercussion sur le plan de l'identité nationale.
Tout d'abord, cette notion de patrimoine culturel immatériel interactif, donc dynamique, qui procure une identité et une continuité concernant les communautés, autrement dit en deçà ou au-delà de l'entité juridique d'un pays et de ses frontières, est née avec la mondialisation. Pour la première fois au niveau international, on parle de communautés sans qu'elles soient spécifiquement nationales. Or, au Liban, qui est lui-même composé de communautés religieuses culturelles et politiques, cette notion transcommunautaire de patrimoine immatériel contribue fortement à l'élaboration d'une entité nationale qui soude les Libanais et rattache le Liban à son environnement et au reste du monde, tout en respectant sa spécificité. D'autre part, à travers cette notion de patrimoine culturel immatériel (ou patrimoine vivant), nous réalisons que le processus d'identité n'est pas statique mais qu'il s'agit bien d'une dynamique d'identification reposant, certes, sur des éléments structurants de base mais qui interagissent de manière interactive et évolutive. En s'inscrivant dans une construction progressive basée sur le vécu (ou le vivre-ensemble) et l'histoire, le patrimoine culturel immatériel crée l'échange, donne en partage, restitue le lien et constitue le patrimoine transmissible à travers les hommes et les générations. En outre, cette démarche doit nécessairement s'inscrire dans le cadre des droits de l'homme et de l'exigence du respect mutuel entre les communautés et d'un développement durable. La convention de 2003 établit un cadre cohérent et pratique, en conformité avec l'esprit et les idéaux de l'Unesco, pour répondre au mieux aux défis de la mondialisation et des peurs ancestrales et archaïques qu'elle peut faire ressurgir
(À suivre)

dimanche 9 décembre 2012

لبنان ودّع البطريرك هزيم وسليمان منحه...le Liban fait ses adieux au Patriarche Ignace Hazim


لبنان ودّع البطريرك هزيم وسليمان منحه وسام الأرز

لبنان الآن - ‏‏
ودّع لبنان والكنيسة الأرثوذكسية البطريرك اغناطيوس الرابع هزيم، فأقيمت صلاة لراحة نفسه، الثانية عشرة ظهر اليوم في كاتدرائية القديس نيقولاوس في الأشرفية، بمشاركة رسمية وشعبية، ومنحه رئيس الجمهورية ميشال سليمان وسام الأرز الوطني من رتبة الوشاح الأكبر. ترأس الصلاة القائمقام البطريرك المطران اسبر سابا، عاونه المطارنة الأرثوذكس اعضاء المجمع المقدس وممثلو مختلف الكنائس الأرثوذكسية. ورثا المتروبوليت جورج خضر الفقيد بكلمة جاء فيها: "فيما كانت كنيسة الارض تأخذ منك جهدًا كثيرًا، استدعاك ربك الى عرس الحمل والى كنيسة ...

وصول جثمان البطريرك هزيم إلى الكاتدرائية المريمية في دمشق

الأوسط - ‏‏
وصل جثمان بطريرك إنطاكيا وسائر المشرق للروم الأرثوذكس إغناطيوس الرابع هزيم إلى الكاتدرائية المريمية في دمشق. وقبل نقل جثمان البطريرك هزيم الى دمشق حيث سيوارى الثرى, شارك رئيس الجمهورية العماد ميشال سليمان في خدمة جنازالبطريرك هزيم، الذي اقيم ظهر اليوم في كاتدرائية القديس نيقولاوسفي الأشرفية. وحضر الجنّاز، الى ذوي الفقيد، رئيس الحكومة نجيب ميقاتي وكبار اركان الدولة، اضافة الى بطاركة الشرق وحشد من الأساقفة والسفراء المعتمدين لدى لبنان ورجال الدين والمؤمنين. كما حضرت وفود رسمية وممثلون لعدد من رؤساء الدول وبطاركة ...

وصول جثمان البطريرك هزيم الى دمشق بعد تأبينه في بيروت

روسيا اليوم - ‏‏
... انطاكية وسائر المشرق اغناطيوس الرابع هزيم; 05.12.201218:01 الكنيسة الارثوذكسية الروسية تعزي بوفاة بطريرك أنطاكية وسائر الشرق إغناطيوس الرابع هزيم; 05.12.201212:34 وفاة بطريرك أنطاكيا وسائر المشرق للروم اﻷرثوذكس إغناطيوس الرابع هزيم إثر تعرضه لجلطة دماغية; 05.12.201218:01 صور فوتوغرافية تعكس مشاهد من حياة غبطة بطريرك أنطاكية وسائر المشرق إغناطيوس الرابع هزيم. وصل جثمان اغناطيوس الرابع هزيم بطريرك انطاكيا وسائر المشرق للروم الأرثوذكس الى الكاتدرائية المريمية في دمشق بعد ظهر الاحد 9 ديسمبر/كانون الاول.

بيروت تشيّع البطريرك هزيم ودمشق تحتضن جثمانه

قناة المنار - ‏قبل 3 ساعات‏
أقيم الاحد جناز لبطريرك انطاكيا وسائر المشرق للروم الأرثوذكس اغناطيوس الرابع هزيم في كاتدرائية القديس نيقولاوس في منطقة الأشرفية في العاصمة اللبنانية بيروت. وقد شارك في الجناز رئيس الجمهورية اللبنانية ميشال سليمان بحضور أهل البطريرك الراحل ورئيس الحكومة اللبنانية نجيب ميقاتي وحشد كبير من اهل السياسة ورجال الدين وبطاركة الشرق وحشد من الأساقفة والسفراء المعتمدين لدى لبنان والمواطنين. وقد ترأس خدمة الجناز قائمقام البطريرك المطران اسبر سابا بمعاونة المطارنة الارثوذكس اعضاء المجمع المقّدس وممثلو مختلف الكنائس ...

جريدة الأنباء الكويتية | جثمان البطريرك هزيم من بيروت إلى دمشق

جريدة الأنباء الكويتية - ‏قبل 20 دقيقة‏
اقيمت جنازة رسمية حاشدة للبطريرك الارثوذكسي اغناطيوس الرابع هزيم في كاتدرائية مارنقولا في الاشرقية، في بيروت قبل ظهر امس، بحضور رئيس الجمهورية ميشال سليمان ورئيس الحكومة نجيب ميقاتي والوزراء والنواب ورؤساء البعثات الدينية والديبلوماسية، وسط حداد رسمي عام شمل مختلف وسائل الاعلام. وقد منح الرئيس سليمان للبطريرك هزيم وسام الارز من رتبة الوشاح الاكبر. وبعد القداس الوداعي نقل جثمانالبطريرك هزيم الى الكنيسة المريمية في دمشق تمهيدا لدفنه في مدافن البطاركة الارثوذكس في سورية.

https://news.google.fr/news/story?hl=ar&client=safari&q=%D8%A7%D9%84%D8%A8%D8%B7%D8%B1%D9%8A%D8%B1%D9%83+%D8%A7%D8%BA%D9%86%D8%A7%D8%B7%D9%8A%D9%88%D8%B3+%D8%A7%D9%84%D8%B1%D8%A7%D8%A8%D8%B9+%D9%87%D8%B2%D9%8A%D9%85&bav=on.2,or.r_gc.r_pw.&bpcl=39650382&biw=1024&bih=644&um=1&ie=UTF-8&ncl=d90TxKMymTpCEWMjTyQ6nSeooDLyM&sa=X&ei=f-PEUPn9Osb0sga0poDYCA&ved=0CD4QqgIwAw


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vendredi 7 décembre 2012

L’identité libanaise décelée et filmée par la jeunesse | Politique Liban | L'Orient-Le Jour

L'identité libanaise décelée et filmée par la jeunesse

Dalia DAKKAK | 07/12/2012

La seconde lauréate, Jana Yassine, avec Diego Escalona-Paturel, chef de coopération de la Délégation de l'UE au Liban.
La seconde lauréate, Jana Yassine, avec Diego Escalona-Paturel, chef de coopération de la Délégation de l'UE au Liban.
CONCOURS La remise des prix de « Shoot your identity » a eu lieu mercredi au théâtre Metro al-Madina à Hamra. Cette compétition a été organisée par l'ONG Search for Common Ground (SFCG) en partenariat avec le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD).

« Shoot your identity » pose une question en or à ses participants : « Être libanais, qu'est-ce que cela signifie pour vous ? » C'est à travers un court-métrage de deux à trois minutes, définissant leur identité, que de jeunes concurrents âgés de 12 à 30 ans devaient y répondre.


 Trois lauréats se sont distingués, deux élus par un jury et le troisième par le public sur Facebook.

Le premier gagnant, Ahmad Traboulsi, a exprimé sa passion pour l'art et a parlé des différences qui nous séparent. « Notre nationalité est un obstacle. Je suis avant tout un être humain et nous le sommes tous », a-t-il souligné.
Jana Yassine, seconde lauréate, a expliqué dans sa vidéo que ce sont les « choses positives » de son pays qui la rendent libanaise.


Le court-métrage le plus populaire sur Facebook a été réalisé par Mohammad Yatim. Ce dernier avoue « ne pas se sentir libanais du tout », pour plusieurs raisons. « On est attaché à des religions sans savoir ce qu'elles veulent vraiment dire et d'où elles proviennent, explique-t-il. Le pire c'est que si nos opinions diffèrent de la majorité, on est méprisé. » Il a aussi fait part de son rêve d'un monde uni qui ne serait fait que d'un seul pays et d'une seule langue pour nous unir à tous.


Environ soixante jeunes Libanais avaient partagé leur vidéo sur les réseaux sociaux, et le jury en a choisi uniquement 11 à diffuser durant la cérémonie, dont celles des trois lauréats. Les réponses étaient variées et ont évoqué des sentiments distincts : la peur, la confusion, l'indifférence, la révolte, la colère...
Les critères sur lesquels se sont basés les membres du jury sont la créativité, le côté technique de la vidéo et le nombre de voix sur Facebook pour le troisième gagnant.


Ce concours fait partie d'un des projets de SFCG qui a pour but de promouvoir la paix civile au Liban. « Prenez cette métaphore : si les joueurs d'une équipe de foot se concentrent beaucoup trop sur leurs différences et moins sur le travail d'équipe, ils auront moins de chance d'atteindre le but. On peut en tirer la même conclusion pour la communauté libanaise. Si les jeunes veulent faire un changement, ils doivent le faire ensemble, malgré tout », indique Émilie Jacquard, directrice nationale de l'ONG.


Avant la diffusion des courts-métrages, le directeur national du PNUD, Luca Renda, a observé que le monde « a besoin d'écouter l'opinion des jeunes et de la partager ». S'adressant à la jeunesse, il a dit : « Vous êtes le futur du Liban et c'est vous qui allez le bâtir. Ce que vous en pensez est donc indispensable. » La cérémonie s'est achevée avec la présentation d'un documentaire nommé My Identity qu'a produit l'ONG SFCG avec le soutien du PNUD et de l'UE. Et ce en présence du chef de coopération de la Délégation de l'UE au Liban, Diego Escalona-Paturel. Le héros était un jeune Libanais en quête d'identité, auprès de sa famille et de ses amis.


http://www.lorientlejour.com/category/Liban/article/791156/L'identite_libanaise_decelee__et_filmee_par_la_jeunesse.html


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