29/11/2012
Le Liban s'est classé à la 62e place mondiale et à la 6e place régionale (avant dernier) sur 7 pays en matière de corruption et d'inefficacité des agences gouvernementales, selon un rapport sur l'État de droit dans le monde publié mercredi.
Cette vaste enquête menée par le World Justice Project, qui produit 97 000 entretiens individuels dans 97 pays et des analyses de 2 500 experts politiques à travers le monde, établit un classement en fonction d'un indice 2012 de l'État de droit. Cet indice tient compte notamment du niveau de corruption, des limites aux pouvoirs du gouvernement, de l'efficacité des systèmes pénal et civil, de la gestion de la criminalité et de la sécurité et de l'état des droits fondamentaux dans chaque pays.
« Si le Liban est relativement sûr en ce qui concerne la criminalité, la violence politique reste un problème majeur », tandis que les conditions carcérales demeurent « une source d'inquiétude », note le rapport.
Dans le détail, en termes de protection des droits fondamentaux, le Liban affiche un résultat un peu plus honorable que son classement général, puisqu'il se classe 1er dans la région Moyen-Orient et en Afrique du Nord (MENA), et à la 39e place dans le monde.
Le pays du Cèdre s'est toutefois classé à la 77e place mondiale et au 7e rang régional pour l'accès à la justice civile. Un mauvais classement dû, entre autres, « à la corruption, aux délais et aux discriminations envers les groupes marginalisés ». Il s'est aussi classé au 4e rang régional et à la 51e place mondiale pour l'accès à la justice pénale.
Le Liban s'est aussi classé au 4e rang régional et à la 44e place mondiale en termes de limites aux pouvoirs du gouvernement et à la 5e place régionale et au 60e rang mondial en termes de sécurité.
À l'échelle de la région MENA, le rapport attribue aux sept pays évalués (Liban, Émirats arabes unis, Maroc, Tunisie, Iran, Égypte, Jordanie), « les plus mauvaises notes en matière de droits fondamentaux en raison des restrictions à la liberté de religion et d'expression et des discriminations à l'encontre des femmes et des minorités ».
Si les Émirats arabes unis sont en tête dans la région sur la plupart des critères, le Maroc et la Tunisie affichent un score honorable pour l'efficacité de leurs tribunaux et de leurs forces de l'ordre.
Mais la corruption reste inquiétante au Maroc, tout comme la protection des droits de l'homme (80e rang mondial sur les deux critères, sur 97 pays). En ce qui concerne la Tunisie, l'accès aux tribunaux civils est relativement facile, et exempt d'« influence politique ».
Lanterne rouge, l'Iran se classe dernier pour la protection des droits. Le système judiciaire est fort, mais « souvent utilisé comme instrument pour perpétrer des abus », tandis que les tribunaux, « accessibles et relativement rapides », sont sujets à une « intrusion du politique ».
Au niveau mondial, les grands pays d'Europe occidentale, le Canada et les États-Unis sont pointés du doigt pour leurs retards dans les procédures judiciaires et pour les discriminations policières à l'encontre des minorités.
Si les 16 pays d'Amérique du Nord et d'Europe de l'Ouest évalués dans ce rapport arrivent en tête pour l'efficacité de leur système judiciaire, le niveau minimal de corruption, la protection des droits et la responsabilité de leurs gouvernements, leur « grande faiblesse » en matière d'accès à la justice civile doit attirer « l'attention des décideurs », prévient le rapport.
Seuls la Norvège, qui se classe au premier rang pour son système judiciaire civil, les Pays-Bas et l'Allemagne, qui arrivent juste derrière, échappent à cette critique.
Comme la France et la Belgique, le Canada est critiqué pour ses retards dans les procédures civiles et pénales. « Elles peuvent prendre des années à être résolues » dans l'Hexagone, fustige le rapport.
Le Canada est en revanche félicité pour une corruption minimale, au 12e rang mondial, juste devant la France, mais pêche, tout comme les autres pays occidentaux, pour ses discriminations contre les immigrés et les pauvres. En France, le rapport dénonce en outre des discriminations religieuses.
Si les États-Unis se montrent performants sur la plupart des critères, l'enquête fustige aussi une « inégalité de traitement » pour les étrangers et les minorités ethniques ainsi qu'une aide juridique « souvent trop chère et inaccessible », marquée par un « fossé entre riches et pauvres ».
Le système judiciaire belge est « relativement indépendant, accessible et bon marché », mais ne peut rivaliser avec la Suède, qui se classe premier mondial pour son absence de corruption, son respect des droits fondamentaux, l'ouverture de son gouvernement et ses forces de l'ordre.
http://www.lorientlejour.com/category/Liban/article/789835/Le_Liban_epingle_dans_un_rapport_international_sur_l'Etat_de_droit.html
Envoyé de mon iPad jtk
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