dimanche 18 décembre 2016

De nouvelles salles accessibles au public au musée national de Beyrouth - Les clés du Moyen-Orient

De nouvelles salles accessibles au public au musée national de Beyrouth - Les clés du Moyen-Orient
Olj 18/12/2016-
 l'exposition de trois momies, Mayam, Yasmine et Sadaka. Elles font toutes trois partie des huit momies découvertes dans la grotte d'Asi el-Hadath, lors des fouilles menées entre 1989 et 1991. 
http://www.lesclesdumoyenorient.com/De-nouvelles-salles-accessibles-au-public-au-musee-national-de-Beyrouth.html

Un musée presque centenaire

Le site officiel du Musée national de Beyrouth (1) offre un historique de ces collections exceptionnelles conservées dans ce bâtiment égyptisant, et dont la collecte a commencé en 1919, durant la Grande Guerre, sur l'initiative du commandant Raymond Weill. Les premières antiquités regroupées par cet officier sont d'abord exposées dans une salle de l'immeuble des Diaconesses allemandes, préludant à l'ouverture de l'un des musées considérés les plus riches du Moyen-Orient. La collecte de fonds destinée à la mise en œuvre de la construction d'un musée dédié à cette histoire antique nationale débute en 1923. Le projet des architectes Pierre Leprince Ringuet et Antoine Nahas sont retenus ; les travaux débutent en 1930 et s'achèvent en 1937. Officiellement inauguré en 1942, le musée regroupe alors toutes les antiquités recueillies sur le territoire libanais.
En trente ans, avant le début de la guerre civile et la fermeture du musée en 1975, les fouilles réalisées à travers tout le pays ont considérablement enrichi les collections.

Le musée pendant la guerre civile libanaise (1975-1990)

D'abord simplement fermé au public au début des hostilités, le musée, placé sur la ligne de démarcation et sujet à de violentes attaques, sert rapidement de caserne durant les quinze ans de la guerre civile libanaise. Des mesures de protections sont prises au plus vite face à l'escalade de violence : les petits objets exposés dans les vitrines sont retirés et cachés au sous-sol, les mosaïques au sol sont protégées par une couche de béton et les pièces trop volumineuses sont recouvertes de sacs de sable. L'intenable situation de 1982 engage la Direction générale des Antiquités à renforcer encore la protection de ces dernières œuvres : des chapes de béton sont coulées sur des structures en bois encadrant sarcophages et statues.

On se souvient peut-être à cet égard des images filmées par le cinéaste libanais Bahij Hojeij qui rendait hommage dans son film Le Musée National, défi à l'oubli (sorti en 1996) à ce monument remarquable. Le cinéaste était présent avec sa caméra lorsque ces chefs d'œuvre furent libérés de leurs coques : les pans de béton tombent de part et d'autre des sarcophages dans un nuage de poussière qui dévoile, en se dispersant, des sculptures d'une finesse remarquable. Le film suit la restauration du musée, en mettant parallèlement en scène le personnage d'une jeune touriste munie d'un guide, qui tente de retrouver la splendeur passée de ce musée exceptionnel.

Lorsque la guerre prend fin en 1991, le musée est en effet dans un état dramatique : criblé d'impacts d'obus, laissant voir de larges plaies béante, le bâtiment laisse l'eau s'infiltrer et endommager les pièces protégées dans le musée. Les miliciens qui occupaient les lieux pendant les combats avaient laissé sur les murs les traces de leur passage. Le fait que le musée ait été construit sur une nappe phréatique a augmenté le risque d'humidité dans le bâtiment : au sous-sol, elle atteignait près de 90% (2). Des bombardements avaient par ailleurs provoqué un incendie dans une aile adjacente du musée, entrainant la disparition de matériel archéologique et de documents bibliographiques.
Les premières mesures de restauration du musée sont prises en 1995, et concernent d'abord une réfection du bâtiment lui-même, qu'il s'agit d'isoler à nouveau, d'éclairer et de protéger. Sa première réouverture est célébrée le 25 novembre 1997 ; il ferme à nouveau ses portes en juillet 1998, pour encore un an et demi de travaux de réfection et de modernisation de la muséographie.

Collections

Les collections s'étendent principalement depuis l'ouverture du musée en 1999 sur deux étages, et présentent des pièces datant de la préhistoire à l'Empire ottoman. Des collections préhistoriques, on recense une riche collection d'outillage lithique, pourtant rare au Paléolithique inférieur (1M-150 000 avant J.-C.). L'apparition d'objets en cuivre, notamment dans la région de Byblos, témoigne de la première sédentarisation sur le sol libanais. L'âge du bronze, qui annonce la fin de l'ère préhistorique, marque l'avènement de l'apparition de l'écriture et d'une civilisation urbaine. Des tombes royales retrouvées à Byblos (notamment le sarcophage du roi Ahiram, sur lequel se trouvent gravées des inscriptions en caractères phéniciens) annoncent l'enracinement d'une culture du commerce maritime : des relations se développent avec l'Egypte et avec le monde syro-mésopotamien, des cités fortifiées font leurs apparitions, mises au jour par les fouilles archéologiques. De nombreuses statuettes retrouvées sur les chantiers sont exposées au public.

L'âge du fer est au Liban celui des dominations assyriennes et perses ; c'est aussi celle de l'apogée de la civilisation phénicienne, dont Sidon fait figure de capitales. Les collections présentent des bijoux en or et en pierres précieuses, de la céramique - dont les formes aux influences multiples attestent des relations importantes entretenues avec les cités du bassin méditerranéen, notamment la Grèce antique -, mais aussi des sarcophages ou des éléments d'architecture qui permettent de prendre conscience du carrefour culturel qu'était à cette époque le Liban : l'art perse, égyptien, grec se mêlent pour la création d'objets d'une grande finesse et d'une grande richesse.

La conquête d'Alexandre le Grand sur le roi perse Darius III en 333 av. J.-C. provoque une hellénisation de la Phénicie. Sur le plan artistique, l'influence grecque est remarquable dans l'art funéraire (stèles, sarcophages) ou la statuaire, qui s'applique désormais à représenter les dieux grecs. La culture locale reste pourtant très ancrée : si l'influence grecque, dont témoigne la statue de Vénus retrouvée lors des fouilles du centre-ville de Beyrouth, reste prégnante dans la région jusqu'au premier siècle av. J.-C., les statuettes en terre cuite, moins précieuses, proposent dans leur esthétique des formes plus expressives, qui dépasse le simple symbolisme religieux apporté par l'art hellénistique. De cette intégration et cette adaptation de l'art grec par les Phénicien résulte une symbiose culturellement riche, qui s'illustre particulièrement dans la région de Sidon (site de Boustan ech Cheikh) et de Tyr (Oumm el-'Amed).

La conquête romaine menée par Pompée en Méditerranée a conduit à l'annexion en 64 av. J.-C. de la Phénicie à l'empire romain. Le règne d'Auguste permet l'extension dans la région de la pax romana (3). Cette paix permet le développement de cités comme Tyr, Béryte, Baalbek, qui connaissent une véritable période de prospérité. Les villes s'étendent, les monuments religieux et civils se multiplient ; de riches nécropoles ont dévoilé des murs peints de style romain du IIe au IVe siècle ap. J.-C., représentant les divinités et les scènes de la mythologie romaine. Si de nombreux philosophes romains viennent vivre à Byblos ou Tyr, l'élite intellectuelle locale reste néanmoins influencée par la culture grecque - comme l'expose l'art statuaire, au décor encore très inspiré de l'art grec -, dont ils parlent la langue.

À la mort de Théodose en 395 ap. J.-C., les villes libanaises sont intégrées à l'empire d'Orient, se convertissent au christianisme (religion officielle depuis 392) et détruisent les temples sur l'ordre de l'empereur. Des basiliques viennent les remplacer, dont certaines parties sont exposées au musée national : un chancel (partie d'architecture mobile qui protège l'endroit où se trouve l'autel dans une église) atteste ainsi du revirement culturel opéré dans le pays à l'époque byzantine. Le pays gagne en richesse et est célébré pour la finesse de sa maîtrise de l'artisanat. La dernière partie des collections présente l'art né de la conquête arabe du Liban (635-637) par Abu 'Ubayda. Durant les siècles qui suivent se succèdent les Abbassides, les Fatimides, les Seldjoukides, les Ayyoubides et les Mameloukes ; chaque dynastie se distingue dans les collections par leur artisanat notamment de joaillerie, la collection mamelouke étant la plus conséquente. La présence mamelouke (1099-1289), dont l'architecture de la ville de Tripoli est sans doute le témoin le plus probant, a favorisé l'émergence d'un art et d'une architecture islamiques au Liban.

Octobre 2016 : ouverture au public du sous-sol du musée

La grande nouveauté d'octobre 2016 est l'ouverture au public des 700 m² du sous-sol du musée, consacrés aux rites et aux pratiques funéraires. 520 pièces archéologiques viennent témoigner des rites et des croyances locales, de la préhistoire à l'ère ottomane. Les éléments les plus impressionnants sont une série de trente-et-un sarcophages anthropoïdes, jusque-là jamais exposés au public : en marbre blanc de Paros, datant du VIe au Ve siècle, représentatif de l'art funéraire phénicien, ils proposent dans leur style une synthèse entre la pratique égyptienne du sarcophage anthropoïde et le modèle de la statuaire grecque pour la figuration des traits humains. Des traces de polychromie sont encore visibles. Selon la conservatrice du musée Anne-Marie Afeiche, cette collection de sarcophages de ce type est « la plus grande collection au monde » (4). L'autre événement : l'exposition de trois momies, Mayam, Yasmine et Sadaka. Elles font toutes trois partie des huit momies découvertes dans la grotte d'Asi el-Hasath, lors des fouilles menées entre 1989 et 1991. Il semble que ces momies sont les premières du peuple maronite médiéval : trois femmes, cinq jeunes filles et un nourrisson fuyant le massacre des Mamelouks s'étaient réfugiés dans cette grotte et y sont décédés. Le faible taux d'humidité a ralenti la décomposition de leur corps et des tissus : des études sont désormais menées sur les habits qui les vêtent, ceux-ci présentant l'intérêt exceptionnel d'être présenté en contexte, pour la première fois au Moyen-Orient. La visite se clôt sur trois remarquables stèles ottomanes de 1830, découvertes à Wadi Abou Jmil.

L'ouverture de ce nouvel espace a su drainer de nouveaux visiteurs. Comme l'annonçait Anne-Marie Afeiche à l'AFP, « c'est une leçon de courage et d'espoir puisque quarante-et-un ans après la fermeture du musée en 1975, nous sommes aujourd'hui dans la possibilité de recevoir des visiteurs aux trois étages » (5). Le musée national avait lancé en 2014 son application mobile destinée à mettre en valeur son patrimoine : projet alors inédit au Moyen-Orient, elle offrait gratuitement, pour téléphones mobiles et tablettes, un « parcours libre et autonome » (6) au cœur du musée, proposant des explications historiques et esthétiques pour plus de 130 objets exposés. Avec l'ouverture du sous-sol du bâtiment, le musée a su intéresser encore davantage de public, et peut proposer aux Libanais une nouvelle lecture de l'histoire ancienne et moderne du pays.

Notes :

(1) Site officiel du musée national de Beyrouth : http://beirutnationalmuseum.com/histoire.htm
(2) Voir commentaire du film de Bahij Hojeij, Le musée national, défi à l'oubli, 1996.
(3) La Pax Romana (« paix romaine ») désigne la longue période de paix (du Ie siècle au IIe siècle apr. J.-C.) imposée par l'Empire romain sur les régions contrôlées.
(4) Anne-Marie Afeiche, citée par May Malarem, « La plus grande collection au monde de sarcophages anthropoïdes désormais à Beyrouth », L'Orient Le Jour, 08/10/2016, http://www.lorientlejour.com/article/1011563/la-plus-grande-collection-au-monde-de-sarcophages-anthropoides-desormais-a-beyrouth.html
(5) Anne-Marie Afeiche, citée dans « Le musée national de Beyrouth révèle des vestiges exceptionnels », i24news, 03/11/2016, http://www.i24news.tv/fr/actu/international/moyen-orient/129246-161103-le-musee-national-de-beyrouth-revele-des-vestiges-exceptionnels
(6) Paul Khalifeh, « Liban : le Musée national de Beyrouth lance son application mobile », RFI, 08/09/2014, http://www.rfi.fr/moyen-orient/20140908-le-musee-national-beyrouth-lance-son-application-mobile



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Autour d’« Historia » hors-série consacré au Liban (déc.-janv. 2016) - L'Orient-Le Jour

Autour d'« Historia » hors-série consacré au Liban (déc.-janv. 2016) - L'Orient-Le Jour

Autour d'« Historia » hors-série consacré au Liban (déc.-janv. 2016)

Bahjat RIZK

Ce matin, plusieurs kiosques à Paris sont tapissés par la couverture du dernier numéro d'Historia hors-série consacré au Liban. Ce numéro, à l'initiative heureuse du ministre de la Culture libanais, propose une histoire succincte et synthétique du Liban, des Phéniciens à nos jours, à travers cinq parties (une Antiquité dorée, chrétienté et islam, l'Empire ottoman, vers l'indépendance et le Liban contemporain) et une trentaine d'articles accessibles et articulés, rédigés par des chercheurs universitaires et des conférenciers divers, libanais et français.
Certes, ce numéro ne peut à lui tout seul épuiser toute la complexité de l'histoire libanaise (d'autant plus que l'histoire elle-même, science humaine, est de manière intrinsèque, dialectique), mais il a le mérite de suggérer des pistes de réflexion. Sans une histoire commune collective, à la fois affective et raisonnée, un groupe humain ne peut poursuivre longtemps, dans le temps et l'espace, son expérience identitaire, tant culturelle que politique. Ces pages sont donc autant de repères objectifs pour permettre aux Libanais (toutes communautés confondues) de retrouver leurs spécificités, d'en prendre conscience, de les intérioriser, de les partager et de les transmettre, en tant que patrimoine commun.
Pour ma part, j'ai eu un double bonheur à contribuer modestement à deux articles dans ce numéro. Tout d'abord à un niveau affectif, Historia pour moi, comme pour d'innombrables générations de lecteurs, correspond à un rêve d'enfant. Ma mère l'achetait régulièrement et au début de la guerre, sous les bombes, la seule chose qui pouvait me rassurer, c'était d'en dévorer les pages, à la lumière de ma torche (à cause des coupures d'électricité et avant l'apparition généralisée du système de générateurs). Certes je m'abîmais les yeux mais parvenais rapidement à surmonter mes peurs, car le voyage à travers l'histoire nourrit l'esprit et le libère, permet de transcender l'actualité, de la relativiser et de l'encadrer à nouveau. Devant la violence du monde, l'histoire comme la géographie nous fournissent des repères de rationalité.
Par ailleurs, cette année marque le 500e anniversaire de la naissance de l'émirat du Mont-Liban (1516-1842) qui constitue le fondement politique de l'expérience libanaise. Dans cet espace géographique atypique, à la fois ouvert (Méditerranée), continu et paradoxal (côte, montagne, plaine, montagne), verdoyant, fertile (chaîne du Mont-Liban et Békaa) et enclavé (chaîne aride de l'Anti-Liban), l'émirat a joué un rôle structurant qui a forgé au fil du temps l'identité libanaise, le pluralisme culturel et les libertés publiques. Le système politique libanais « est comme un mélange tempéré d'aristocratie, de monarchie et de démocratie » (Volney – 1787 Voyage en Égypte et en Syrie).
Les deux articles qui m'ont été confiés couvrent la seconde période de l'émirat (1634 à 1840) – la première partie (1516-1634) étant traitée brillamment par le professeur Issam Khalifé –, autrement dit la période de deux siècles qui s'étend de la chute de Fakhreddine II le Grand, fondateur du Grand Liban (1590-1835), à la chute de Bachir II le Grand, fondateur de l'État libanais moderne (1788-1840), ainsi qu'un portrait spécial de ce dernier (dont le 250e anniversaire de la naissance tombe l'année prochaine, né en 1767 à Ghazir).
Bachir II eut à gérer, pour le meilleur et le pire, durant plus d'un demi-siècle, les ambitions démesurées et la rivalité des divers pachas ottomans dont dépendait le Liban (Tripoli, Damas et surtout Akka-Saïda créé en 1660, pour contrôler la montagne libanaise), celles des différents chefs féodaux libanais y compris à l'intérieur de sa propre famille, celles du puissant voisin égyptien (Mehmet Ali qui s'était quasiment séparé du sultan ottoman et avait établi sa propre dynastie, 1833-1952), ainsi que les nouvelles ingérences occidentales et orientales, qui avaient débuté avec l'expédition de Napoléon et se poursuivent toujours aujourd'hui, renforcées par les différentes révolutions successives des moyens de communication. Sans oublier les trois sursauts populaires (communes –
Ammyia de 1820, 1821 et 1840) qui marquent une sorte de révolution sociologique transcommunautaire, inédite et pionnière en Orient, contre le système patriarcal (clergé et féodalité). Une sorte de printemps arabe au Liban, il y a deux siècles.
Il est à souligner que durant la plus grande partie de l'émirat, le clivage n'était pas communautaire mais sur base ethnique tribale, entre la kaysiyya (tribus venant d'Arabie-Nord) et la yamaniyya (tribus provenant du Sud-Yémen). Ce clivage pluricommunautaire tout aussi féroce se transformera après la bataille de Aïn Dara (1711), où la yamaniyya fut défaite et s'expatria en Syrie, en un clivage clanique joumblattis et yazbakis (tous les deux issus de la kaysiyya), jusqu'à l'affrontement entre Bachir II Chéhab et Bachir Joumblatt (1823-1825) où l'aspect communautaire, malheureusement et insidieusement, prévalut.
Cela nous renseigne sur l'évolution du discours idéologique, qui peut conserver toute sa violence et mobiliser, au-delà du paramètre identitaire qu'il emprunte (paramètres d'Hérodote : race, langue, religion et mœurs). Les paramètres identitaires sont donc nécessaires pour structurer et organiser les groupes humains, mais une fois idéologisés, ils rejoignent inéluctablement un processus de conquête du pouvoir et de violence. L'expérience libanaise variable permet de mieux appréhender ce rapport fluctuant et forcé entre l'identité et l'idéologie.
Certes, après Bachir II, il y aura tout le passage entre le double préfectorat (1843-1860, caïmacamiyatayn), le gouvernement direct et autonome ottoman du Mont-Liban (1860-1918, moutassarrifiya), la déclaration du Grand Liban (1er septembre 1920), le mandat français et la première Constitution (1926), l'indépendance libanaise (1943), l'expérience du chéhabisme (le président-émir-général Fouad Chéhab [1958-1964] est le descendant à la quatrième génération du frère unique et aîné de Bachir II, Hassan, resté dans le Kesrouan ; il tentera lui aussi de renforcer les institutions à l'instar de son arrière arrière-grand-oncle), la guerre civile (1975-1990), la seconde Constitution de Taëf (1989) et le Liban d'aujourd'hui.
En assumant la continuité de leur histoire commune, les Libanais affirment à nouveau la poursuite de leur projet politique commun et leur modèle de société, à la fois dynamique, divers et unifié. Il ne s'agit pas donc uniquement d'une répartition arbitraire, capricieuse ou sectaire des portefeuilles ministériels entre les différents chefs communautaires, mais d'une vision à long terme de l'histoire, de la géographie, du système politique, de sa raison d'être, de sa rationalité et de sa viabilité.
Depuis déjà 500 ans, ce projet politique s'est construit au fil du temps, à travers des personnes éclairées et audacieuses, qui l'ont porté et transmis. C'est une expérience unique et inédite au cœur de l'Orient (vivre-ensemble et libertés publiques). Des ouvrages remarquables l'ont longuement relatée, décrite et analysée (l'ouvrage collectif de plus de 1 000 pages sous la direction de l'ambassadeur Boutros Dib, les travaux de l'ambassadeur Adel Ismaïl, les écrits de l'érudit Fouad Ephrem Boustany, de Hareth Boustany, de maître Fouad Boustany, de Josette Saleh et de tellement d'autres encore...).
Ce numéro d'Historia hors-série est un événement et une nouvelle occasion pour la compréhension du Liban, de son passé et de son avenir. C'est au nouveau mandat présidentiel et aux Libanais de bonne foi et de bonne volonté de la saisir.

Bahjat RIZK

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vendredi 2 décembre 2016

Comment l’histoire explique l’actualité d’Alep. Partie 3. La destruction du patrimoine culturel de la ville et des monuments dans le conflit en Syrie depuis 2011 : zone ouest et zone est, un patrimoine contrasté - Les clés du Moyen-Orient

Comment l'histoire explique l'actualité d'Alep. Partie 3. La destruction du patrimoine culturel de la ville et des monuments dans le conflit en Syrie depuis 2011 : zone ouest et zone est, un patrimoine contrasté - Les clés du Moyen-Orient

COMMENT L'HISTOIRE EXPLIQUE L'ACTUALITÉ D'ALEP. PARTIE 3. LA DESTRUCTION DU PATRIMOINE CULTUREL DE LA VILLE ET DES MONUMENTS DANS LE CONFLIT EN SYRIE DEPUIS 2011 : ZONE OUEST ET ZONE EST, UN PATRIMOINE CONTRASTÉ ARTICLE PUBLIÉ LE 17/11/2016

Lire la partie 1 : Comment l'histoire explique l'actualité d'Alep. Partie 1. Alep, ville pérenne dans l'Histoire

Partie 2 : Comment l'histoire explique l'actualité d'Alep. Partie 2. Quelles raisons historiques peuvent-elles expliquer que la ville soit un enjeu aujourd'hui ?

Quel patrimoine ?

Les listes du patrimoine officiel, essentiellement constituées de monuments, ont été généralement élaborées par des spécialistes d'origine occidentale ou formés en Occident, en fonction de critères esthétiques ou scientifiques qui pourraient être discutés. Cette conception du patrimoine diffusée progressivement dans le monde avec les colonisations occidentales, peut avoir occulté d'autres formes, moins matérielles, intégrant le mode de vie et les pratiques, mais aussi une reconnaissance globale de la ville comme patrimoine, par les « récits de villes » plutôt que des monuments isolés. Les « récits de villes », descriptions topographiques et historiques qui existent pour Alep au moins depuis le XIIe siècle, évolutives, mises à jour en fonction des auteurs qui souhaitent intervenir, suggèrent qu'une entité urbaine est un patrimoine en soi, à la fois matériel et immatériel, idée pratiquée aussi dans d'autres cultures orientales (David 2015 en ligne et 2016 éd. papier).

Pour comprendre la véritable extension des destructions récentes du patrimoine alépin, qui va bien au delà des atteintes au patrimoine institutionnel, il faut d'abord préciser ce qu'est le patrimoine reconnu et revendiqué par la société (David et Boissière 2014) dans ce contexte. Il faut aussi tenir compte du fait que la ligne qui partage la ville entre quartiers de l'est et quartiers ouest traverse le centre de la ville et notamment les quartiers anciens et le territoire classé patrimoine mondial par l'Unesco. Une première conséquence est le dépeçage du patrimoine et donc une perte du sens de l'unité de la ville qui faisait patrimoine en soi, et d'autre part une diversification des moyens de destruction mis en oeuvre du fait de l'inventivité propre à chacun des deux camps, chacun ayant ses propres raisons de détruire intentionnellement et souvent systématiquement des éléments de ce qui constituait le patrimoine commun.

L'essentiel des destructions n'est pas le fait de dommages collatéraux des combats ou de destructions dues aux armes des combats de rues, de la guérilla, mais à l'emploi de moyens spéciaux, adaptés à ces objectifs de destruction. La guerre en cours est donc aussi une guerre du patrimoine, parallèle à la guerre des armes et des armées, mais elle ne semble pas secondaire et même par certains de ses aspects, cette guerre du patrimoine peut être principale. L'indifférence apparente de la population face aux destructions peut refléter le fait que ce patrimoine institutionnel, qui a été plus ou moins imposé officiellement, n'est qu'un aspect du patrimoine, qui n'est pas parfaitement reconnu et accepté. Il est clair que la perception du patrimoine institutionnel par les rebelles peut être très différente de celle des proches du régime, de son armée et des fonctionnaires de la Direction Générale des Antiquités et des Musées. Les rebelles ne sont sans doute pas tous des Alépins mais par leur origine sociale et régionale souvent rurale, ils sont proches des néocitadins chez qui ils se sont installés dans les quartiers de l'est. Les armées du régime ont rarement un lien avec la ville et peuvent être constituées de non citadins originaires de régions lointaines, mais ils doivent théoriquement tenir compte des directives des fonctionnaires de la DGAM, garants du point de vue institutionnel et souvent personnellement engagés dans leur statut de protecteurs du patrimoine.

De plus, les hommes de l'armé du régime et leur matériel sont souvent installés par principe tactique dans des lieux sensibles, supposés ne pas être attaqués et détruits, monuments du patrimoine, quartiers densément habités, institutions sensibles, jardins et terres agricoles fertiles et fragiles, et pratiquent de longue date l'utilisation d'une forme élargie du « bouclier humain ». On a toujours vu autour de Damas des chars d'assaut camper dans les vergers d'oliviers et à Alep depuis le début de la guerre actuelle, des bâtiments confortables situés dans la zone historique, classés patrimoine mondial comme l'hôtel Carlton dans l'ancien hôpital National au pied de la citadelle ou la madrasa Khosrowiyé construite par Sinan vers 1530, sont choisis de préférence. La Citadelle et la Grande Mosquée, proches de la ligne de front, d'intérêt stratégique, sont aussi des lieux sacrés de l'identité alépine et nationale et ont été des objectifs disputés pendant des années ou rapidement occupés par des militaires du régime.

Un retour au passé proche peut instruire : dans les années 1970-1980, à l'époque où les premiers zonages de protection du patrimoine ont été élaborés à la Municipalité, les interdictions de détruire ou de modifier le tissu ancien et les monuments dans ces zones qui couvraient déjà plusieurs hectares, on été ressenties par des habitants comme une ingérence du pouvoir dans les biens et les privilèges privés reconnus depuis des siècles. L'idée d'expropriation pour utilité publique était très étrangère aux pratiques anciennes, et avait été introduite d'abord par l'administration ottomane à Istanbul pour réaliser des remembrements et des reconstructions après les incendies au XIXe siècle. Le mandat français avait proposé l'expropriation pour faire des percées dans le tissu urbain mais en avait peu réalisé du fait de leur coût et de leurs conséquences sociales et économiques et aussi des réticences municipales. Ces méfiances existaient dans les périodes de troubles de la fin des années 1970 à Alep : des milices armées du pouvoir étaient appelées par certains proches politiquement, pour se protéger contre l'ingérence de la Direction des Antiquités et de la Municipalité qui souhaitait protéger des destructions des monuments du patrimoine nouvellement désignés mais devant être rasées par un promoteur. Et certaines grandes percées à travers la vieille ville qui devaient être réalisées pour des raisons de sécurité politique (contre les Frères musulmans) ont finalement été annulées au cours des années 1980.

Des exemples ponctuels significatifs de destruction du patrimoine

Les premières atteintes au patrimoine institutionnel remontent à l'automne 2012, peu après l'entrée des rebelles à Alep, un an après le début du conflit syrien.

- Fin septembre 2012. Maison Zamariya à Jdeidé. Dans la zone classée « patrimoine mondial » par l'Unesco. Parmi les premières maisons historiques détruites, elle avait été restaurée en vue d'investissements touristiques. Belle maison de taille moyenne dans un quartier chrétien ancien, construite au XVIIIe siècle, transformée en hôtel et restaurant dans les années 1990. Occupée par les rebelles lors de leur entrée dans la ville par le nord en 2012, utilisée comme QG, puis attaquée par les forces du régime qui chassent les rebelles. Des photos diffusées sur internet le 26 septembre 2012 montrent les dégâts provoqués par les combats : pas de destruction du gros oeuvre mais sans doute le pillage du décor de boiseries anciennes et des aménagements touristiques. Les photos diffusées quelques jours plus tard, (1er octobre 2012) montrent les bâtiments presque totalement détruits, et incendiés, sans doute en vue de camoufler un pillage ?

- Les vendredi 28 et samedi 29 septembre 2012, les souks centraux sont incendiés et partiellement détruits et bombardés, en l'absence des commerçants et sans doute après pillage. Le souk de l'or notamment est entièrement détruit.
D'après les commerçants, il n'y a pas d'armée à l'intérieur des souks mais seulement des rebelles. « Les soldats tirent à partir de barrages positionnés à l'extérieur des souks, comme les quartiers historiques de 'Aqabé en hauteur et al-'Awamid ou encore près de la mosquée des Omayyades ».

- Mi octobre 2012, atteintes et pillages à la Grande mosquée et 3 octobre, bombe (camion piégé) contre le Nadi debbat, cercle des officiers dans le centre-ville.

- Février 2013, photos diffusées de la destruction de l'ancienne municipalité ottomane, qui a du avoir lieu plus tôt, en octobre 2012. Destruction par des combats sur un front, opposant les deux belligérants ; pas de dynamitages souterrains.

- Mercredi 24 avril 2013, le minaret de la Grande mosquée, de 1099 s'effondre. Rebelles et armée du régime s'accusent mutuellement de l'avoir détruit.

- Le 8 mai 2014, l'hôtel Carlton, au pied de la Citadelle, ancien hôpital National ottoman construit à la fin du XIX siècle, est dynamité à partir d'un souterrain et presque totalement détruit. Il était utilisé comme une base militaire par le régime.

- Eté 2014, la mosquée/madrasa Khosrowiya est totalement détruite par les rebelles (dynamitages souterrains). Mosquée ottomane impériale construite par Sinan au XVIe siècle. École religieuse confrérique (voir article de Thomas Pierret 2014), elle était une école religieuse et une base militaire du régime.

- Décembre 2015, la maison Ghazalé et le quartier de Jdeidé (place al-Hatab, Waqf Ipchir Pacha et Bahram Pacha, etc.). Une image satellite diffusée par Digilal Globe inc/Asor CHI donne un état des lieux de la zone très largement détruite par des dynamitages souterrains et des bombardements d'artillerie. Cette zone qui se trouve sur une ligne de front, historiquement et culturellement très riche, coeur des quartiers chrétiens historiques, est détruite par les coups du régime et des rebelles. La maison Ghazalé, restaurée par la DGAM entre 2007 et 2011 avait été pillée en 2012, au début des conflits, pour un vol organisé des boiseries peintes anciennes.

- 15 août 2016 (diffusion des photos par mail), très belle maison ancienne dite Khan al-Daraj, début XVIIe ou avant ? Restaurée et devenue le Waraqa Center, centre culturel et spirituel, bibliothèque, aménagé avant la guerre par des Alépins entrés dans l'opposition. Détruite par bombardements aériens ou par des obus par le régime ?

Les choix des objectifs de destruction par les belligérants

Les plus grosses destructions du patrimoine monumental institutionnel à Alep sont le fait des rebelles, par dynamitage souterrain. Les objectifs visés sont d'abord des monuments ou des quartiers, où sont installés des hommes du régime, généralement des militaires, mais il s'agit aussi dans la ville ancienne de lieux protégés par la Direction des Antiquités et des Musées ou gérés par la Direction des Waqf-s, (biens de mainmorte musulmans), et de locaux publics à usage religieux musulman, presque tous anciens. Ces biens sont en général des monuments historiques classés depuis longtemps, ayant fait ensuite partie du patrimoine mondial classé par l'Unesco ; beaucoup de mosquées ont été détruites ainsi. D'autres locaux ou espaces dynamités, vraisemblablement par les rebelles, étaient des aménagements touristiques réalisés ou en projet comme l'ensemble situé au pied sud de la Citadelle et la partie du quartier de Jdeidé autour de la place al-Hatab et des waqf-s ottomans de Bahram Pacha et Ipchir Pacha, donc des investissements privés ou du mécénat international, les interventions de la fondation Aga Khan, et des investissements allemands et du programme GTZ, ou des programmes de la politique urbaine pratiquée par la Municipalité. Certains de ces lieux, comme l'hôtel Carlton, la madrasa Khosrowiyya, le futur grand hôtel en cours d'aménagement dans l'ancien Sérail français, étaient effectivement occupés par des petits effectifs de l'armée du régime. La plupart des bâtiments dynamités dans cette zone étaient aussi des immeubles ou des institutions propriétés de l'État à l'origine, datant du mandat français ou de l'époque ottomane (beaucoup du XIXe siècle).

Les destructions très étendues par dynamitage souterrain dans le quartier de Jdeidé visaient surtout l'espace public aménagé, revalorisé, contexte d'investissements touristiques privés ou étatiques importants, ainsi que des waqf-s ottomans du XVIe et XVIIe siècles, futurs sites d'investissements touristiques. L'origine des pillages et les impacts d'obus sur les musées des maisons Ghazalé et Atchiqbach n'est pas précisément déterminée. Situés sur la ligne de front, ces deux bâtiments appartenant à la Direction des Antiquités ont été pillés, notamment les boiseries peintes et des objets. Les explosifs ou les projectiles utilisés ne semblent pas être des dynamitages souterrains ni des bombardements aériens, mais peuvent être des impacts d'obus de mortiers ou de chars, donc venus de l'un ou l'autre des belligérants. Les destructions du patrimoine attribuées aux rebelles peuvent être aussi des provocations du régime pour faire accuser les rebelles.

Beaucoup de ces actions sont filmées de façon très professionnelle depuis différents points hauts. Les vidéos signées par des groupes rebelles, souvent Jabhat al-Islamiyya, sont mises en ligne et constituent des formes de publicité.

Au contraire, l'essentiel des destructions par le régime ne concerne pas les quartiers anciens et le patrimoine institutionnel, généralement considérés comme des expressions du régime ou des propriétés de l'État, mais le bombardement des quartiers populaires de l'est, souvent avec des dispositifs explosifs à fragmentation. On sait que ces bombardements peuvent être accompagnés de l'utilisation de gaz de combat. Les objectifs visés sont les rebelles installés dans ces quartiers et sans doute intentionnellement les habitants, que nous avons définis précédemment comme des citadins mal intégrés et souvent méprisés…, mais qui étaient aussi des conservateurs du mode de vie et des traditions populaires et avant tout des habitants non belligérants. Beaucoup sont partis.

Patrimoine matériel et immatériel

Les objectifs des rebelles sont idéologiques et visent le régime, sa corruption et son despotisme criminel, dans certaines de ses expressions. Les destructions par le régime au contraire visent l'espace matériel de la vie quotidienne des habitants. Il s'agit d'entraver la perpétuation des familles, de punir ceux qui aident les rebelles, de pousser à la désorganisation et à l'exode en coupant les racines comme dans la campagne on coupe les arbres, on incendie les maisons, on détruit les récoltes, les provisions, pour rendre difficile ou impossible le retour. Enfin, les objectifs militaires des destructions par bombardements dans ces quartiers impénétrables pour les chars et autres véhicules d'artillerie sont aussi stratégiques et anti guérilla.

Même si le niveau de gravité ou de caractère criminel de ces actions peut être mesuré, le bilan doit être global puisque l'objectif est la destruction de la ville prise globalement, même si les quartiers de l'ouest tenus par le régime, véritable camp retranché, sont restés longtemps à l'abri des projectiles et des autres moyens, relativement faibles, de destruction des rebelles, comme en témoigne la carte produite par UNOSAT/UNITAR (Percentage of buildings damaged, Aleppo, Syria. UNOSAT, UNITAR, synthèse 01-02 2016), ou les images de localisation des check points autour de ces quartiers, qui interdisent par exemple l'entrée des véhicules piégés.

Cette guerre est une guerre à la ville et à la vie et par là, une guerre au patrimoine le plus essentiel et le plus ordinaire, celui des boutiques et des espaces d'approvisionnement, du quartier et de la ruelle partagés par toute une société de voisinage et enfin de la maison, bien au delà du patrimoine culturel institutionnel : la ville, espace de vie, n'est pas patrimoine de la même façon qu'un site archéologique ou des objets dans un musée. Les destructions par le régime touchent ainsi plus gravement le tissu domestique, économique et l'espace public populaire dans leur charge immatérielle, symbolique ou plus simplement les pratique sociales et vitales. Dans les quartiers de l'est, c'est l'ensemble de ce dispositif populaire moderne, qui ne semble pas patrimonial, où le matériel est le support et le cadre de la vie dans lequel s'inscrit fortement le quotidien des gens, qui est ciblé et détruit dans des logiques qui laissent à penser qu'une ville différente verra le jour après la guerre, coupée des héritages et qu'elle ne se reconstruira pas sur les mêmes bases et les mêmes logiques.

Sélection bibliographique :

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Valorisation du patrimoine mondial alépin.
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Sauvaget Jean 1941, Alep, essai sur le développement d'une grande ville syrienne des origines au milieu du XIXe siècle.



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