vendredi 29 mai 2015

PALMYRE - Encyclopædia Universalis


Introduction

L'ascension de Palmyre

Prospérité de Palmyre

La civilisation palmyrénienne

L'intégration dans l'Empire et la chute

Bibliographie


Envoyé de mon Ipad 

Entretien avec Jean-Baptiste Yon – Palmyre : son origine, son histoire, son architecture - Les clés du Moyen-Orient

Entretien avec Jean-Baptiste Yon – Palmyre : son origine, son histoire, son architecture - Les clés du Moyen-Orient

Quelles sont les origines historiques de la ville de Palmyre ?

À l'origine de Palmyre, on trouve une source qui a permis dès la préhistoire l'installation d'hommes dans la région (source Efqa). L'oasis et ses habitants sont nommés dans les archives cunéiformes de Mari (début du IIe millénaire av. J.-C.), ainsi que dans les récits de conquête des rois d'Assyrie (au xie siècle). Toutefois, l'endroit avait peu d'importance politique ou culturelle. Ce n'est qu'avec le développement du commerce que la cité entre vraiment dans l'histoire. En effet, Palmyre est placée à peu près à mi-chemin entre la Méditerranée et la Mésopotamie. Elle est installée dans une zone de confins entre une chaîne montagneuse (relativement arrosée) et la steppe proprement dite. Les conditions géologiques (croisement de plusieurs couches stratigraphiques) font qu'en ce lieu se produit la résurgence de l'eau appartenant à une nappe très étendue (sans doute jusqu'à Dmeir vers le sud-ouest). Le site de Palmyre est donc particulièrement attirant sur les routes qui traversent la steppe syrienne, comme un sorte de raccourci désertique entre la côte méditerranéenne et l'Euphrate. La maîtrise de ce raccourci permet d'éviter un détour par le nord, mais pour pouvoir utiliser cette route plus courte, il faut contrôler les pistes du désert et ne plus avoir à se préoccuper des dangers éventuels constitués par les nomades qui peuplent ces contrées.

Quelle était sa fonction à l'époque romaine ?

Profitant de cette position, Palmyre est à l'époque romaine une ville caravanière contrôlant une partie du commerce entre le Golfe, l'Océan indien à l'est, et la Méditerranée, Rome, à l'ouest. De nombreuses inscriptions en grec et en araméen (langue locale) sont conservées sur les pierres et les colonnes de la ville. Elles citent des localités du Golfe, de Basse Mésopotamie et jusqu'à l'Inde du Nord-Ouest (la Scythie) où des Palmyréniens sont allés, pour s'installer, pour commercer et rapporter des produits d'Extrême-Orient ; sur le site de Palmyre, les conditions climatologiques ont préservé des tissus, de la soie, tissée et produite en Chine, et portée par de riches Palmyréniens. On connaît plus mal les autres produits, mais les épices, les parfums devaient aussi constituer les cargaisons des caravanes organisées et défendues au besoin par les grands notables de la ville.

L'histoire connue de Palmyre commence en fait avec la tentative de pillage des troupes d'Antoine en 41 av. J.-C. L'historien Appien raconte que les soldats trouvèrent la ville vide, car les habitants, prévenus, avaient fui vers l'Euphrate, ce qui indique peut-être qu'il s'agissait principalement de semi-nomades. Néanmoins, le fait qu'on ait voulu la piller indique sans doute que la prospérité de la ville pouvait attirer les regards. On sait qu'ensuite la ville dut être intégrée à l'Empire romain vers 17-19 apr. J.-C. Elle prospère ensuite au sein de l'empire, voit la visite de l'empereur Hadrien vers 129, fournit de nombreux soldats – archers et cavaliers – à l'armée romaine. Pourtant, à la fin du iie s., le commerce commence à souffrir des luttes incessantes entre Romains et Parthes (l'empire aux souverains iraniens qui domine la Mésopotamie à l'époque), auxquels succèdent les Sassanides (à partir de 224). Les marchands se redéploient vers l'Égypte et la mer Rouge. Au cours du iiie s., la Syrie connaît plusieurs invasions des armées perses sassanides. Un grand notable palmyrénien, nommé Odainath, rallie les troupes fidèles à Rome, pour lutter contre les Perses, allant jusqu'à piller par deux fois leur capitale, Ctésiphon, près de l'actuelle Bagdad. Après sa mort, la lutte est poursuivie par sa veuve, la fameuse Zénobie, qui tenta même d'usurper le pouvoir impérial, en réaction à la faiblesse passagère des empereurs qui avaient abandonné, un temps, le Proche-Orient à son sort. Sa défaite devant Aurélien, empereur qui prend Palmyre en 272, ne signifie pas l'abandon du site, bien qu'en raison du changement des routes commerciales, il ne retrouve pas sa prospérité antérieure.

Les variations des routes commerciales marquent en tout cas les deux extrémités chronologiques de la grande période de Palmyre. En effet, du milieu du ier siècle av. J.-C. jusqu'au dernier quart du iiie siècle apr. J.-C., le commerce a permis à la ville de connaître la prospérité économique et culturelle. La civilisation de Palmyre a bien sûr été fortement influencée par ce rôle de voie de passage entre la Méditerranée gréco-romaine et la Mésopotamie et le monde iranien. Néanmoins, la société palmyrénienne a su résister et préserver ses caractères propres, comme cela est visible dans l'usage officiel de l'araméen, dans la liste des dieux vénérés (Bel, Nabû mésopotamiens ; Allat, Arsû arabes ; Baalshamin, Atargatis, plus proprement syriens et araméens ; et même des divinités gréco-romaines, Apollon ou Héraclès), ou encore dans les coutumes funéraires.

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SYRIA, Palmyra : The Monumental Arch, built under the reign of Septimius Severus (193 - 211 AD), with the Great Colonnade in the distance, Palmyra, Syria Picture by Manuel Cohen

Pouvez-vous décrire son architecture, ainsi que les principaux monuments et leurs fonctions à l'époque ?

À partir du iie siècle au moins, les formes architecturales gréco-romaines sont très largement adoptées, même si la rupture avec les formes plus anciennes n'est pas totale. Ainsi les tombeaux, dans leur décor et leur forme architecturale, sont nettement inspirés des modèles gréco-romains contemporains (« temples funéraires »), mais on continue à construire des hypogées, caractéristiques de Palmyre depuis l'époque hellénistique. Les temples ou les colonnades qui marquent le décor urbain reprennent des solutions architecturales courantes dans l'Empire romain contemporain, que ce soient les chapiteaux ou la forme des temples (sanctuaires de Baalshamin ou de Nabû), mais c'est parfois au service de divinités qui n'ont rien de classique, et pour des formes de cultes proprement syriennes : l'autel devant le temple de Nabû est comparable à ce qu'on peut trouver à Qalaat Fakra dans la montagne libanaise, ou encore à Baalbek. Si le décor est plutôt classique et très marqué par l'architecture hellénistique, l'architecture du temple de Bel est particulière, avec son entrée désaxée placée sur un des longs côtés et les deux chambres réservées aux divinités aux deux bouts.

Parmi les monuments d'aspect le plus gréco-romain, on citera l'agora, vaste quadrilatère entouré de portiques, situé au sud de la grande colonnade. En ce lieu se réunissaient les notables de la ville de la fin du ier s. aux années 250 ; c'est là aussi, comme dans la grande colonnade ou les sanctuaires, qu'on honorait les bienfaiteurs de la cité, par des statues en pied placées sur des consoles attachées aux colonnes des portiques. L'agora se situe à proximité du rempart tardif (plusieurs états entre la fin du iiie s. et le vie s., époque de l'empereur Justinien), qui entoure une ville déjà réduite par rapport à son extension maximale.
Outre les grands temples et la colonnade qui traverse de bout en bout la ville antique, sur plus d'un km, le décor urbain est très marqué par les tombeaux monumentaux, souterrains, mais aussi en forme de tours ou de temples funéraires, qui bordent les différentes routes qui reliaient la ville à ses voisines, au sud-est, vers l'Euphrate, au sud-ouest vers Damas, à l'ouest vers Homs, l'antique Émèse, ou au nord, vers la Haute Mésopotamie.

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Palmyra, Temple of Bel (Roman) (south facade), 32 AD, Syria
Photo Credit : The Art Archive / Gianni Dagli Orti / AFP

Quels monuments restent-ils à l'époque contemporaine ?

Une grande partie des sanctuaires : le plus monumental est celui de Bel, situé au sud-est de l'agglomération antique, bien visible sur toutes les photos du site. Son enceinte doit en partie sa conservation au fait qu'elle a servi au Moyen Âge de fortification pour le village refugié dans ses murs. Le temple qui se trouve en son centre avait été transformé en église (époque byzantine) puis en mosquée. Des restaurations assez importantes depuis les années 1920 ont permis une assez bonne conservation des vestiges, qui présentaient au visiteur un monument très impressionnant.
La grande colonnade était moins bien préservée, mais d'assez nombreuses colonnes ont été là aussi remontées depuis environ un siècle, ce qui a été aussi le cas à l'agora et dans plusieurs sanctuaires, dont les fouilles minutieuses ont dégagé les vestiges et les ont rendus lisibles (sanctuaires d'Allat, de Nabu).
Enfin, dans les nécropoles qui entourent la ville, de nombreux monuments funéraires, dont ceux construits en forme de tours entre le ier s. av. J.-C. et le iie apr. J.-C., ont été bien préservées. Les mieux conservées de ces tombes sont toutefois les tombes souterraines (hypogées), dont plusieurs exemples relativement intacts étaient présentés au grand public. Dans ce cas aussi, des restaurations de plus ou moins grande ampleur ont eu lieu. Enfin, les tombeaux temples assez fragiles ont été très mal conservés, mais plusieurs ont été dégagés et même partiellement remontés.

Contrairement à d'autres sites du Proche-Orient, de grandes parties du site ont été abandonnées à partir de la fin de l'Antiquité et des débuts du Moyen Âge. Ajoutés au relatif isolement de Palmyre dans une steppe semi-désertique, ces faits expliquent la bonne conservation de nombreux vestiges jusqu'au xixe s., au moment de la redécouverte du site par les savants et les touristes.



Envoyé de mon Ipad 

Lebanese Diaspora Energy. 1 000 émigrés de 73 pays

Lebanese Diaspora Energy. 1 000 émigrés de 73 pays



Ils étaient plus d'un millier, venus de 73 pays des quatre coins du monde, à répondre présents à la conférence Lebanese Diaspora Energy de 2015, organisée par le ministère des Affaires étrangères sous la houlette du chef de la diplomatie, Gebran Bassil, du 21 au 23 mai à l'hôtel Habtoor.

La grande salle de bal était pleine à craquer ce jour-là. L'émotion était palpable, ainsi que la chaleur humaine et la flamme qui brillait dans les regards de ces émigrants, venus des confins de la terre, pour retrouver le Liban. Pour certains, c'était la terre où ils sont nés et qu'ils ont quittée depuis de nombreuses années. Pour d'autres, c'était la terre de leurs ancêtres, le pays dont on leur avait tellement parlé et dont la musique et les comptines ont bercé leur enfance. On entendait évidemment parler l'arabe, mais en circulant parmi les groupes on entendait aussi l'espagnol, l'anglais ou le portugais. Ils étaient tous heureux d'être là, malgré la longueur du voyage et la distance parcourue. Ils sont venus de très loin, d'Amérique latine, des Etats-Unis, d'Australie, mais aussi d'Europe et des pays arabes.
La délégation brésilienne compte 70 personnes dont six sénateurs et la mexicaine 45 personnes. Des Libanais qui appartiennent aux première, deuxième, troisième et quatrième générations d'émigrés. Le ministère a adressé les invitations aux ambassades qui les ont, à leur tour, dispatchées. Toutes les personnes venues au Liban ont payé elles-mêmes leurs billets d'avion et leur séjour à l'hôtel. Une preuve de leur attachement au Liban. Le ministre Gebran Bassil a personnellement contacté des centaines de personnes pour les presser de participer à cette manifestation. «Cette conférence a deux buts, celui de permettre aux émigrés de tisser des liens entre eux et aussi de placer le cadre adéquat pour les encourager à entamer des projets de coopération et d'échanges avec le Liban», confie un responsable. Tous ceux, à qui nous avons eu l'occasion de parler, ont témoigné de leur gratitude à l'égard de Bassil, confiant que pour la première fois dans les annales de la diplomatie libanaise une attention s'est manifestée envers les émigrés. «Pour la première fois, nous nous sentons concernés, comme si l'Etat libanais se souvenait enfin de nous».
Chacun des présents a une histoire et celles-ci ont un dénominateur commun, une «success story». Ils ont tous quitté le pays en quête d'un avenir et d'une vie meilleurs. Et ils ont tous réussi. Certains sont devenus de brillants diplomates, des ministres, des députés, des hommes d'affaires sur leurs terres d'accueil. Pendant trois jours, nombre d'entre eux ont raconté leurs histoires, partagé avec ceux qui sont restés leurs succès et leurs exploits au-delà des frontières. Souvent partis de rien, ils ont amassé de grosses fortunes et sont devenus des notoriétés. Aujourd'hui, ils sont là au chevet de leur pays d'origine, apportant leur expérience et leur savoir-faire pour le sortir de ses difficultés.
L'objectif principal de cette conférence est de mettre en valeur le succès des expatriés libanais, de les encourager à rester connectés à leur patrie, en célébrant le patrimoine libanais de manière à promouvoir une image positive du Liban dans le monde.
 

Témoignages émouvants
Pendant trois jours successifs, plus de 250 personnes ont parlé de leur expérience, raconté leur histoire. Chacun avec ses mots, chacun à sa façon. Maître de cérémonie de la séance d'ouverture, Georges Cordahi a précisé que cet «événement n'est pas un congrès mais de grandes retrouvailles». S'adressant aux émigrés, le ministre Gebran Bassil a déclaré: «Vous êtes les apôtres et les messagers du Liban, que vous avez porté dans votre cœur et dans votre conscience. Nous nous retrouvons aujourd'hui pour écrire un nouveau chapitre de l'histoire du succès du Liban. Nous nous retrouvons pour vivre notre identité libanaise sur le sol libanais. Nous avons conservé notre identité dans nos cœurs, dans notre sang et dans nos racines. Personne ne peut nous l'arracher, car elle est inscrite dans notre ADN. Celle-ci se renforce par la langue, l'acquisition de terrains et le recouvrement de la nationalité libanaise. Je ne vous promets pas de répondre à toutes les questions,  mais je vous promets de vivre le rêve». Il s'est engagé aussi à faire pression pour l'adoption de la loi permettant aux émigrés de retrouver leur nationalité d'origine. «Grâce à vous, la superficie du Liban n'est plus de 10 452 km2, mais elle est celle du monde et ceci nous a inspiré le slogan: le monde est notre frontière».
Premier à prendre la parole, Thomas Barrack, executive chairman de Colony Capital. Il gère une organisation répandue dans 14 villes dans 10 pays. Président de Miramax films, il a servi dans l'Administration américaine du président Ronald Reagan. Nassim Taleb, visiblement très ému de parler, s'est exprimé en anglais. «J'ai quitté le Liban depuis plus de 40 ans et je n'ai plus l'habitude de parler en arabe», a-t-il commencé, avant d'affirmer que «la force des Libanais est de savoir comment traiter avec le chaos». Il a confié venir six fois par an au Liban et se rendre directement dans son village, Amioun.
Venant d'Afrique du Sud, un brillant homme politique, Michael Louis, a voulu rendre hommage à sa grand-mère libanaise qui lui a appris à prier. S'inspirant d'une leçon que le président Nelson Mandela lui a apprise, il s'est adressé au public disant: «Ne regardez pas ce qui vous divise. Regardez ce qui vous unit. Aucune personne ne naît sachant haïr. C'est par la suite qu'on apprend à haïr. Et si on peut apprendre à haïr, on peut alors apprendre à aimer».
Très émouvante fut l'intervention du professeur Philippe Salem, venu spécialement de Houston et toujours attaché à ses racines libanaises. Il a commencé son allocution estimant que si l'on va à Beyrouth, on va dans le monde. «Pour préserver le patrimoine, il faut sauvegarder la langue en créant des écoles libanaises dans les pays d'émigration pour apprendre la langue et connaître le patrimoine». Et c'est, sous une salve d'applaudissements, qu'il a terminé par ces quelques mots qui en disent long: «Je vous rappelle que vous appartenez à un peuple qui a beaucoup de fierté et d'orgueil. Quarante ans de guerre et on n'a jamais vu un mendiant libanais dans les rues de Damas, de Amman, de Paris, de Londres ou de New York. Quarante ans de guerre et on n'a jamais vu un réfugié libanais vivant de la charité des organismes internationaux dans un camp de réfugiés». 

Joëlle Seif

La République de Bassil
Malgré le franc succès réalisé par le congrès Lebanese Diaspora Energy, sans aucun doute il fut aussi largement controversé et de nombreux diplomates et hauts fonctionnaires du ministère des Affaires étrangères ont boycotté cette conférence. Plusieurs critiques ont été adressées au ministre Gebran Bassil et à son équipe qui ont écarté de l'organisation de nombreux responsables. Les proches du ministre Bassil ont mis ces critiques sur le compte de «simples différends politiques», alors que d'autres y ont vu un dépassement de ses prérogatives, mettant l'organisation de cette conférence de haute importance, à sa propre équipe, dont certains membres ne font même pas partie du corps diplomatique. Un haut responsable du ministère des Affaires étrangères a même déclaré que cette conférence était «illégale et non conforme à la loi», car elle a été organisée en dehors du cadre de l'administration, par une association patronnée par le ministre Bassil et qui est passée outre la direction des émigrés et le département de l'organisation des congrès. A tel point que le ministre de la Santé, Waël Abou Faour, a déclaré en arrivant en retard au Conseil des ministres: «J'ai quitté la république de Gebran Bassil pour venir à la République libanaise. Ce ministère appartient à l'Etat libanais et non à Gebran Bassil. Lorsque la direction est écartée de l'organisation, Bassil n'a plus le droit de dire que cette conférence est organisée par le ministère des Affaires étrangères». L'une des plus vives critiques adressées à Bassil a porté sur le caractère chrétien qu'a revêtu cette conférence organisée en collaboration avec l'Association maronite pour l'émigration et la Ligue maronite.   









Envoyé de mon Ipad 

Irak : Sauver le patrimoine que Daech essaie de d

Irak : Sauver  le patrimoine que Daech essaie de détruire 



 Najib, de la mission dominicaine de Mossoul : "Ce que nous essayons de faire, c'est de sauver le patrimoine que Daech essaie de détruire"

A l'heure où Daech se livre à une démolition culturelle méthodique de l'Irak et de la Syrie et à l'occasion de l'exposition "Mésopotamie, carrefour des cultures" qui se tient jusqu'au 24 août 2015 aux Archives Nationales, retour sur le sauvetage de 8000 manuscrits en syriaque, en araméen et en arabe faisant partie du trésor du patrimoine irakien par la mission dominicaine de Mossoul.


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A l'heure où Daech se livre à un nettoyage culturel méthodique de l'Irak et de la Syrie, détruisant non seulement les trésors du patrimoine pré-islamique, antique, juif et chrétien, mais aussi musulman jugé idolâtre ou hérétique, il fait bon entendre le père Najib raconter le sauvetage opéré par la mission dominicaine de Mossoul. "Le berceau de la civilisation devient aujourd'hui le berceau de la violence, dit-il d'une voix douce mais ferme. Ce que nous essayons de faire, c'est de sauver le patrimoine que Daech essaie de détruire." Et ce ne sont pas moins de 8000 manuscrits en syriaque, en araméen et en arabe : traités de droit, de médecine, de grammaire, recueils de poèmes, homélies, évangiles ou corans, que lui et son équipe sont parvenus à sauver.

Une vraie épopée, mais aussi un travail de longue haleine.

Né à Mossoul dans une famille assyro-chaldéenne en 1955, Michail Najib décide à l'âge de 24 ans de prendre l'habit des frères prêcheurs. Il troque alors les forages pétroliers auxquels il se destinait pour la mise en valeur des manuscrits de la bibliothèque de son couvent. Les années passant, son activité s'étend aux églises et monastères du voisinage. La présence chrétienne en Irak remonte aux disciples de l'Apôtre Thomas. C'est dire si elle a eu le temps de fertiliser les terres du Tigre et de l'Euphrate. L'archéologie, l'apprentissage des langues orientales, la collecte de manuscrits font depuis 1750 où elle s'est établie dans le pays partie intégrante de la mission dominicaine. Fort de cet héritage, le père Najib fonde en 1990 le Centre Numérique des Manuscrits Orientaux. Son but : collecter, restaurer, numériser et cataloguer l'ensemble du patrimoine religieux écrit de la Mésopotamie. Son équipe, formée de dix personnes : deux religieux et huit laïcs, acquiert bientôt une renommée internationale et reçoit en 2009 le soutien technique et financier de moines bénédictins du Minnesota.

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Mais à partir de la chute de Saddam Hussein, en 2003, la situation se dégrade. "Au départ, nous cherchions à protéger les manuscrits des méfaits du temps. Aujourd'hui, la menace principale, ce sont les islamistes. " C'est alors une véritable course contre la montre qui s'engage. En 2007, suite à une vague d'attentats contre les églises chrétiennes et après avoir reçu des menaces personnelles, le père Najib doit quitter Mossoul pour Qaraqosh, à une trentaine de kilomètres. Il y installe ses studios et accélère la collecte et la numérisation des manuscrits. Lorsqu'il apprend la prise de Mossoul par Daech, en juin 2014, il transporte à nouveau ceux qu'il nomme ses "enfants" dans un camion pour les mettre en sûreté près d'Erbil, au Kurdistan.
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Envoyé de mon Ipad 

jeudi 28 mai 2015

Sur les traces des premiers chrétiens d’Orient à Qannoubine - Rania Raad Tawk - L'Orient-Le Jour

Sur les traces des premiers chrétiens d'Orient à Qannoubine - Rania Raad Tawk - L'Orient-Le Jour
Sur les traces des premiers chrétiens d'Orient à Qannoubine -
27/5/2015- Rania Raad Tawk

Le seul nom de Wadi Qannoubine, ou vallée de la Qadisha, est synonyme de havre de paix, de sérénité, de spiritualité, et même de sainteté pour les chrétiens. Des milliers de maronites ont passé une grande partie de leur vie ancrés dans ses rochers suspendus entre ciel et terre, se rapprochant ainsi, selon eux, du Créateur, qui ne peut qu'être glorifié et remercié pour ce décor divin au parfum d'encens.

Qadisha signifie littéralement saint en syriaque. Et la sainteté, « ça se sent et ça se vit, dans le silence et à chaque moment de notre vie », selon l'organisateur et guide du pèlerinage entrepris dimanche dernier, le père Hani Tawk. Ce prêtre maronite, fortement enraciné dans ses origines, a rassemblé 265 pèlerins, entre journalistes, photographes, comédiens, chanteurs, etc., accompagnés de leurs familles et de leurs amis, pour marcher ensemble sur les pas des anciens, ces premiers maronites, qui ont versé leur sang afin de sauvegarder les rituels, l'histoire, la tradition et le patrimoine de leur église dans cet Orient sans cesse tourmenté par les invasions et les persécutions des chrétiens.

Le site est situé au bas du mont Makmel, une vallée creusée au pied du plus haut sommet de la chaîne libanaise de Qornet el-Saouda (3 083 m), au nord du pays, entre 900 et 1 900 m d'altitude. Il est en fait composé de deux vallées qui se rejoignent à l'ouest ayant pris chacune le nom d'un monastère : la vallée de Qannoubine au sud, du nom du monastère Notre-Dame de Qannoubine, et la vallée de Kozhaya au nord, du nom du monastère Mar Antonios (Saint-Antoine-le-Grand).
La partie la plus pittoresque de la vallée s'étend en amont sur une vingtaine de kilomètres, entre Bécharré, le village natal de Gibran Khalil Gibran, et Tourza.
La vallée de Qannoubine est une gorge profonde traversée sur 35 km par le fleuve Qadisha, dans lequel se déversent les torrents des eaux de source des montagnes surplombant la vallée et qui prend une appellation différente une fois arrivé à Tripoli : Nahr Abou Ali.

Avec Dario Escobar
Les pentes de la vallée de la Qadisha sont très escarpées et leurs falaises forment des remparts naturels idéaux pour le recueillement et l'isolement. Par endroits, les pentes se transforment en terrasses aménagées par les ermites des monastères pour cultiver le blé, la vigne et l'olivier, et d'autres plus loin, délaissées mais encore visibles, cultivées par les villageois de l'époque. L'érosion karstique souterraine est à l'origine d'une formation naturelle de grottes, souvent difficiles d'accès et classées patrimoine mondial. La plus importante, la grotte de la Qadisha, une vraie caverne de diamants sculptés par le ruissellement minutieux de l'eau calcaire, est située en amont de la vallée, au-dessus de Bécharré. Elle s'étendrait sur une profondeur de 778 m. La vallée est à proximité de la forêt des cèdres de Dieu, à laquelle elle est associée dans la liste du patrimoine mondial de l'Unesco depuis 1998.

Quand nous nous sommes engagés dans l'escalier aménagé tant bien que mal dans la falaise qui protège en son sein l'ermitage de Notre-Dame de Hawka, à une altitude de 1 150 m, où vit l'ermite colombien Dario Escobar, un moine maronite, nous avons ressenti la difficulté qu'avaient eue les hommes et femmes des premiers siècles chrétiens à apprivoiser cette vallée.
L'atmosphère se fait pesante. Le décor est irréellement parfait, la pente est raide, les marches incertaines et le sentier très dangereux. Fadi Baroudi, notre guide, spéléologue et historien de la Qadisha, ne nous rendait pas la tâche facile en expliquant comment les premiers chrétiens frôlaient la mort de si près en empruntant presque le même sentier, mais sans aucun balisage à l'époque. Une chaîne humaine dévalait les centaines de marches à petits pas hésitants en retenant son souffle devant tant de beauté divinement agencée.

Après une visite à l'ermite colombien qui a béni les randonneurs en latin, le groupe s'est enthousiasmé en écoutant le récit du guide racontant les expéditions entreprises par les équipes libanaises et étrangères de spéléologues et d'archéologues dans les cavités accrochées à même les falaises, tels des nids d'aigle. Dans ces grottes creusées patiemment durant des siècles, des inscriptions des premiers chrétiens ont été retrouvées par les spécialistes, notamment dans la grotte d'al-Assi.
Couvents, églises, ermitages, où ont vécu des saints anachorètes, grottes où reposent encore des patriarches maronites... Tous ces lieux sont semés de part et d'autre de cette vallée, décorée furtivement par quelques taches de forêts de pins rendant l'air respirable si précieux.

Quelques kilomètres plus loin, nous visitons le sanctuaire de sainte Marina dont l'histoire est devenue légendaire : la célèbre sainte qui s'était déguisée en moine toute sa vie. Le chêne de sainte Marina est une escale incontournable, même pour les randonneurs les plus aguerris qui s'y ressourcent d'un silence d'or sous l'ombre de l'arbre millénaire couronnant leur journée de fatigue et de cheminement spirituel. Dans ce sanctuaire, nous découvrons de même des peintures religieuses très anciennes.

Euphoriques
La vallée accueille certains des plus anciens monastères chrétiens du Moyen-Orient. Nous trouvons aussi au fond de cette vallée le monastère Mar Lichaa ou Elishaa (Saint-Élysée), mentionné pour la première fois au XIVe siècle. Son église communautaire comporte quatre chapelles creusées dans sa façade rupestre.
Ce temple naturel, à la fois forteresse et siège imprenable, où de nombreux patriarches maronites ont aménagé leur résidence ou refuge entre 1440 et 1823 pour tenter de se soustraire aux invasions des Mamelouks, puis celles des Turcs, est un lieu de prière, de méditation et de communion totale avec la nature. Cette oasis sacrée n'était pas seulement occupée par les maronites. Ses grottes et falaises ont abrité d'autres communautés chrétiennes au cours des siècles. « Aucun généticien ne peut deviner la religion d'un visiteur de la Vallée sainte », affirme le père Hani à la fin de la rencontre qui a duré toute la journée.

Au monastère de Notre-Dame de Qannoubine, où est exposé le corps encore intact du patriarche Joseph el-Tyan, un documentaire retrace le patrimoine culturel de cette région à l'écart de la civilisation, mais cependant si ancrée dans les esprits de ses visiteurs. La sœur Lina, une religieuse antonine qui gère le monastère, se lamente du désintérêt des médias pour ce petit coin de paradis où les religieuses et le patriarcat maronite tentent « malgré toutes les contraintes naturelles et techniques de perpétuer les traditions héritées » de leurs ancêtres. « Nous sommes tous unis par notre humanité symbolisée par la majesté de la nature, qui a bien accepté de servir de refuge sécurisant quoique impitoyable aux premières communautés maronites. Cette même nature est déterminée encore aujourd'hui à accueillir à bras ouverts tous les enfants du Liban et du monde entier, quelle que soit leur appartenance politique ou confessionnelle », reprend le père Hani.

Sous le regard vigilant du siège patriarcal d'été de Dimane, qui contemple en un silence solennel l'ancien siège patriarcal, celui de Qannoubine, les visiteurs quittent les lieux totalement sereins, sans pouvoir l'expliquer, et littéralement euphoriques. Un voyage dans le temps, un retour aux sources pour certains qui a permis de partager des moments intenses avec les journalistes, invités gracieusement par la municipalité de Bécharré dont le président, Antoine Tawk, a tenu à accompagner les visiteurs dans leur pèlerinage.

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Un bref aperçu historique

La vallée de la Qadisha a été habitée par des communautés religieuses depuis les toutes premières années du christianisme et reste aujourd'hui l'un des sites les plus importants dans la vie monastique chrétienne dans le monde.
Les reliefs particulièrement vertigineux de la vallée et son isolement ont contribué à en faire un refuge naturel pour les communautés de la région. Des grottes de la vallée ont ainsi été utilisées comme abris ou tombes depuis le paléolithique. Dès les premiers siècles du christianisme, la vallée sacrée a servi de refuge à différentes communautés religieuses, pas seulement chrétiennes, mais son histoire est surtout liée à celle des maronites qui s'y sont enfermés, fuyant leurs terres d'origine de la vallée de l'Oronte. Ils étaient accusés par les Byzantins de monothélisme (doctrine christologique du VIIe siècle affirmant qu'il n'existait en Jésus-Christ qu'une seule volonté, la volonté divine). Ils s'y sont réfugiés par la suite lors des persécutions religieuses après la destruction du monastère Saint-Maron, au Xe siècle. Les moines maronites établirent alors leur nouveau centre dans la vallée de Qannoubine.
À la fin des croisades, les maronites des villages environnants et ceux habitant dans les grottes de la Vallée sainte furent victimes de persécutions, principalement de la part des sultans mamelouks (XIIIe siècle). Du XVe au début du XXe siècle, l'Église maronite fit du monastère Notre-Dame de Qannoubine le siège du patriarcat maronite.

Pour mémoire
Une escapade à Bécharré, refuge des maronites persécutés après la chute de Byzance

La vallée de la Qadicha : odeur de sainteté et senteurs d'oliviers



Envoyé de mon Ipad 

vendredi 22 mai 2015

De Nabatiyeh au château de Beaufort, des Libanais rencontrent des Libanais - Sidonie HADOUX - L'Orient-Le Jour

De Nabatiyeh au château de Beaufort, des Libanais rencontrent des Libanais - Sidonie HADOUX - L'Orient-Le Jour
De Nabatiyeh au château de Beaufort, des Libanais rencontrent des Libanais

Beyrouth, mardi 6 h 30. Deux autocars attendent les derniers retardataires pour prendre la direction de Nabatiyeh. Objectif : visiter les vieilles demeures de la ville, dans le cadre des Journées du patrimoine national.
Cette ville est le point intermédiaire du Liban-Sud et bénéficie depuis toujours d'une situation géographique qui faisait d'elle une liaison directe entre les villages de Jabal Amel, de la Syrie et de la Palestine. Elle constitue la première destination de ces journées qui s'étalent sur quatre jours. Elles sont organisées en partenariat avec l'Association de protection des sites et des anciennes demeures (Apsad) et le ministère de la Culture, et elles sont l'occasion de découvrir (ou redécouvrir) des paysages étonnants, des vestiges chargés d'histoire et des vieilles demeures libanaises typiques. « Les Journées du patrimoine sont importantes, elles sont le vecteur de l'identité du pays », affirme Gladys, membre de l'Apsad.

Dans la petite bibliothèque à l'entrée de la ville, Abbas Wehdé, responsable culturel de la municipalité, accueille le petit groupe de touristes. Pharmacien de formation, Abbas a écrit un livre sur le héros de la ville, Hassan Kamel el-Sabbah, émigré aux États-Unis, où il a travaillé pour la General Electric Company.
Après une courte présentation du personnage, quasiment inconnu aujourd'hui au Liban, Abbas Wehdé accompagne le petit groupe dans les ruelles de la vieille ville avec un constat désespéré : « Nous essayons de faire de notre mieux pour préserver les vieilles demeures, mais ce ne sont plus les municipalités qui détiennent le pouvoir aujourd'hui. »
Le petit souk du centre-ville a été rénové, mais la vieille ville disparaît peu à peu. « Les vieilles maisons ne sont plus entretenues, les habitants n'ont pas conscience de la richesse qu'elles représentent et préfèrent les vendre aux premiers investisseurs venus, déplore Gladys. Nous sommes peut-être parmi les derniers à voir ce qui reste. »


(Lire aussi : Temples romains à Aïn Akrin et vieilles églises à Amioun)

La nostalgie du bon vieux temps
La ville moderne ne présente plus beaucoup d'intérêt, victime d'une urbanisation non planifiée et archaïque, comme la plupart des villes libanaises. « Le souk me fait beaucoup penser à Damas, se souvient une femme du groupe. Il y aussi beaucoup de magasins et de monde dans les rues... C'était comme ça à Beyrouth avant que la ville ne soit bétonnée. Petite, j'accompagnais ma mère dans le souk. » Un sentiment de nostalgie qui semble être partagé parmi ces amoureux du pays : « Le Liban on l'aime autant qu'on le déteste », lance un autre participant. « Heureusement qu'il nous reste la nature pour nous évader des villes », s'exclame une autre femme.

Une nature remarquable à laquelle la vallée de Nabatiyeh ne fait pas exception. Après la visite de la ville, le cortège reprend la route, direction la forteresse de Beaufort et sa vue à 360° au-dessus de la rivière Litani. « D'ici, on voit Chypre et Israël, explique le guide. C'est un point stratégique, longtemps occupé par diverses forces armées. » Le château de Beaufort est une véritable merveille, construit par les croisés au XIIe siècle. Étendu sur 1 300 m2, l'édifice était une des forteresses les plus importantes de la route de la Galilée. Construit sur un précipice rocheux, la vue est imprenable sur la vallée. « À l'époque, la montagne de Marjeyoun était peuplée d'une immense forêt de cèdres, ce qui en faisait un endroit très prisé des conquérants à la recherche de bois précieux », précise le guide.


(Lire aussi : Irina Bokova à Beyrouth : La protection du patrimoine, un impératif sécuritaire)


« Je suis venu pour la première fois au château de Beaufort avant la guerre, raconte un vieil homme. Je voulais voir dans quel état il se trouvait après les bombardements israéliens. » Lieu de retrait des fedayins palestiniens, la forteresse a été bombardée en 1982 par l'armée israélienne, qui en occupera les lieux jusqu'en 2000. L'édifice a été fortement endommagé par les bombardements et les occupations successives, occasionnant la destruction des éléments médiévaux. Il reste, néanmoins, un des sites les plus fascinants de la région.

La journée s'est terminée par la visite de deux maisons traditionnelles en pierre, dans un quartier de Nabatiyeh. Accueilli chaleureusement par les familles qui résident dans ces vieilles bâtisses, le petit groupe de visiteurs a pu se restaurer, entre prunes et chocolats, avant de reprendre la route pour Beyrouth.

Le saviez-vous ? Le Liban a son Thomas Edison !

Il voulait « éclairer le désert de l'Orient ». C'est par ces mots qu'on fait référence à Hassan Kamel el-Sabbah. Né en 1895 à Nabatiyeh, il est à l'origine de 112 inventions dans le domaine de l'électricité.
Il a étudié à l'Université américaine de Beyrouth avant de faire son service militaire dans l'armée ottomane comme opérateur télégraphe. En 1921, il quitte le Liban pour les États-Unis où il étudie puis enseigne au Massachusetts Institute of Technology. En 1923, il est employé à la General Electric Company comme chercheur en mathématiques expérimentales. Il a été le premier à découvrir le principe de la fission nucléaire ainsi que le principe de l'énergie solaire et de la voiture électrique. Ses technologies sont appliquées dans les satellites et les vaisseaux spatiaux. En 1932, il est nommé « le plus jeune génie de l'Electrical Association ». Hassan Kamel el-Sabbah est décédé en 1935, dans un accident de voiture à New York.

Pour mémoire
La visite de Pharaon au Akkar, pour la randonnée de la LMTA, fait renaître les espoirs de développement

Le Liban en marche du nord au sud

Le château de Beaufort ressuscite de ses ruines



Envoyé de mon Ipad 

mardi 12 mai 2015

Dans les ruines du patrimoine chrétien au Moyen-Orient... - May MAKAREM - L'Orient-Le Jour

Dans les ruines du patrimoine chrétien au Moyen-Orient... - May MAKAREM - L'Orient-Le Jour

Dans les ruines du patrimoine chrétien au Moyen-Orient...

Élie Abi Nassif, professeur d'architecture qui dirige les travaux de diplôme à l'Alba et anime, depuis 2008, le cours patrimoine religieux ; Guy-Roger Conchon, enseignant à l'Alba et membre de la mission archéologique française à Kilwa, et Ghassan Shami Journaliste, chercheur et auteur du livre Au pays de saint Maron, ont donné une conférence sur « Le patrimoine religieux en Orient chrétien ».

Sur le chapitre libanais, trois églises « paléo-chrétiennes », définitivement disparues, ont été évoquées par Élie Abi Nassif. « Il ne reste plus que leurs mosaïques pour témoigner de leur passé ». Celle de Khaldé, au sud de Beyrouth, a été fauchée par les travaux d'autoroute qui mène vers le Sud. « Ses fondations, encore visibles, sont devenues un dépotoir d'ordures ! » a fait observer le conférencier, signalant que la mosaïque qui décorait ce lieu de culte a été posée juste en face du musée national, dans le petit jardin renfermant les cinq colonnes romaines découvertes au centre-ville en 1940. S'appuyant sur les relevés des plans existant à la DGA, les étudiants de l'Alba ont pu reconstituer son architecture. Deux photographies de la maquette sont actuellement exposées au Louvre, dans l'espace dédié aux arts de l'islam.

De même, une modélisation 3D, réalisée d'après les données archéologiques (mosaïque, murs porteurs et traces de colonnes), offre une image de l'architecture de l'église byzantine du temple d'Echmoun. Une autre dédiée à saint Christophe a été découverte par Ernest Renan, sur la route de Qana (entre Tyr et Qana), dans les environs de la tombe de Hiram, roi de Tyr. La mosaïque a été transportée au musée du Louvre.
Élie Abi Nassif indique qu'au IVe siècle, l'Asie mineure, l'Afrique du Nord et le golfe Arabo-Persique abondaient d'églises et de monastères. C'était avant l'islam. « Aujourd'hui, il n'en reste plus rien, ou presque rien, sinon des ruines, comme celles de Saint-Siméon-le-Stylite (Qala't Semaan), au nord d'Alep, qui s'étendait autrefois sur 12 mille mètres carrés bâtis. Ou encore celles de Sergio Polis à al-Rasaphe où les deux saints martyrs Serge et Bacque ont été enterrés. »

(Pour mémoire : « Regardez ! Une carte de la Syrie d'avant-guerre... »)

Un monastère dans le désert d'Arabie
Prenant à son tour la parole, Guy-Roger Conchon a donné une description générale du monastère posé sur un plateau désertique à Kilwa en Arabie saoudite. Les explorations menées par la mission archéologique de l'Université de Nancy 2, dirigée par Saba Farès, indiquent que Kilwa, située sur la route caravanière du myrrhe et de l'encens, a fait l'objet d'une occupation chrétienne au Ier siècle de l'ère chrétienne. La communauté tirait profit d'une agriculture irriguée au moyen de systèmes hydrauliques ambitieux. Ces chrétiens ont également laissé de nombreux témoignages architecturaux, cellules isolées pour des moines, chapelle, église, cuisine, réfectoire, citernes d'eau, jardins, une quantité de croix marquées sur la pierre et des épigraphies commémorant les cultes, dont une inscription gravée sur le linteau de la porte d'une cellule. Dans la partie droite de ce linteau qui mesure 1,20 m de long sur 0,30 m de hauteur, est dessinée une croix aux bras en forme de triangle. À gauche se trouve l'inscription, dont Saba Farès, qui dirige la mission archéologique, propose la lecture suivante : « Bism Allah ḥimat ahl Takla min iqlîm » ou « Au nom de Dieu, (ceci est) le territoire protégé de la communauté de Thècle de l'iqlim », la sainte patronne dont le culte est répandu en Syrie.

« Le toponyme et l'architecture sont des détails qui indiquent une culture syrienne », souligne Guy-Roger Conchon. En effet, « le système constructif rappelle celui de la plaine de Hauran, en Syrie. Les bâtiments collectifs, bien préservés, sont en pierres de très grande taille, avec un lien à base de chaux. Des pierres sèches sont employées pour la construction des cellules des moines, dont l'état de conservation est très mauvais. Les pierres tombales sont regroupées en nécropole évoquant un tumulus ». Quant à l'église, il fait observer qu' « elle est construite sur le modèle des églises nestoriennes qu'on retrouve en Mésopotamie ».

(Pour mémoire : "Pas une seule strate de la culture syrienne -pré-chrétienne, chrétienne, islamique- n'est épargnée")

Sur les pas de saint Maron
Auteur d'une série de documentaires sur les premiers chrétiens (saint Maron, l'apôtre Paul, saint Simon le Stylite) mais aussi sur Damas, Seidnaya et Maaloula, sur le monastère Saint-Georges al-Homeira' dans Wadi al-Nassara (vallée des chrétiens) et l'autel de la Sainte Vierge dans la cathédrale de Tartous, Ghassan Shami a sillonné les « villes mortes » dans le nord de la Syrie et plus particulièrement Jabal Semaan et sa capitale Brad où fut enterré saint Maron.

Appelé autrefois Kfar Nabo, Jabal Semaan compte 25 villages et 32 temples et églises bâtis entre le IVe et le VIIe siècle après l'ère chrétienne. Selon le conférencier, ici se trouve la plus ancienne église du monde : Fafertine. Sur son linteau est gravée la date de sa construction : 372 après J.-C. Plus au sud, sur les ruines du temple du dieu Nabo, saint Maron a bâti, en 398, son église ou basilique de 27,30 m de long et 16m de large.


Après la mort de saint Maron, Kfar Nabo s'est dotée d'un hôtel de deux étages pour accueillir les pèlerins. Construit entre 504 et 505, il comporte des façades de colonnes carrées. Des croix sont gravées sur les linteaux dont l'un porte l'inscription suivante : « Au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit. Dieu prend soin de notre entrée et de notre sortie. Pour accomplir le vœu de Zachée en 553 » (ce qui équivaut au calendrier d'Antioche à 504/505 ap. J.-C.). Le secteur comprenait un temple dédié aux reliques des martyrs. Sa date de construction, 574 selon le calendrier d'Antioche, est gravée en syriaque sur le linteau de son entrée sud. Le conférencier relève aussi qu' « un nombre d'huileries indique l'expansion de la culture des olives à Kafr Nabo. L'une d'elles datant date du IIIe siècle ap. J.-C. a été creusée dans la roche souterraine (...) Elle est unique par sa forme et la finition de ses matériaux ».

(Diaporama : Les deux visages d'Alep)

Le palais de Brad
Abordant ensuite Brad, la capitale du mont Nabo, Ghassan Shami fait observer que c'était « une ville monumentale. Sa prospérité avait débuté aux IIe et IIIe siècles ap. J.-C ». Elle était dotée d' « édifices luxueux comme l'Androne, d'un marché commercial (souk), de bains publics encore bien conservés, d'un majestueux tombeau romain, d'huileries,... Elle s'est beaucoup développée entre le IVe et le VIIe siècle : le sanctuaire de saint Maron et deux couvents et trois églises y furent construits ». Dont celle de Julianos, la plus grande église en Syrie du Nord après celle de Saint-Siméon. Construite à l'emplacement d'un temple païen, elle déroule 42 m de long et 22,50 m de large. Dans sa cour a été érigé le sanctuaire de saint Maron.
Et ce n'est pas tout. Au sud-ouest du village de Brad, sur une colline, se dresse « un des plus beaux couvents de la Syrie du Nord (palais de Brad) ». Il date du VIe siècle. « La chapelle et les cellules des moines sont encore intactes », et une partie de la colonne d'un ermite est encore debout ; de même, la tour de 10 mètres du haut de laquelle les moines surveillaient les travaux des champs.

Pour conclure, le conférencier donne un aperçu sur l'architecture des églises du nord de la Syrie en citant l'archéologue américain Howard Crosby Butler : « Au début du IVe siècle, de nouveaux éléments ont apparu dans l'architecture de la Syrie du Nord, à la lumière des règles dominantes dans les centres politiques en Orient, et en Occident. Ces étranges éléments ne sont ni grecs ni romains... Ils lancent une nouvelle tendance tout au long de trois siècles, comme un nouveau style. Ils sont un aspect d'influence oriental qui paraît aussi dans les inscriptions syriaques qui se mélangent, dans cette région, avec les inscriptions grecques. Sans doute, la plupart du peuple de ce pays sont araméens. En effet, l'art régional ne pouvait pas paraître durant les pouvoirs grecs et romains et qui était influencé, durant un moment, par le courant classique (...) Et l'architecture classique qui fut imprégnée d'une nouvelle vie, et renouvelée par un peuple inspiré et patriotique, est devenue plus effective dans l'architecture chrétienne qui a englobé les montagnes d'Antioche de l'Orient. »

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dimanche 10 mai 2015

Le Château de Beaufort au Sud Liban


Situé au Sud Liban, le château de Beaufort s'élève sur un éperon rocheux Nord Sud à une attitude de 710 mètres surplombant les gorges du Litani. De forme triangulaire, le château mesure 90 m de base et 170 à sa hauteur. Il se développe sur 2 niveaux, Le château haut à l'ouest qui épouse les courtours de l'éperon et le château bas à l'est. Par sa situation géostratégique, il sera toujours une position âprement disputée, notamment avec la présence palestinienne puis d'unités israéliennes lors de l'occupation du Sud Liban.

Le château haut est défendu par une enceinte datant probablement des débuts de l'installation franque du 12ème siècle et fut remanié au 13ème  siècle: 2 imposantes tours circulaires ont renforcé son flanc sud, tandis que 2 tours maitresses, l'une carrée et l'autre hexagonale défendent la courtine ouest et sa pointe nord. A l'intérieur de l'enceinte du château, se trouvent une salle gothique et des installations résidentielles et artisanales d'époque médiévale puis ottomane. Du coté est, un glacis protège le château haut et permet de contrôler le château bas. Le château bas est de forme allongée et fut éditifée aux époques ayyoubide et mamelouke. Protégé par une enceinte et par 4 tours circulaires, le château bas comporte une entrée, des étables, des chambres de tir et de stockage, des casemates et un arsenal. A son extrémité Nord, se trouve une tour résidence.

Le château de Beaufort a été construit avec des pierres calcaires provenant des proches carrières. Au Sud du Château, un plateau s'est ainsi constitué suite à l'extraction des pierres dans cette zone. D'autres carrières sont toujours présentes à proximité. D'autres pierres ont également été extraites du château même et directement utilisées sur les murs formés par la taille même du rochers. Il s'agit là de la raison pour laquelle, l'édifice porte le nom de Chqif, nom syriaque vouant dire en arabe grotte taillée dans le rocher. Les pierres du château portent jusqu'à nos jours les traces des outils et des différentes techniques de taille. Ainsi, on peut y déceler des traces de pics et de coins des carriers, celles des broches et des ciseaux etc… et surtout celles de la Shahouta, outil typiquement oriental.

Certaines parties comportent des tailles très raffinées avec des moutures et des motifs sophistiqués comme la tour maitresse ayyoubide et pour la salle gothique franque. De nombreuses marques de tailleurs sont également visibles sur les murs du château, il s'agit de marques de carriers, de tailleurs de pierre et parfois d'inscriptions qui permettent de reconnaitre la position d'un bloc dans la construction.



Lire la Suite: En Image: Le Château de Beaufort au Sud Liban http://libnanews.com/en-image-le-chateau-de-beaufort-au-sud-liban/#ixzz3ZjzgQSps 
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Le Liban veut redevenir le pays du miel - Céline HADDAD - L'Orient-Le Jour

Le Liban veut redevenir le pays du miel - Céline HADDAD - L'Orient-Le Jour

Le Liban veut redevenir le pays du miel

« L'apiculture est un secteur crucial qu'il faut soutenir et préserver pour lui permettre de continuer à augmenter sa production et d'exporter », a plaidé le ministre de l'Agriculture Akram Chehayeb, lors de son intervention au Forum national de l'apiculture au Liban, mardi dernier. Il a raison : le pays « du miel et du lait » bénéficie toujours, en la matière, d'une réputation d'excellence. Cet avantage, le Liban le doit à la richesse d'un terroir, qui permet de récolter le précieux nectar sur trois saisons et de produire différents types de miel grâce à une flore diversifiée.

Pourtant, la production apicole demeure embryonnaire. En 2014, les quelque 120 000 ruches des 6 000 apiculteurs que compte le pays ont produit 1 800 tonnes de miel pour un chiffre d'affaires de 81 milliards de livres libanaises, selon le rapport sur l'apiculture au Liban en 2014 du Centre de recherche et d'études agricoles libanais (Creal). « Ces quantités ne sont pas suffisantes pour répondre à la demande locale », résume Nadine Chemali, chargée du projet du miel au sein du programme LIVCD (Lebanon Industry Value Chain Development), mis en place en 2013 par l'Agence des États-Unis pour le développement international pour soutenir le secteur.

De fait, le Liban demeure plus que jamais un importateur net de miel : les importations ont ainsi augmenté de 167 % en valeur entre 2011 et 2014, à 3,8 milliards de livres, tandis que, sur la même période, les exportations n'ont augmenté que de 88 % pour atteindre les 948 millions de livres (soit environ 12 % des revenus de la production nationale).

Mais la tendance pourrait s'inverser du fait d'un sursaut de la production nationale dans la dernière décennie, corollaire d'une professionnalisation en cours des acteurs qui reste à achever. Les volumes de la production nationale ont triplé depuis 2005, lorsque, avec le même nombre de ruches, elle plafonnait aux alentours des 600 tonnes par an pour un revenu global de 12 milliards de livres libanaises.

Déficit de professionnalisation
Plusieurs facteurs expliquent cette hausse. D'abord, la nécessité de répondre à l'accroissement de la demande sur le marché local en améliorant l'efficience et la productivité d'un secteur structurellement désorganisé. « L'écrasante majorité des apiculteurs sont des producteurs » amateurs « pour qui le miel vient en appoint d'une autre activité », explique Rami Ollaik, professeur à l'Université américaine de Beyrouth. Ces apiculteurs non professionnels souffrent d'un manque d'expérience et de formation à ce métier qui nécessite des connaissances techniques pour, par exemple, savoir choisir la reine des abeilles.

Un déficit de professionnalisation qui se retrouve également au niveau du marketing et de la distribution : en 2013, quelque 77 % de la production nationale était encore vendue directement aux consommateurs (à 25 dollars le kilo en moyenne). Mais la situation est en train de changer : « Avant 2006, le seul miel disponible dans les points de vente au Liban était importé – principalement d'Arabie saoudite et d'Europe. Depuis, les marques libanaises ont pénétré les réseaux de distribution et sont maintenant établies dans les circuits de vente », résumait un rapport d'évaluation du LIVCD.

L'amélioration de la commercialisation s'explique par la création de coopératives, une initiative diligentée par l'ancien ministère de l'Agriculture et soutenue par le LIVCD. Cela a permis notamment d'améliorer les techniques d'extraction du miel, et donc la productivité des ruches, ainsi que les méthodes de vente et de marketing. Le rapport d'évaluation du LIVCD dénombrait 62 coopératives, dont seulement neuf réellement actives, qui regroupent, chacune, entre 100 et 300 membres. Résultat, sur les cinq marques libanaises qui captent la plupart des ventes locales en supermarché (Jabal el-Cheikh, Kaddoum, B. Baladi, Matn el-Aalaet et l'APIS), trois sont des coopératives soutenues par le projet LIVCD. L'initiative américaine a ainsi permis à plus de 1 300 apiculteurs d'être formés aux techniques modernes, et 1 200 autres devraient l'être avant la fin du programme, en 2017.

Promouvoir l'exportation
Cette professionnalisation se traduit aussi au double niveau de la qualité et de la traçabilité des produits, permettant de renforcer la confiance des consommateurs envers les marques libanaises. Depuis 2013, le miel vendu au Liban doit répondre aux normes de l'Institution libanaise de normalisation (Libnor) et sa composition chimique doit être analysée par l'un des trois laboratoires que compte le Liban. De même, le ministère a émis en 2013 une directive pour réduire progressivement l'utilisation de tétracycline jusqu'à une interdiction totale en 2015. Mal employé par les apiculteurs – tant en volume qu'en fréquence d'usage –, cet antibiotique peut en effet engendrer une contamination du miel. « L'application de ces normes est cruciale pour promouvoir l'accès du miel libanais aux marchés européens », résumait Akram Chehayeb, lors du forum national de mardi dernier. Et cela semble fonctionner : le miel libanais commence à se faire une place à l'export, notamment vers les pays de la région. En 2014, l'Arabie saoudite, les Émirats arabes unis et la Jordanie absorbaient ainsi 76 % des exportations.

Reste toutefois un écueil, de taille, à surmonter pour continuer à glaner des parts de marché : les prix élevés du miel libanais. En moyenne, le prix d'un kilogramme de miel libanais tournait aux alentours de 12,85 dollars en 2011, contre une moyenne mondiale à 3,39 dollars. Un différentiel de compétitivité qui s'avère tout aussi pénalisant à l'export que sur le marché local, que la taxe douanière de 8 000 livres par kilo de miel importé ne suffit pas à compenser.

La qualité, une clé d'entrée sur le marché de détail ?

Pénétrer le marché de détail, c'est le pari réussi par deux marques locales. Fondée en 2012 par Antoine Abi Harb et son fils Joe, Le Miel du Levant se trouve sur les étals de la plupart des magasins bio et des pharmacies du Liban. La marque place ses ruches à plus de 3 km de toute source de pollution et produit le premier miel certifié bio au Liban par l'Union européenne. Elle produit plus de trois tonnes de miel par an et compte doubler sa production d'ici à l'année prochaine.
L'Atelier du miel, créé en 2008 par Marc Antoine Abi Nassif, son frère Ralph et Rabih Trablusi, possède 200 ruches. La marque a sa propre boutique à Achrafieh et vend 15 types de miel libanais et 15 miels importés. L'Atelier du miel fait systématiquement analyser son miel dans un laboratoire certifié pour vérifier l'absence de résidus d'antibiotiques et de pesticides.

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mercredi 6 mai 2015

عن 6 أيار...او "إبادة" ثلث جبل لبنان

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عن 6 أيار...او "إبادة" ثلث جبل لبنان

كبريال مراد -
بين الـ1916 والـ2015، تغيّرت معالم بيروت، وتبدّلت احوالها. بات قلب العاصمة في احيان كثيرة خالياً من الروح، وارتفع الحجر ليشكّل طوقاً من الاسمنت فوق ارض تحتضن في باطنها آثاراً عن حقبات مضت...
كثيرون يمرون بجوار تمثال الشهداء في وسط بيروت من دون ان يعرفوا تاريخيته ورمزيته. قد يعتقد البعض منهم أنه أحد المجسمات او النصب التذكارية الحزبية المنتشرة في العديد من المناطق اللبنانية، وقد يظن آخرون انه جاء ليذكّر المارة بمأساة الحرب اللبنانية التي اندلعت في العام 1975، لاسيما انه يحمل شظايا من تلك الحقبة ولكن لهذا التمثال، ولتلك الساحة روايتها.
ووفق المراجع المختلفة، تعود الحكاية الى العام 1916 أثناء الحكم العثماني في البلاد ، إذ أعدم جمال باشا قائد الجيش العثماني في البلاد، الذي عرف بالجزار، 14 وطنياً لبنانياً في الساحة إثر خسارة الدولة العثمانية الحرب العالمية الأولى متهماً إياهم بمساعدة الأعداء.
وعند دخول الفرنسيين إلى البلاد، أمر الجنرال الفرنسي غورو بإنشاء قوس تذكاري للشهداء، كما تسمية المكان "بساحة الشهداء". حينها بنى النحات يوسف الحويك من الصخر اللبناني نصباً يمثل امرأة مسلمة وأخرى مسيحية تندبان على قبر. ولكن تم هدم التمثال خلال الاستقلال لاعتباره رمزاً للذل، حسب المؤرخين.
في العام 1950، أمر رياض الصلح بتهديم السراي لتوسيع الساحة وإنشاء مناطق تجارية حديثة فأصبحت ساحة الشهداء قلب بيروت التجاري. وبعد عامين في أواخر عهد الرئيس بشارة الخوري خصصت الحكومة جائزة دولية لوضع تصميم جديد لنصب الشهداء وتم اختيار تصميم المهندس سامي عبد الباقي وهو عبارة عن قوس بارتفاع 27 متراً وعرض 24 متراً وتحته مسلّة بارتفاع 8 أمتار، تعلوها مصطبة على جانبيها شعلتان دائمتا الاشتعال. إلا أن حوادث العام 1958 حالت دون إتمام العمل.
وبعد أحداث العام 1958، كلف مجلس مدينة بيروت البلدي النحات الايطالي مارينو مازاكوراتي بنحت نصب جديد للشهداء. وأنهى العمل بعد 30 شهراً بالتمثال الحالي الذي دشّن في العام 1960 برعاية الرئيس اللواء فؤاد شهاب.
في الوقائع اذاً، يختصر التمثال من اعدموا في وسط بيروت على يد جمال باشا السفاح، ولكن، للمؤرخين والكتاب رأيا آخر، فهناك عملية تجويع ممنهجة مارسها العثمانيون، ادت الى ابادة نحو 250 ألف لبناني، وربّما أكثر.
وفي هذا السياق، تقول الدراسات: إن داود باشا اجرى في العام 1913 إحصاء حدّد عدد سكّان متصرّفية جبل لبنان بـ414800 نسمة. لكن أرقام أعداد الوفيات بسبب المجاعة متفاوتة فتقرير الصليب الأحمر الأميركي يقدّر العدد بـ250 ألفاً، أما ترابو مسؤول المخابرات الفرنسيّة في أرواد فيقول إن العدد بلغ 110 آلاف في كسروان وجبيل والبترون والمتن غير أن هذا الرقم بقي محصوراً بأربع مناطق فقط. اما الـEgyptian Gazette فتتحدث عن 200 ألف، وترجّح تشتلر الألمانية مقتل 200 ألف بين سورية ولبنان".
مهما تفاوتت الارقام، فإنها تلتقي عند أن "ثلث الشعب اللبناني قضى بسبب المجاعة وانتشار الأمراض" . مارس الاتراك الحصار والتجويع والإخضاع على سكان جبل لبنان. وفي هذا السياق، يتحدّث نقيب اطباء لبنان في بيروت البروفسور أنطوان البستاني في كتابه "تاريخ المجاعة الكبرى في جبل لبنان (1915 – 1918) إبادة مرّت بصمت" عن "إبادة من الدرجة الأولى حصلت نتيجة إرادة مسبقة وتمت ترجمتها بحصار برّي فرضه العثمانيون على كامل جبل لبنان لمنع إدخال القمح من البقاع وسورية، وفي المقابل قاموا بمصادرة القمح من البيوت لإطعام جيوشهم".
يورد البستاني كيف باع الأهالي بيوتهم ورهنوها مقابل كيس من القمح وباعت النساء أجسادهن... ليؤكد ان ما حصل كان رهيباً حرّك اللبنانيين في مصر وبلدان الإنتشار، الامر الذي دفع بالملك الإسباني والولايات المتحدة الى الضغط على السلطنة من دون جدوى.
في مقاربته، لا يقتنع البستاني بالرأي القائل بأن ما حصل جاء نتيجة الحصار البحري الذي فرضه الحلفاء "فالقمح يصل إلى الجبل عن طريق البر من البقاع وسورية وليس من طريق البحر"، ويسأل "إذا كان الحصار البحري هو السبب فلماذا صادروا القمح من البيوت ومنعوا إدخاله إلى الجبل؟".
بعد مئة عام، تتكرر المأساة بأوجه جديدة، مع داعش واخواتها، تماماً كما حصل ويحصل مع اللبنانيين، تماماً كما حصل ويحصل مع السريان والآشوريين من سورية الى العراق. 


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