28/11/2012-OLJ
Par Nayla TAHAN ATTIÉ
Elles me tapent sur les nerfs, ces personnes qui sucent la richesse du Liban pour l'insulter ensuite. J'ai toujours pensé qu'on pouvait critiquer dans le but d'améliorer, mais on n'a pas le droit d'insulter.
Partout on nous réclame une pièce d'identité, ce qu'on appelle au Liban la « hawiyé ». Une hawiyé, c'est un petit bout de papier, sommairement préparé, souvent plastifié et bien gardé par son propriétaire.
Mais peut-on se fier à ce petit bout de papier pour se faire une idée de l'identité d'un être humain ? De nombreux Libanais, aux quatre coins de la planète, ont un doute sur leur identité. De quelle identité parle-t-on vraiment ?
Celle du pays natal, du pays d'adoption, du pays qui donne le travail, la sécurité, la stabilité ?
Aujourd'hui, de très nombreux Libanais, jeunes et moins jeunes, rêvent d'un passeport canadien, européen, américain ou tout autre. Ils croient rêver d'un avenir meilleur, d'un horizon propre, de droits humains, me dit-on souvent. Il ne savent pas que les droits humains sont aussi bafoués en Afrique, aux Amériques, en Europe, en Asie.
Personnellement, je suis porteuse de trois passeports émis par des pays de trois continents différents, et ma fierté de ma libanité dépasse de loin les autres.
Jean-Paul II a dit un jour : « Le Liban est plus qu'un pays, c'est un message. » Et je me permets de continuer sa phrase aujourd'hui : « Nous, les Libanais éparpillés dans le monde, nous sommes les messagers de ce Liban message. »
Si le Liban venait à disparaître, comme le prédisent de nombreuses mauvaises langues et analyses, de nombreux pays disparaîtraient aussi, engloutis sous les vagues déferlantes d'un fanatisme religieux venu d'ailleurs. Pas du Liban.
J'ai passé un mois et demi au Liban cet été. Je me suis promenée du nord au sud. Et c'est là, parmi ces villageois, ces citoyens, que je retrouve mon identité. À première vue, tout paraît me séparer d'eux. Et pourtant, dans le fond, tout nous rapproche. Nous n'avons qu'un objectif : un Liban libre de toute emprise étrangère.
Une terre natale, on n'en a qu'une, et c'est là que, souvent, nous retrouvons notre véritable identité, nous, les messagers ambulants du Liban message.
Envoyé de mon iPad jtk
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