jeudi 13 décembre 2012

Le développement du tourisme religieux en tant qu’outil identitaire

Le développement du tourisme religieux en tant qu'outil identitaire
L'Orient-Le Jour-14/12/2012

Un nombre impressionnant de personnalités a participé hier au congrès sur les sites religieux à Raboué.
Un nombre impressionnant de personnalités a participé hier au congrès sur les sites religieux à Raboué.
 La responsabilité des wakfs et des institutions étatiques dans la protection et la promotion des sites religieux a été mise en lumière lors d'un grand congrès hier.
Le Congrès national sur « les sites religieux archéologiques et historiques au Liban : responsabilité et devoirs des wakfs », a eu lieu hier au siège du patriarcat grec-catholique à Raboué (Metn). Ce congrès s'est tenu à l'invitation du patriarche grec-catholique Grégoire III Lahham, sous le patronage du président de la République Michel Sleiman, représenté par le ministre de la Culture Gaby Layoun, et en présence d'un nombre impressionnant de personnalités politiques, religieuses et autres.
Dans son mot prononcé par le ministre Layoun, le président Sleiman a réaffirmé « l'importance de tenir un tel congrès à une période aussi cruciale pour la région, qui connaît de grands bouleversements aux dénouements incertains ». Il a assuré qu'il était prêt « à coopérer au plus haut point avec les parties concernées, officielles ou non, en paroles comme en actes, pour favoriser tout ce qui peut raviver notre patrimoine culturel ».

Le patriarche Lahham, pour sa part, a espéré que « le tourisme religieux se développera jusqu'à constituer une harmonie spirituelle qui rassemble tous les citoyens autour des différentes communautés ». Il a considéré que cela « est une responsabilité partagée entre l'État, l'Église et la mosquée ».
Le patriarche maronite Béchara Raï s'est attardé sur le symbole que représentent les couvents au Liban, avec les cinq rôles principaux qu'ils jouent auprès des croyants : spirituel, architectural, social, culturel et politique. Il a insisté sur « la nécessité d'adopter des programmes de tourisme religieux au Liban, parce que quiconque a une histoire telle que la nôtre doit l'employer pour éduquer et cultiver les générations futures ».
Le mufti de la République, cheikh Mohammad Rachid Kabbani, a souligné « le rôle des sites historiques dans la construction de l'identité libanaise, et dans l'apport des informations concernant l'historique des liens islamo-chrétiens et la relecture de l'histoire sous le prisme du renforcement de la coexistence ».
De son côté, le mufti jaafari Ahmad Kabalan, représentant le vice-président du Conseil supérieur chiite, cheikh Abdel Amir Kabalan, a estimé que « prendre soin des sites historiques et religieux est un acte de foi », qui est de la responsabilité des chefs religieux eux-mêmes, selon lui.
Le cheikh Akl druze Naïm Hassan a parlé de l'importance des sites druzes libanais pour les membres de sa communauté, et a mis l'accent sur le caractère unique de l'héritage religieux libanais.
Du côté des hommes politiques, plusieurs ministres se sont exprimés sur le sujet. Le ministre de l'Information, Walid Daouk, qui a envoyé son mot de Chine, a assuré que son ministère prépare un programme pour la protection et la promotion médiatique des sites religieux, notamment par la réalisation de documentaires. Nicolas Sehnaoui, ministre des Télécommunications, a rappelé que des sites, tels que Notre-Dame du Liban ou le couvent de Annaya (Saint-Charbel) sont visités par des milliers de personnes chaque année. Le ministre de l'Intérieur, Marwan Charbel, a déclaré que ces sites « sont les témoins de notre glorieux passé ». Quant au ministre de l'Environnement, Nazem el-Khoury, il a dénoncé « la négligence qui a causé des dégâts dans plusieurs sites historiques religieux ». Il a fait remarquer qu'il existe actuellement « une volonté de la part des instances officielles, civiles et religieuses, pour redynamiser le tourisme religieux et écologique, qui contribue désormais de manière substantielle à l'économie nationale ».
Par ailleurs, signalons qu'un hommage a été rendu au patriarche grec-orthodoxe Ignace IV Hazim, décédé la semaine dernière, et qui devait prononcer un mot au cours de ce congrès. 

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