Dans "Les désorientés", l'académicien d'origine libanaise Amin Maalouf s'inspire de ses années d'université pour évoquer avec nostalgie son pays, "le Levant", où avant la guerre, toutes les communautés coexistaient.
Le roman démarre sur l'appel reçu par Adam, un historien parisien, parti de son pays natal vingt-cinq ans plus tôt.
L'un de ses amis de jeunesse, Mourad, est à l'agonie. Avant de mourir, il souhaite le revoir. Adam prend aussitôt l'avion et se retrouve soudain un quart de siècle en arrière dans les lieux et avec les gens quittés en raison de la guerre et sans Mourad, emporté par la maladie.
Alors, "les fantômes de ma jeunesse font irruption dans ma vie", écrit Adam dans son carnet.
"Adam est un peu mon double même si son histoire et sa famille ne sont pas les miens", reconnaît l'écrivain lors d'un entretien avec l'AFP à l'occasion du Salon du livre qui s'est tenu du 9 au 11 novembre à Brive.
Alors qu'il enterre Mourad, Adam retrouve ses amis d'enfance, tous de confessions différentes, qui formaient la bande des "Byzantins". Il y avait Naïm le juif, parti vivre au Brésil, Ramzi devenu moine et Nidal, le frère de Bilal mort à la guerre, un musulman extrémiste radical.
Tous les personnages du roman "sont imaginaires même s'ils possèdent des traits inspirés de gens que j'ai connus", explique Amin Maalouf - lui-même parti du Liban en 1976, un an après le début du conflit, en assurant que l'ouvrage n'est pas autobiographique.
"Pour Bilal, il y a une figure un peu ciblée, quelqu'un que j'ai bien connu à cette époque là, et qui a complètement disparu pendant quelques mois. J'ai appris un jour, qu'il appartenait à une milice et était mort dans un bombardement", se souvient l'écrivain, prix Goncourt en 1993 pour "Le rocher de Tanios".
La guerre et ses conséquences hantent chaque page de ce roman à la fois dense et poignant. "Le pays dont l'absence m'attriste et m'obsède, ce n'est pas celui que j'ai connu dans ma jeunesse, c'est celui dont j'ai rêvé, et qui n'a jamais pu voir le jour", écrit Adam.
"Cela appartient au passé"
Maalouf, qui depuis plus d'un quart de siècle consacre son oeuvre au rapprochement des civilisations, s'avoue "nostalgique" du pays qu'il a connu.
"Je pense qu'il y avait, dans cette partie du monde, une qualité de coexistence entre des communautés différentes qui a disparu et n'aurait jamais du disparaître car cela aurait dû être la préfiguration de l'avenir et aujourd'hui cela appartient au passé", dit-il.
Pour autant, à aucun moment de son récit il ne mentionne le mot Liban.
"Le Liban est un pays précis qui a eu une histoire. Je n'avais pas envie d'avoir la contrainte de tenir compte de la chronologie des événements", explique l'écrivain, aujourd'hui âgé de 63 ans.
Pour lui cependant, son personnage "culpabilise" plus que lui d'avoir quitté le Liban. "Je l'ai quitté en 1976, soit au bout d'un an de guerre, mais je n'éprouve pas de culpabilité car à un moment donné, il fallait prendre la décision de partir pour ma famille et moi".
Aujourd'hui, il n'imagine pas retourner y vivre mais se contente de rêver d'un pays "en paix et prospère", où il pourrait de temps à autre passer voir ses amis et ses proches.
De chaque page, suinte l'amour profond de l'auteur pour son pays. "Je suis très attaché à la beauté des paysages quand ils n'ont pas été abîmes de la main de l'homme", reconnaît ce franco-libanais.
"Les gens qui ont passé les pires moments de la guerre là-bas sont beaucoup plus durs avec le pays. Moi, je me suis éloigné assez tôt pour ne garder que les meilleurs souvenirs", dit-il.
Dans ce livre, qui tient le lecteur en haleine, on sent que l'auteur a mis beaucoup de lui-même.
"Cela n'a pas été douloureux mais parfois émouvant et tendu, j'avais besoin de parler de ces choses et j'ai choisi la manière qui me permettait d'en parler sans trop malmener ma pudeur", affirme-t-il avec son éternel sourire.
Le roman démarre sur l'appel reçu par Adam, un historien parisien, parti de son pays natal vingt-cinq ans plus tôt.
L'un de ses amis de jeunesse, Mourad, est à l'agonie.
Alors, "les fantômes de ma jeunesse font irruption dans ma vie", écrit Adam dans son carnet.
"Adam est un peu mon double même si son histoire et sa famille ne sont pas les miens", reconnaît l'écrivain lors d'un entretien avec l'AFP à l'occasion du Salon du livre qui s'est tenu du 9 au 11 novembre à Brive.
Alors qu'il enterre Mourad, Adam retrouve ses amis d'enfance, tous de confessions différentes, qui formaient la bande des "Byzantins". Il y avait Naïm le juif, parti vivre au Brésil, Ramzi devenu moine et Nidal, le frère de Bilal mort à la guerre, un musulman extrémiste radical.
Tous les personnages du roman "sont imaginaires même s'ils possèdent des traits inspirés de gens que j'ai connus", explique Amin Maalouf - lui-même parti du Liban en 1976, un an après le début du conflit, en assurant que l'ouvrage n'est pas autobiographique.
"Pour Bilal, il y a une figure un peu ciblée, quelqu'un que j'ai bien connu à cette époque là, et qui a complètement disparu pendant quelques mois. J'ai appris un jour, qu'il appartenait à une milice et était mort dans un bombardement", se souvient l'écrivain, prix Goncourt en 1993 pour "Le rocher de Tanios".
La guerre et ses conséquences hantent chaque page de ce roman à la fois dense et poignant. "Le pays dont l'absence m'attriste et m'obsède, ce n'est pas celui que j'ai connu dans ma jeunesse, c'est celui dont j'ai rêvé, et qui n'a jamais pu voir le jour", écrit Adam.
"Cela appartient au passé"
Maalouf, qui depuis plus d'un quart de siècle consacre son oeuvre au rapprochement des civilisations, s'avoue "nostalgique" du pays qu'il a connu.
"Je pense qu'il y avait, dans cette partie du monde, une qualité de coexistence entre des communautés différentes qui a disparu et n'aurait jamais du disparaître car cela aurait dû être la préfiguration de l'avenir et aujourd'hui cela appartient au passé", dit-il.
Pour autant, à aucun moment de son récit il ne mentionne le mot Liban.
"Le Liban est un pays précis qui a eu une histoire. Je n'avais pas envie d'avoir la contrainte de tenir compte de la chronologie des événements", explique l'écrivain, aujourd'hui âgé de 63 ans.
Pour lui cependant, son personnage "culpabilise" plus que lui d'avoir quitté le Liban. "Je l'ai quitté en 1976, soit au bout d'un an de guerre, mais je n'éprouve pas de culpabilité car à un moment donné, il fallait prendre la décision de partir pour ma famille et moi".
Aujourd'hui, il n'imagine pas retourner y vivre mais se contente de rêver d'un pays "en paix et prospère", où il pourrait de temps à autre passer voir ses amis et ses proches.
De chaque page, suinte l'amour profond de l'auteur pour son pays. "Je suis très attaché à la beauté des paysages quand ils n'ont pas été abîmes de la main de l'homme", reconnaît ce franco-libanais.
"Les gens qui ont passé les pires moments de la guerre là-bas sont beaucoup plus durs avec le pays. Moi, je me suis éloigné assez tôt pour ne garder que les meilleurs souvenirs", dit-il.
Dans ce livre, qui tient le lecteur en haleine, on sent que l'auteur a mis beaucoup de lui-même.
"Cela n'a pas été douloureux mais parfois émouvant et tendu, j'avais besoin de parler de ces choses et j'ai choisi la manière qui me permettait d'en parler sans trop malmener ma pudeur", affirme-t-il avec son éternel sourire.
Envoyé de mon iPad jtk
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