mardi 31 mai 2016

Maghdouché au Liban-Sud a rejoint le cercle de Lourdes, de Fatima et de Medugorje - Rania Raad Tawk - L'Orient-Le Jour

Maghdouché au Liban-Sud a rejoint le cercle de Lourdes, de Fatima et de Medugorje - Rania Raad Tawk - L'Orient-Le Jour

Maghdouché au Liban-Sud a rejoint le cercle de Lourdes, de Fatima et de Medugorje

Dans le cadre de sa politique de promotion du tourisme religieux au Liban et au Moyen-Orient, le ministre du Tourisme, Michel Pharaon, ainsi que l'Organisation mondiale du tourisme (OMT) ont célébré hier soir en grande pompe et devant un parterre exceptionnel de dirigeants politiques et spirituels l'inscription sur la carte du tourisme religieux international du sanctuaire de Saydet el-Mantara (Notre-Dame de l'Attente) des grecs-melkites à Maghdouché, à l'instar de Notre-Dame de Lourdes en France, de N.D. de Fatima au Portugal et de la Vierge de Medugorje en Bosnie-Herzégovine.
La cérémonie qui a eu lieu sur le parvis du sanctuaire est le fruit des efforts conjoints du ministre du Tourisme et de l'OMT. Elle a regroupé entre autres, aux côtés d'une foule de fidèles, le nonce apostolique, Gabriele Caccia, les députés Bahia Hariri, Michel Moussa et Antoine Zahra, l'épouse du président du Parlement, Randa Berry, le ministre du Tourisme et hôte de l'événement, Michel Pharaon, et l'ambassadeur de France, Emmanuel Bonne. La soirée a récité prières et cantiques dans le ciel de Maghdouché couronnant ainsi les efforts depuis des années pour sa promotion sur la carte internationale du tourisme religieux.

« Aujourd'hui, c'est un lieu unique que nous célébrons, un lieu saint visité en personne par la Vierge Marie et non pas un simple lieu d'apparition, d'où sa spécificité », explique Michel Pharaon à L'Orient-Le Jour. Le ministre, qui avait lui-même supervisé les derniers préparatifs pour la promotion du site au niveau touristique mondial, avait invité par ailleurs le journaliste américain John Defterios de CNN et la journaliste britannique Alison Hilliard de la BBC afin de modérer une table ronde axée sur l'importance du tourisme religieux au Moyen-Orient en tant que connecteur et trait d'union entre toutes les populations méditerranéennes.
Cette table ronde regroupant des professionnels dans le domaine du tourisme international, méditerranéen et religieux, notamment le ministre jordanien du Tourisme, Nayef el-Fayez, la ministre palestinienne du Tourisme, Roula Ma'aya, le conseiller du ministre égyptien du Tourisme pour la promotion touristique, Amr el-Ezabi, le secrétaire général de l'OMT, Taleb Rifaï, et le secrétaire général de la fondation « Sur les pas du Christ au Liban-Sud », Samir Sarkis, a précédé la célébration officielle de cet événement exceptionnel propulsant le Liban et notamment le Liban-Sud au-devant de la scène touristique internationale. Pour M. Rifaï, « le tourisme religieux devient plus important lorsque tous les pays voisins développent ensemble ce secteur et offrent au pèlerin, qui recherche une expérience unique, la possibilité de visiter toute la région riche en symboles spirituels ». « Le lancement du sanctuaire marial au Liban-Sud sur la carte touristique religieuse mondiale sera par ailleurs l'occasion de créer des emplois dans cette région », indique-t-il.
« Il y a plus de 3 000 sites religieux au Liban et nous avons de quoi promouvoir notre tourisme religieux et aussi faire revivre la route phénicienne ou la route romaine qui reliait Jérusalem à Sidon, comme l'a fait l'Égypte avec la mise en place d'un circuit de la Sainte Famille », a dit le ministre Pharaon. Le ministre a par ailleurs exprimé son souhait de pouvoir concrétiser son deuxième projet, celui consacré au tourisme de la diaspora libanaise : « Il faut que chaque émigré libanais vienne visiter son pays d'origine au moins une fois durant sa vie. »
Le sanctuaire marial inscrit désormais sur le parcours des pèlerins étrangers est constitué d'une grotte que les premiers chrétiens ont transformée en sanctuaire, d'une basilique et d'une tour de 34 mètres abritant en son creux une chapelle et couronnée par la statue en bronze de la Vierge-Marie portant l'enfant Jésus. Le site est situé à cinquante kilomètres de Beyrouth et à l'est de Saïda. Cette grotte naturelle creusée dans la roche, découverte par hasard par un berger en 1720 avec une icône de la Vierge datant du VIIe ou du VIIIe siècle placée sur un autel, servait de lieu d'attente pour la Vierge Marie. La Vierge, étant une femme juive, attendait le retour de Jésus lors de ses pérégrinations à Cana, Sidon, Tyr et Sarafand, car selon la tradition d'alors il lui était interdit de l'accompagner dans les régions païennes.
Par conséquent, comme Sidon était une ville cananéenne et donc païenne, Marie attendait son fils dans cette grotte à Maghdouché, située sur la route romaine qui reliait Jérusalem à la côte libanaise. Ici, elle a attendu dans la prière et la méditation, d'où vient le nom Notre-Dame de l'Attente (al-Mantara).
Ce sanctuaire qui surplombe la côte de Saïda-Zahrani et reposant à l'entrée du village de Maghdouché est régulièrement visité par des pèlerins, toutes communautés confondues, afin de demander la grâce de la Vierge, surtout en ce mois de mai, mois de Marie. Par ailleurs, c'est surtout le 8 septembre (date de la naissance de la Vierge) que chaque année les fidèles et croyants affluent vers ce lieu saint.
Dans un petit Mémoire, Mgr Georges Kwaiter, l'archevêque grec-catholique melkite du diocèse de Saïda et de Deir el-Qamar jusqu'en 2011, et parrain de la construction de l'actuelle basilique, a expliqué comment ce sanctuaire trouvait ses origines dans les Évangiles.
Apparemment, les choses ont beaucoup évolué durant ces dernières années : le tourisme religieux bénéficierait actuellement d'un vrai engouement non seulement au plan local mais aussi international. Une bonne nouvelle pour le Liban qui regorge de sites religieux hautement spirituels pour les personnes qui recherchent une expérience unique lors d'un voyage hors des sentiers battus.
Lire aussiContribuer à l'essor du tourisme religieux au Liban-Sud...


JTK

samedi 14 mai 2016

Au Liban, la joie du village ancestral du Brésilien Michel Temer - L'Express

Au Liban, la joie du village ancestral du Brésilien Michel Temer - L'Express

Au Liban, la joie du village ancestral du Brésilien Michel Temer

Un jardin dédié à Nakhoul (Miguel) Temer, père de Michel Temer à l'entrée du village de Btaaboura, au Liban, le 12 mai 2016

BTAABOURA (Liban) - "Un Libanais est à la tête du Brésil, et nous sommes sans président depuis deux ans!": c'est la blague qui court en ce moment au Liban et en particulier à Btaaboura, village ancestral de Michel Temer, nouveau président du géant d'Amérique du Sud.

Juste après l'entrée du village, situé dans le nord du Liban, une plaque porte le nom du "vice-président du Brésil Michel Temer". 

"Elle va être remplacée vendredi par +rue du président Michel Temer+", lance enthousiaste le chef de la municipalité de Btaaboura, Bassam Barbar. 

"Nous célèbrerons son accession (au pouvoir) de tout notre coeur, nous sommes très fiers de lui", dit-il à l'AFP. 

Le village, où M. Temer s'est rendu deux fois en 1997 et 2011, est historiquement lié au successeur de l'ex-présidente du Brésil Dilma Rousseff, écartée jeudi du pouvoir. 

Dans un petit jardin, deux drapeaux libanais et brésilien sont placés côté à côté et tout le monde commente le paradoxe d'avoir un homme originaire du Liban à la tête du Brésil alors que le petit pays méditerranéen est sans chef de l'Etat depuis mai 2014 en raison de profondes divisions politiques. 

"J'espère maintenant qu'ils (les hommes politiques libanais Ndlr) vont avoir honte!", assure M. Barbar. 

Au milieu de généreux oliviers se cache la maison familiale des Temer, où a vécu le père du nouveau président brésilien. Elle est aujourd'hui abandonnée, en ruines. 

Les destins du Brésil et du Liban sont historiquement lié: les Brésiliens d'origine libanaise sont estimés entre 6 et 7 millions de personnes, selon une source des Affaires étrangères qui a requis l'anonymat.  

Les Libanais ont commencé à émigrer vers le Brésil et d'autres pays d'Amérique du sud au 19e et 20e siècle et durant la guerre civile (1975-1990). Installés notamment à Rio de Janeiro et Sao Paolo, ils se sont investis pleinement dans la vie politique - certains sont parlementaires - culturelle et médiatique du Brésil. 

- 'Qui va l'accueillir'' - 

"Je l'ai rencontré en 1997 quand il était président du Parlement, on ne le connaissait pas" à ce moment là, confie à l'AFP Nizar Temer, ingénieur et cousin paternel de Michel Temer. 

"En 2011, il était venu une deuxième fois pour fêter l'indépendance du Liban, on l'a aimé, il nous a aimés", se remémore le sexagénaire. 

George, la trentaine, se souvient avoir vu Michel Temer danser la dabké, une danse traditionnelle, avec les habitants du village connus pour être de bons danseurs. Pour lui, c'était le signe que le Brésilien avait des gènes libanais.  

"Mais s'il veut venir au Liban qui va l'accueillir' On n'a pas de président pour l'inviter! Le paradoxe est que les Libanais ont maintenant un chef d'Etat au Brésil mais le Liban lui reste sans président", s'esclaffe Nizar Temer. 

Lors de son passage au village, Michel Temer avait voulu se recueillir dans la maison de ses ancêtres. Quelques murs en pierre et une chambre le rattachent encore à son passé. 

"Il s'est agenouillé et a mis un peu de terre sur sa tête, il était très ému quand il a remarqué la photo de son père dans le salon", poursuit Nizar qui tient à envoyer un message au nouveau président du Brésil: "Je suis fier de toi cousin! j'espère que tu nous rendras visite de nouveau"! 



JTK

Michel Temer : un homme d'appareil à la tête du Brésil

Michel Temer : un homme d'appareil à la tête du Brésil

Michel Temer : un homme d'appareil à la tête du Brésil

Michel Temer au palais présidentiel de Brasilia, le 12 mai.

VIDÉO - Le vice-président du Brésil a remplacé jeudi Dilma Rousseff par intérim comme chef de l'État. Ce Libanais d'origine, proche des milieux d'affaires, est un discret homme d'appareil.

Alors que le Liban est sans président depuis deux ans, le Brésil vient de porter un fils d'immigrés libanais aux commandes. À 75 ans, Michel Temer, vice-président du Brésil depuis 2011, a succédé jeudi à Dilma Rousseff, écartée par une procédure de destitution parlementaire. Le nouveau président occupe son fauteuil par intérim pour 180 jours. Si la destitution est confirmée par les 2/3 du Sénat pendant cette période, il restera à la tête de l'Etat théoriquement jusqu'en 2018, car de nouvelles élections ne sont pas prévues par la Constitution. Il pourrait lui aussi être contraint à la démission pour des accusations soit de corruption, soit de financement illicite de campagne électorale.

Une chance pour Michel Temer, dont le programme annoncé hérisse la majorité des Brésiliens, et qui n'aurait que peu de chances de passer l'épreuve des urnes. Proche des milieux d'affaires, qui ont salué son arrivée aux commandes, il se fait fort de revenir sur l'héritage social de la gauche.

Un parlementaire roué

Discret et peu charismatique, Michel Temer n'est pas un inconnu de la politique brésilienne pour autant. Bien au contraire. Juriste de formation, ancien procureur de l'État de Sao Paulo, il a commencé une carrière à la Chambre des députés à partir de 1987, et a été élu président de l'institution à plusieurs reprises.

Chrétien maronite, il s'affiche avec le pape François. Père de six enfants, il a déjà été marié trois fois et son épouse actuelle, Marcela Tedeschi, de 42 ans sa cadette, n'a pas laissé les médias indifférents pour sa beauté.

Surtout, depuis 2001, Michel Temer règne sans partage sur le Parti du mouvement démocratique brésilien (PMDB). Issu du Mouvement démocratique du Brésil, un des deux mouvements politiques tolérés sous la dictature militaire, il est le plus grand parti brésilien. Il a appartenu à toutes les coalitions gouvernementales depuis des décénies.

Qualifié de «centriste», le PMDB n'a pas de ligne idéologique claire, sinon le libéralisme économique et un certain populisme. Il tolère en son sein presque toutes les sensibilités, allant de la gauche jusqu'à la droite conservatrice. En pratique, le PMDB est un formidable outil de conquête de postes, pour ceux qui ne se rattachent ni à la tradition syndicaliste du Parti des travailleurs, ni à la mouvance «démocrate-chrétienne» du Parti de la social-démocratie brésilienne.

Fort de sa position, Michel Temer a monnayé son soutien à Dilma Rousseff lors de l'élection présidentielle de 2010, pour devenir son vice-président. Six ans plus tard, il est pourtant celui qui a planifié la destitution de la présidente. Négociant avec les députés et aidé par Eduardo Cunha, dignitaire du PMDB et président de la Chambre aujourd'hui suspendu pour corruption dans l'affaire Petrobras, il n'a pas eu de mal à trouver une majorité suffisante pour pousser Dilma Rousseff vers la sortie.

Un fils du Liban

Né au Brésil, il est le fils d'un couple d'immigrés libanais venu s'installer dans un pays plein de promesses. Un destin très courant: les Brésiliens d'origine libanaise sont estimés entre 6 et 7 millions de personnes, sur une population de 200 millions d'habitants.

Les Libanais ont commencé à s'installer au Brésil dès la fin du XIXe siècle. Le génocide des Arméniens de 1915, qui touchait également les maronites, et la guerre civile (1975-1990) ont hâté cette immigration, concentrée à Rio de Janeiro et Sao Paulo. La communauté libanaise constitue une élite influente dans le pays, qui est une destination obligée du patriarche maronite, lors de ses visites à sa diaspora de fidèles.

Pour ses communautés arabes (outre les Libanais, nombre de Syriens et Egyptiens ont émigré dans le pays) et son soutien à l'État palestinien, le Brésil jouit d'une image favorable au Moyen-Orient, même si sa diplomatie internationale reste limitée.

Pour l'heure, la nomination de Michel Temer a suscité des scènes de joie au Liban, surtout à Btaaboura, village chrétien du nord, où la mère du président brésilien est née. Ce dernier s'y était rendu deux fois, en 1997 et en 2011. «Nous sommes très fiers de lui», a déclaré le maire, Bassam Barbar, à l'Agence France-Presse.



JTK

dimanche 1 mai 2016

Eté 1942 : le général de Gaulle en Syrie et au Liban dans le contexte des difficiles relations avec les Britanniques. Deuxième partie - Les clés du Moyen-Orient

Eté 1942 : le général de Gaulle en Syrie et au Liban dans le contexte des difficiles relations avec les Britanniques. Deuxième partie - Les clés du Moyen-Orient

Le voyage de de Gaulle en août-septembre 1942 : la « résolution de la France de faire front aux manœuvres et de ne pas se laisser déposséder » au Levant par les Britanniques

Dans le contexte de sa venue au Moyen-Orient, de Gaulle arrive le 11 août à Beyrouth, en provenance du Caire, pour cinq semaines. Catroux analyse ainsi ce voyage en Syrie et au Liban : « la longueur relative de ce séjour avait sa signification, et elle était préméditée, car si le général avait seulement désiré s'informer personnellement de l'état des choses en Syrie et au Liban, quelques jours lui auraient suffi. Ce qu'il entendait marquer par la durée de sa présence, alors que tant de problèmes l'appelaient ailleurs, c'était sa résolution, c'est-à-dire la résolution de la France de faire front aux manœuvres et de ne pas se laisser déposséder (1) ».
Ce voyage de cinq semaines a un double objectif : tenter de susciter des marques de sympathie de la part de la population et des dirigeants politiques ; démontrer aux Britanniques et à l'opinion internationale que la France libre est unanimement reconnue au Levant, même si elle n'est pas reconnue en tant que gouvernement officiel sur la scène internationale. C'est d'ailleurs un pari risqué que tente de Gaulle, car il n'était pas évident que son voyage suscite l'adhésion populaire. Les événements prouvent que c'est une réussite, et la réaction britannique renforce également ce constat.

Le 12 août, lendemain de son arrivée à Beyrouth, de Gaulle rend visite au président libanais Naccache. Puis, accompagné par Catroux, il marche dans la capitale où se presse une foule « sympathique », massée le long des trottoirs et de la place des Canons, et arrive au Petit Sérail, palais du gouvernement libanais, où il s'entretient avec le président du Conseil Sami Bey Solh (2). De Gaulle visite ensuite l'hôpital militaire, puis inspecte les troupes françaises avant de se rendre au centre d'accueil médical créé par la générale Catroux (3). Le 15 août, il assiste en l'église Saint-Louis à une messe célébrée par Mgr Rémy Leprêtre, délégué apostolique, puis rend visite au patriarche Arida dans la montagne libanaise et prononce quelques mots par lesquels il rappelle l'attachement indéfectible qui unit le Liban à la France (4).



JTK