mercredi 24 septembre 2014

Au Liban, la famille Chemaly reste unie par Skype… et la prière | La-Croix.com

Au Liban, la famille Chemaly reste unie par Skype… et la prière | La-Croix.com
Avec mes meilleurs bonjours à Nada

À l'occasion du Synode qui s'ouvrira le 5 octobre, La Croix rend compte de la diversité des situations auxquelles sont confrontées les familles dans le monde.

Au Liban, compte tenu des incertitudes géopolitiques du Moyen-Orient, les familles sont confrontées aux nombreux départs, ou au non-retour, des enfants.

« Nous, chrétiens du Liban, craignons que nos petits-enfants ne mettent plus les pieds dans ce pays… » Les yeux de Raymond et de Jeanne Chemaly s'embuent de larmes lorsqu'ils évoquent l'avenir de leurs sept petits-enfants.

« Je ne vois pas ce qui pourrait les pousser à revenir vivre au Liban… Ayant grandi à l'étranger, ils n'auront pas le même besoin de retour à leurs racines. Tant que nous sommes là, ils le font, mais après notre mort  ? » s'interroge Raymond, 80 ans, assis bien droit dans le salon ensoleillé de leur vaste maison de pierres jaunes, sur les hauteurs de Souhailé, gros bourg à 700 m d'altitude dans le Kesrouan, région maronite du Mont-Liban.

 « À qui iront nos propriétés ? À qui les transmettrons-nous ? » enchaîne son épouse. Tous les deux le savent : compte tenu des incertitudes géopolitiques dans ce Moyen-Orient méditerranéen, aucun de leurs trois enfants ne quittera désormais son pays d'immigration pour revenir s'installer ici.

Des enfants aux Etats-Unis, en France, au Maroc

L'aîné, Kamal, 47 ans, marié avec une Française, Anne, est neurologue à l'hôpital de Santana, en Virginie (États-Unis) : leurs trois enfants reviennent chaque été passer quelques semaines chez leurs grands-parents.

Le deuxième, Zahi, 45 ans, est docteur en biotechnologie et a créé une usine de cidre sans alcool à Saint-Brieuc (Côtes-d'Armor) : avec son épouse libanaise Marianne, il a deux enfants.

Quant à Maya, 42 ans, après des études de littérature et de musique, elle s'est mariée avec Antoine, ingénieur libanais, avec qui elle a deux fils, dont l'un vient d'intégrer HEC à Jouy-en-Josas (Yvelines). Depuis huit ans, ils sont installés au Maroc où Maya s'est lancée avec succès dans la composition de comédies musicales et l'animation d'une troupe de 80 choristes.

Difficulté de maintenir des liens

Cet été, les parents, les trois enfants et les sept petits-enfants Chemaly se sont retrouvés une semaine chez Maya au Maroc : « Cela faisait quatre ans que nous ne nous étions pas vus », précise Zahi, en soulignant l'importance de ces retrouvailles.

Certes, tout au long de l'année, les trois enfants sont en contact régulier par mail et par Skype : « Ils se tiennent au courant de leur quotidien et nous les appelons chacun deux ou trois fois par semaine », poursuit Jeanne.

Mais Raymond estime, « à la lumière de ce qui se vit dans d'autres familles amies », qu'il sera difficile pour ses sept petits-enfants de maintenir de tels liens. « Cette insécurité croissante, nous la partageons avec les chrétiens d'Alep ou de Mossoul ! » résume-t-il.

 > Lire notre dossier sur les Chrétiens d'Orient  

Le couple porte sa peine en se rappelant « la longue histoire marquée de guerres, de souffrances et de misères » des chrétiens maronites libanais.

Pendant la Grande Guerre, des dizaines de milliers de maronites du Mont-Liban sont morts de faim, du fait des réquisitions systématiques des récoltes et denrées alimentaires par les troupes ottomanes, de l'embargo imposé par la flotte anglaise sur les côtes libanaises et de diverses maladies de plantes ou invasions de criquets.

Les prières apprises aux petits-enfants en arabe

 « C'est la foi, depuis des siècles, qui nous a aidés à traverser toutes ces épreuves », insiste Jeanne. Avec son époux, elle a été responsable des Équipes Notre-Dame (END) au Liban de 1992 à 2010. Ce mouvement de spiritualité conjugale compte aujourd'hui une soixantaine d'équipes à Beyrouth, dans le Mont-Liban et dans la Bekaa, soit environ 300 couples.

 « Nous devons beaucoup aux Équipes Notre-Dame pour le maintien et le rayonnement de notre foyer », estiment Raymond et Jeanne. Deux de leurs enfants assument, à leur tour, en couple, des responsabilités au sein des END : Kamal et Anne dans l'État de Virginie, et Zahi et Marianne comme « foyer de liaison » à Saint-Brieuc. « Les membres de notre équipe étaient pour eux comme des oncles et tantes », assure Jeanne.

 « Nous emmenons nous aussi nos enfants aux réunions des END, une façon de maintenir les traditions », sourit Zahi. Son épouse a appris à leurs deux enfants, de 12 et 8 ans, le Notre Père et le Je vous salue Marieen arabe libanais. « Lors de notre prière en famille le soir, nous les récitons ensemble », explique Zahi, avec l'espoir que ses enfants continueront de les dire ainsi en arabe « même si un jour ils n'ont peut-être plus de lien avec le Liban ». 

La « Ligue des Chemaly de Souhailé » pour maintenir le lien

 « Nous nous disons que c'est peut-être Dieu qui veut que nos enfants choisissent de partir », réfléchit Raymond, ancien professeur de littérature française à l'université de Beyrouth. Cette conviction, le couple l'évoque souvent dans ses méditations : « Selon la charte des Équipes, nous sommes fidèles à la prière conjugale et familiale », confie Jeanne qui ne doute pas que ces intercessions quotidiennes soient aussi utiles que le téléphone pour maintenir l'affection par-delà les distances.

Une certitude que partagent Labib et Thérèse Chemaly. Ces cousins issus de germains, également installés à Souhailé, dans une maison plus ancienne, en contrebas de celle de Raymond et Jeanne, sont membres, tout comme eux, de la « Ligue des Chemaly de Souhailé » qui regroupe à travers le monde plus d'un millier de familles portant ce nom du Kesrouan.

Tous deux ont fait leur carrière dans l'enseignement catholique au Liban, elle comme professeur d'histoire et lui comme catéchète. Et ils voient s'éloigner leurs deux filles. Sandra, 32 ans, mariée à Patrick, né à Jounieh, a une fillette, Estelle, âgée d'à peine 4 ans.

Entre le Liban et l'étranger pour le travail

Comme beaucoup de Libanais en recherche de « stabilité financière », Patrick se partage entre son pays et l'étranger – notamment le Kenya, le Sénégal et l'Arabie saoudite – pour de l'import-export de matériaux de construction… Bientôt, le couple s'installera à Djedda, seconde ville d'Arabie saoudite, à deux heures d'avion de Beyrouth.

 « Ce sera plus commode pour moi », assure Patrick qui constate que, dans sa promotion de Sciences-Po à l'université jésuite Saint-Joseph de Beyrouth, « 100 % des garçons sont partis travailler à l'étranger, tandis que la plupart des filles sont restées ici ». 

Quant à Sabine, 30 ans, après ses études d'informatique et quelques années à Beyrouth pour une grande entreprise américaine, elle a émigré à Stockholm. Là-bas, elle a fait connaissance d'Anders Holck, protestant évangélique. « Ils se sont mariés civilement en Suède l'an dernier, et religieusement au Liban cet hiver », précise Thérèse en montrant le faire-part rédigé en suédois.

Une médaille miraculeuse

 « Notre fille a gardé une foi profonde et fréquente la paroisse maronite de Stockholm », poursuit Thérèse en disposant des verres rafraîchissants de charab-el-toute (sirop de mûre traditionnel) et des mankouché (pizzas au thym ou au fromage).

Labib et Thérèse, qui se sont déjà rendus trois fois en Suède depuis 2011, communiquent avec Sabine plusieurs fois par jour sur Skype. « Elle n'a pas tant le mal du pays que le mal de la famille », sourit le père. « Avant son départ, je lui ai donné une médaille miraculeuse de la Rue du Bac, confie-t-il. Car c'est la Vierge qui nous protège ! » 

Sabine l'a mise dans son porte-monnaie, mais un jour elle l'a égarée, avec tous ses papiers. Au bout de deux semaines, elle l'a retrouvée : « Un Irakien avait retrouvé son porte-monnaie sous la neige et le lui a rapporté… à cause de la médaille ! » 

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Plus de quatre millions de Libanais à travers le monde 

Selon les estimations les plus raisonnables, plus de 4 millions de Libanais vivent en diaspora, dont beaucoup possèdent une autre nationalité. Les plus importantes communautés libanaises sont installées aux États-Unis (1,3 million) et au Brésil (1 million), suivies de celles d'Argentine (650 000) et d'Australie (368 000).

Il existe aussi d'importantes communautés au Canada (250 000, dont 140 000 au Québec), en France (225 000), en Colombie (180 000) et en Équateur (108 000). La Côte d'Ivoire est le pays africain qui compte le plus de ressortissants libanais (60 000, majoritairement chiites), suivie par le Sénégal (25 000).



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Pas de « peine capitale » pour les vestiges de l’hippodrome romain de Wadi Abou Jmil - May MAKAREM - L'Orient-Le Jour

Pas de « peine capitale » pour les vestiges de l'hippodrome romain de Wadi Abou Jmil - May MAKAREM - L'Orient-Le Jour

Des témoins ont, semble-t-il, confondu destruction et travaux de démontage de la spina et des gradins qui seront entreposés dans un lieu sécurisé en attendant de les réintégrer dans le projet immobilier prévu sur le site en question. À la demande du ministre, le responsable des fouilles de Beyrouth, Assaad Seif, a expliqué que « pour construire leurs fondations, les bâtiments des années cinquante avaient fait couler du béton armé sur les parties archéologiques. Et les marteaux piqueurs entreprennent de casser ce béton pour libérer l'archéologie, avant d'entamer la "dépose", qui consiste à dégager en bloc les vestiges pour les conserver à l'abri. Il s'agit là d'un travail minutieux et méthodique. Ni plus, ni moins », selon
l'archéologue.
Le ministre Araïji affirme poursuivre dans la voie tracée par son prédécesseur Gaby Layoun. Et c'est « par conviction », dit-il, qu'il le fait. Il rappelle que la propriété étant un droit sacré, « l'expropriation de la parcelle ne pouvait se faire qu'à travers une procédure légale, c'est-à-dire moyennant une indemnité. Or il s'agit ici de beaucoup d'argent que l'État n'est pas en mesure d'avancer. Par conséquent, nous ne pouvons pas ad vitam aeternam interdire au propriétaire d'exploiter son bien. »

(Pour mémoire : Le dossier de l'hippodrome romain à Wadi Abou Jmil est clos)

Le Conseil d'État a tranché
« Dans l'état actuel des finances du pays, c'était la seule solution possible pour conserver et mettre en valeur ce patrimoine », poursuit le ministre, rappelant que « la construction du futur musée est financée par la société Beirut Trade, propriétaire du projet immobilier ; les frais d'entretien seront aussi à sa charge. L'espace, avec son accès indépendant, sera ouvert au public à des heures fixes comme dans tous les musées ». Et d'ajouter qu'il est « prêt à tout débat à condition qu'il se déroule dans un esprit objectif et scientifique ».
Pour rappel, en décembre dernier, le Conseil d'État avait statué en faveur de la société Beirut Trade, lui donnant le plein droit de construire son projet immobilier sur le bien-fonds 1 370 englobant l'hippodrome romain à Wadi Abou Jmil. L'Association pour la protection du patrimoine libanais (APPL), qui s'était portée partie civile en engageant une procédure auprès du Conseil d'État pour obtenir l'annulation de la décision n° 849 du 24 février 2012 rendue par le ministre de la Culture Gaby Layoun, avait perdu le procès.
La commission d'experts, réunie à cette occasion par le président du Conseil d'État Chucri Sader, avait soutenu que l'opération portant sur le démantèlement des vestiges, pour permettre de creuser les fondations, répond à des normes internationales.

Le mécénat pour donner à voir
Par ailleurs, le ministre Rony Araïji a instauré une nouvelle règle du jeu relative au mécénat : toute institution ou fondation qui financera la restauration d'objets archéologiques aura le privilège de les exposer dans ses locaux, pour un temps déterminé. Une contribution précieuse au vu du budget dérisoire alloué au ministère de la Culture et, par conséquent, à la Direction générale des antiquités (DGA).
Fière d'associer son nom au plan de conservation du patrimoine libanais, la Middle East Airlines a été la première à s'engager. Son espace Business Lounge, qui accueille des dizaines de milliers de passagers chaque année, présentera, dans un mois, « sa » collection.
Grâce à un autre sponsor, dont le nom n'a pas été dévoilé, ce programme pourra s'étendre à d'autres secteurs de l'aéroport, remettant ainsi à l'honneur le tourisme culturel !
L'initiative est un projet pilote susceptible d'être reproduit dans différents lieux, selon le ministre. Elle permet ainsi de promouvoir le patrimoine en mettant en valeur une myriade de trésors qui dorment depuis des décennies dans les dépôts de la DGA.

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Pas de « peine capitale » pour les vestiges de l’hippodrome romain de Wadi Abou Jmil - May MAKAREM - L'Orient-Le Jour

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mardi 16 septembre 2014

Au Liban, la photo et la mode pour la paix - iloubnan.info

Au Liban, la photo et la mode pour la paix - iloubnan.info

Au Liban, la photo et la mode pour la paix - iloubnan.info

 Journée de la paix pour le Liban
Un défilé de mode… vertical. Un défilé où l'on marche sur les murs, dans un monde où l'on a souvent l'impression de marcher sur la tête. C'est l'événement que Nabil Tabet et sa société Bee ont imaginé pour célébrer la Journée de la Paix au Liban.

Nabil Tabet connaît bien l'univers des événements fashion. Ancien directeur du marketing international de Chloé à Paris, il a déjà lancé toutes sortes d'initiatives plus originales les unes que les autres, cherchant à chaque fois à sortir des sentiers battus: un défilé dans un bassin du Trocadéro à Paris, vidé exprès pour l'occasion. Ou un autre, organisé dans un stade de Sumo au Japon.

Alors un défilé de mode vertical, pourquoi pas.

La Journée Internationale de la Paix a été créée par l'ONU il y a 33 ans. Mais ce n'est que depuis trois ans qu'elle est célébrée au Liban. "Parce qu'on n'y avait pas pensé avant," affirme tout simplement Nabil Tabet qui, lui, y a pensé. Il organise depuis lors cette journée chaque année, chaque fois sur un theme précis, et chaque fois en désignant une personnalité qui incarne les valeurs de la paix au Liban. Il y a eu Leila El Solh pour la première edition, puis Maxime Chaaya l'an passé. Pour 2014, ce sera May Khalil. Thème choisi: la photo de mode et le patrimoine libanais.

"L'idée est de faire la promotion du patrimoine libanais dans le monde" explique Tabel. De montrer ainsi la beauté et la richesse du pays, son histoire aussi. Bien au delà de la guerre, qui reste dans tous les esprits.

C'est vrai que l'idée de célébrer "La journée de la paix" au Liban peut faire sourire, ou pleurer. "Mais justement, il faut dépasser tout ça. Le peuple libanais est pacifique. La guerre, il l'a suffisamment subie, il ne veut plus en entendre parler. Nous devons continuer nos efforts pour montrer une autre facette du pays, qui est celui où sont nés trois elements essentiels du monde d'aujourd'hui, à savoir l'alphabet, certaines bases de la jurisprudence et le commerce. Vous saviez que la première facture a été émise au Liban, avec les Phéniciens, qui apportaient la pourpre en Sicile."

Bref, le Liban a de quoi faire parler de lui autrement que par la violence.

Pour cette journée de la paix, de jeunes photographes libanais ont shooté des mannequins portant les creations de designers libanais, sur des sites historiques libanais. Ces photos ont été exposées au musée Mim avant d'etre transferees à Zaytouna Bay.

On ne sait pas quel impact cette journée libanaise de la Paix aura dans le monde, ni sur le plan local. "Mais ce qui est sûr," dit Nabil Tabet, "c'est qu'à chaque fois qu'on m'en parle au Liban, on me dit "Heureusement que cette journée existe. On en a besoin".


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lundi 15 septembre 2014

Les guerres sont l'ombre de Caïn


Cité du Vatican,13 septembre 2014 (VIS). A l'occasion du premier centenaire de la grande guerre, le Pape a célébré une messe au mémorial militaire italien de Redipuglia (au Frioul). Arrivé du Vatican en hélicoptère vers 9 h, il s'est aussitôt rendu par le route au cimetière militaire de Fogliano di Redipuglia où reposent 14.550 soldats austro-hongrois "unis dans la mort comme dans la vie". Il a déposé une couronne sur le monument central abritant les restes de 7.000 soldats anonymes. Puis il a gagné le pied du Sei Busi, montagne disputée au début du conflit, pour visiter le cimetière monumental italien de Redipuglia où reposent plus de 100.000 soldats tombés au front. Au centre se trouve le tombeau du prince Emanuele de Savoie-Aoste, commandant de la III Armée, inauguré en 1938 en présence de 50.000 vétérans de la première guerre mondiale.

A l'homélie de la messe, reprenant la première lecture du jour qui rapporte le meurtre d'Abel, le Saint-Père a condamné l'indifférence face à la guerre: Admirant la beauté de ce paysage, a-t-il dit, en ces lieux où des hommes et des femmes travaillent, où les enfants jouent et où les personnes âgées rêvent, je ne peux que dire: La guerre est une folie. Alors que Dieu dirige sa création, et que nous les hommes, nous sommes appelés à collaborer à son ?uvre, la guerre détruit. Elle détruit aussi ce que Dieu a créé de plus beau, l?être humain. La guerre défigure tout, même le lien entre frères. La guerre est folle, son plan est la destruction, se développer en détruisant. La cupidité, l?intolérance, l?ambition du pouvoir sont certains des motifs qui poussent à décider la guerre, et ces motifs sont souvent justifiés par une idéologie. Mais d?abord il y a la passion, il y a une impulsion déformée. L?idéologie est également une justification. Et lorsqu'il n?y a pas d?idéologie, il y a la réponse de Caïn: Que m?importe? Suis-je le gardien de mon frère? La guerre n'épargne personne, personnes âgées, enfants, mamans, papas? Que m?importe? Au dessus de ce cimetière, flotte la devise narquoise de la guerre: Que m?importe? Tous les êtres humains qui reposent ici avaient des projets et des rêves, mais leurs vies ont été brisées. L?humanité a dit: Que m?importe? Pourquoi, pourquoi? Aujourd?hui encore, après l'échec renouvelé d?une seconde guerre mondiale, on peut, peut-être, parler d?une troisième guerre par morceaux, avec des crimes, des massacres, des destructions. La première page des journaux ne devrait-elle pas avoir pour titre: Que m?importe? Aujourd'hui comme hier, l'attitude de Caïn est exactement à l?opposé de ce que demande Jésus dans l?Evangile. Lui qui est présent dans le plus petit de ses frères, le Roi, le Juge du monde, il est l?affamé, l?assoiffé, l?étranger, le malade, le prisonnier. Celui qui prend soin de son frère entre dans la joie du Seigneur. Celui qui, en revanche, ne le fait pas, qui par ses omissions dit Que m?importe?, reste dehors.

Ici comme dans le cimetière voisin, sont enterrées beaucoup de victimes. Nous les évoquons aujourd?hui. Il y a les pleurs, il y a la douleur. Et d?ici nous rappelons toutes les victimes de toutes les guerres. Aujourd?hui encore les victimes sont nombreuses. Comment cela est-il possible? C?est possible parce que, aujourd?hui encore, dans les coulisses, il y a des intérêts, des plans géopolitiques, l?avidité de l?argent et du pouvoir, et il y a l?industrie des armes, qui semble être tellement importante. Et ces planificateurs de la terreur, ces organisateurs de l?affrontement, comme également les marchands d?armes, ont écrit dans leurs c?urs Que m?importe? C?est le propre des sages, que de reconnaître leurs erreurs, d?en éprouver de la douleur, de les regretter, de demander pardon et de pleurer. Avec ce Que m?importe? qu?ont dans le c?ur les affairistes de la guerre, peut être gagnent-ils beaucoup, mais leur c?ur corrompu a perdu la capacité de pleurer. Caïn n?a pas pleuré, il n'a pu le faire. Et son ombre de Caïn plane aujourd?hui sur ces cimetières. On le voit ici. On le voit dans l?histoire qui va de 1914 jusqu?à nos jours. Et on le voit aussi de nos jours. Avec un c?ur de fils, de frère, de père, je vous demande à tous, et pour nous tous, la conversion du c?ur: Passons de ce Que m?importe? aux larmes. Pour tous ceux qui sont tombés dans une hécatombe inutile, pour toutes les victimes de la folie de la guerre, en tout temps. Pleurer, l?humanité a besoin de pleurer, et c?est maintenant l?heure des larmes".

lundi 8 septembre 2014

Liban: le Musée national de Beyrouth lance son application mobile - Moyen-Orient - RFI

Liban: le Musée national de Beyrouth lance son application mobile - Moyen-Orient - RFI

Liban: le Musée national de Beyrouth lance son application mobile

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Avec notre correspondant à Beyrouth, Paul Khalifeh

Cette application, gratuite pour téléphones mobiles et tablettes, propose un parcours libre et autonome, émaillé de documentaires vidéo et d'explications audio sur 130 objets exposés au Musée national de Beyrouth. Elle offre une présentation détaillée de l'histoire du site, des informations historiques mais aussi pratiques comme les horaires d'ouverture, les agendas des expositions permanentes et temporaires. Il s'agit d'un projet inédit dans un musée du Proche et Moyen-Orient.

Projet inédit

L'utilisateur peut parcourir l'histoire du musée depuis sa fondation, découvrir les objets par ordre chronologique, par type de matériau ou selon leur emplacement au musée et visualiser les photos de ces objets. Le but n'est pas de mettre en ligne les milliers de pièces exposées, mais seulement une sélection d'œuvres phare, comme les sarcophages anthropoïdes phéniciens, et d'autres trésors du premier millénaire. Au musée même, le visiteur, qui aura auparavant téléchargé l'application pourra, à partir de son téléphone mobile, de sa tablette ou d'un des iPads disponibles sur le site, scanner les QR codes apposés sur une cinquantaine d'objets et écouter les explications en arabe, en français ou en anglais.

Genèse et objectifs du projet

Ce projet a pu être réalisé grâce à un couple de mécènes libanais émigrés, Antoine et Samia Meguerdiche, en coopération avec le ministère libanais de la Culture. Le but est de faire découvrir, en premier lieu, aux millions de Libanais de la diaspora, l'histoire de leur pays d'origine, mais aussi de sensibiliser les Libanais résidants à leur patrimoine, si souvent méconnu et négligé. Il s'agit de permettre, à chaque personne qui le souhaite, au Liban ou à l'étranger, de visualiser les trésors du Musée national de Beyrouth et d'avoir envie de le visiter et d'en savoir plus. L'application sera progressivement mise à jour et développée de manière à inclure le sous-sol du musée, qui sera ouvert au public une fois les travaux de réhabilitation terminés, en 2015.

L'impact de la guerre civile sur le Musée

Les travaux de réhabilitation se poursuivent près d'un quart de siècle après la fin de la guerre civile. Le Musée national de Beyrouth, qui était situé sur l'ancienne ligne de démarcation, qui coupait Beyrouth en deux, a subi de graves dégâts lors des combats. Mais l'imposante bâtisse de style colonial, dont la construction s'est achevée en 1937, a été relativement épargnée. Ses façades ont été criblées de balles et d'éclats d'obus et quelques salles ont été plus gravement touchées. Dès le début de la guerre, en 1975, le site a été fermé et la plupart des objets ont été transportés pour être protégés. Mais certaines sculptures, bas-reliefs et mosaïques, des époques hellénique, romaine et byzantine, trop lourds à transporter, ont été coulés sur place dans des chapes de béton, pour les mettre à l'abri des bombardements. Les miliciens qui s'entretuaient à l'extérieur ne se doutaient pas de l'existence de cet inestimable trésor tout près d'eux.

Une priorité nationale

Après la fin de la guerre, la réhabilitation du Musée national de Beyrouth est devenue une priorité nationale. D'importants fonds, publics et privés, ou provenant d'organismes internationaux, y ont été alloués. Un vaste programme de restauration des pièces archéologiques, sculptures, fresques et peintures, ainsi que des travaux de réhabilitation du bâtiment ont été accomplis. Certains chantiers sont toujours en cours. Le plus grand défi à relever a été la restauration des pièces exposées à une forte humidité pendant plus de 15 ans. Des archéologues et des experts du monde entier ont été mis à contribution et le résultat est impressionnant.

Pour en savoir plus:

-L'application pour téléphones mobiles et tablettes est disponible gratuitement sur l'Apple Store (IOS) sous le nom de Beirut Museum et sur Play Store (Android) sous le nom de National Museum of Beirut.



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