mercredi 1 mai 2013

Exploration pétrolière et gazière : Bassil lance la phase des appels d’offres | À La Une | L'Orient-Le Jour

Exploration pétrolière et gazière : Bassil lance la phase des appels d'offres

Le ministre démissionnaire de l'Énergie et de l'Eau, Gebran Bassil, a lancé mardi la session visant à présenter les conditions de l'appel d'offres pour l'exploitation du gaz et du pétrole dans les eaux territoriales libanaises.

 Cette première mesure historique permettra au Liban, après la phase de l'appel d'offres qui débute le 2 mai et durera six mois, de finaliser les contrats lors du premier trimestre de 2014, les opérations de prospection devant commencer au mieux au cours du dernier trimestre de 2014 sinon l'année suivante.

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"Nous avons jusque-là effectué des études sismiques en 3D sur plus de 70% de notre zone exclusive d'exploitation (ZEE), a affirmé M. Bassil, lors d'une conférence de presse à laquelle participaient de nombreux représentants des compagnies présélectionnées pour l'appel d'offres. "Nous pensions n'avoir du gaz que dans le sud du pays, mais aujourd'hui nous pouvons affirmer avec certitude que nous possédons du gaz et du pétrole dans le nord, le centre et le sud des eaux territoriales du Liban. (...) Nous avons commencé avec très peu de ressources, mais nous espérons que nous réaliserons d'importants bénéfices dans un futur proche afin d'investir dans les infrastructures libanaises et régler une part de notre dette publique". Le ministre a précisé qu'une partie des revenus tirés de l'exploration des ressources offshore sera affectée à un fonds souverain.

 "Le Liban est sur le point de devenir un Etat pétrolier, a encore déclaré le ministre démissionnaire. Nous ne permettrons à personne de nous empêcher d'exploiter nos ressources".

Israël et le Liban, qui n'ont pas de frontières formelles, sont en désaccord sur le tracé de la frontière maritime. Le 18 avril dernier, le ministre Bassil avait toutefois minimisé le risque de conflit avec Israël, avec qui le Liban est techniquement en guerre. "Cette question n'influence pas (l'appel d'offres)... Israël mène des opérations de forage loin de la frontière libanaise", avait-il dit.

 Le Liban avait défini ses frontières maritimes et sa zone économique exclusive (ZEE) qui donne des droits souverains pour l'exploitation de l'eau et du sous-sol. Israël avait par la suite soumis à l'ONU un tracé différent. Aucun des deux pays ne semble prêt à céder, tout particulièrement depuis la découverte, près de la zone disputée de 854 kilomètres carrés, de réserves énergétiques sous-marines susceptibles de générer des milliards de dollars de revenus.

"Nous sommes déterminés à protéger nos ressources et respectons le droit des autres Etats à explorer les leurs", a encore souligné mardi M. Bassil.

 Cahier des charges

"Le cahier des charges et les décrets définissant les blocs offshore et leurs coordonnées ainsi que le partage des revenus ont été émis par le ministre et l'Autorité de régulation du dossier pétrolier, a affirmé M. Bassil. Afin de ne pas perdre de temps, nous avons décidé de lancer les appels d'offres à partir du 2 mai, conformément à une décision du gouvernement (démissionnaire de Nagib Mikati) du 27 décembre 2012". "Si les décrets ne sont pas adoptés par le nouveau gouvernement (de Tammam Salam) avant le 2 septembre, nous avons le droit de reporter la date de clôture de l'appel d'offres", a-t-il ajouté.

 "Nous avons quatre mois pour l'adoption de ces deux décrets ce qui est amplement suffisant", a-t-il encore dit, regrettant toutefois que le gouvernement de Nagib Mikati ait démissionné avant d'adopter les décrets. M. Bassil a exclu tout rejet des décrets par le futur gouvernement. "Il n'y a aucune raison que le nouveau gouvernement n'approuve pas ces décrets qui ont été très bien étudiés et rédigés conformément à l'avis de spécialistes", a-t-il dit.

 Tammam Salam est actuellement engagé dans les négociations visant à former un nouveau gouvernement.

Selon Gebran Bassil, le premier contrat d'exploitation des ressources offshores devrait être signé avant mars 2014.

Sur un plan plus technique, l'annonce des blocs ouverts aux offres devrait être faite le 30 juin prochain. La délimitation des blocs est fondée sur des critères scientifiques et respectent les normes internationales, a assuré M. Bassil.

 Le ministre de l'Energie a aussi précisé que la priorité sera donnée aux contrats avec les sociétés libanaises, et ce même si l'offre présentée est supérieure de jusqu'à 10 % aux offres présentées par ces compagnies étrangères. Au moins trois appels d'offres seront, par ailleurs, nécessaires pour chaque bloc et chaque consortium devra être composé de trois entités dont un opérateur. Les compagnies retenus seront enfin contraintes d'employer 80% de Libanais.

 Concernant la transparence du travail effectué par le ministère, M. Bassil a souligné que toute décision future concernant le secteur pétrolier devra être basée sur les études et le travail de l'Autorité de l'énergie.

 Quarante-six groupes internationaux ont été qualifiés le 18 avril dernier pour participer à un appel d'offres pour des forages d'exploration de gaz et de pétrole dans les eaux territoriales du Liban.

Parmi ces sociétés, 12 -dont ExxonMobil, Shell et Total- ont été sélectionnées pour participer à l'appel d'offres en tant qu'opérateurs, les 34 autres n'étant éligibles qu'à participer à un consortium mené par une autre entreprise.

 Les 12 candidats pour devenir opérateurs sont les Américaines Anadarko, Chevron et ExxonMobil, Total (France), Repsol (Espagne), Shell (Pays-Bas), Maersk (Danemark), Eni (Italie), Petrobras (Brésil), Petronas Carigali (Malaisie), Statoil (Norvège) et Inpex (Japon). Les 34 autres compagnies comptent des sociétés russes et arabes.

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