samedi 14 mai 2016

Au Liban, la joie du village ancestral du Brésilien Michel Temer - L'Express

Au Liban, la joie du village ancestral du Brésilien Michel Temer - L'Express

Au Liban, la joie du village ancestral du Brésilien Michel Temer

Un jardin dédié à Nakhoul (Miguel) Temer, père de Michel Temer à l'entrée du village de Btaaboura, au Liban, le 12 mai 2016

BTAABOURA (Liban) - "Un Libanais est à la tête du Brésil, et nous sommes sans président depuis deux ans!": c'est la blague qui court en ce moment au Liban et en particulier à Btaaboura, village ancestral de Michel Temer, nouveau président du géant d'Amérique du Sud.

Juste après l'entrée du village, situé dans le nord du Liban, une plaque porte le nom du "vice-président du Brésil Michel Temer". 

"Elle va être remplacée vendredi par +rue du président Michel Temer+", lance enthousiaste le chef de la municipalité de Btaaboura, Bassam Barbar. 

"Nous célèbrerons son accession (au pouvoir) de tout notre coeur, nous sommes très fiers de lui", dit-il à l'AFP. 

Le village, où M. Temer s'est rendu deux fois en 1997 et 2011, est historiquement lié au successeur de l'ex-présidente du Brésil Dilma Rousseff, écartée jeudi du pouvoir. 

Dans un petit jardin, deux drapeaux libanais et brésilien sont placés côté à côté et tout le monde commente le paradoxe d'avoir un homme originaire du Liban à la tête du Brésil alors que le petit pays méditerranéen est sans chef de l'Etat depuis mai 2014 en raison de profondes divisions politiques. 

"J'espère maintenant qu'ils (les hommes politiques libanais Ndlr) vont avoir honte!", assure M. Barbar. 

Au milieu de généreux oliviers se cache la maison familiale des Temer, où a vécu le père du nouveau président brésilien. Elle est aujourd'hui abandonnée, en ruines. 

Les destins du Brésil et du Liban sont historiquement lié: les Brésiliens d'origine libanaise sont estimés entre 6 et 7 millions de personnes, selon une source des Affaires étrangères qui a requis l'anonymat.  

Les Libanais ont commencé à émigrer vers le Brésil et d'autres pays d'Amérique du sud au 19e et 20e siècle et durant la guerre civile (1975-1990). Installés notamment à Rio de Janeiro et Sao Paolo, ils se sont investis pleinement dans la vie politique - certains sont parlementaires - culturelle et médiatique du Brésil. 

- 'Qui va l'accueillir'' - 

"Je l'ai rencontré en 1997 quand il était président du Parlement, on ne le connaissait pas" à ce moment là, confie à l'AFP Nizar Temer, ingénieur et cousin paternel de Michel Temer. 

"En 2011, il était venu une deuxième fois pour fêter l'indépendance du Liban, on l'a aimé, il nous a aimés", se remémore le sexagénaire. 

George, la trentaine, se souvient avoir vu Michel Temer danser la dabké, une danse traditionnelle, avec les habitants du village connus pour être de bons danseurs. Pour lui, c'était le signe que le Brésilien avait des gènes libanais.  

"Mais s'il veut venir au Liban qui va l'accueillir' On n'a pas de président pour l'inviter! Le paradoxe est que les Libanais ont maintenant un chef d'Etat au Brésil mais le Liban lui reste sans président", s'esclaffe Nizar Temer. 

Lors de son passage au village, Michel Temer avait voulu se recueillir dans la maison de ses ancêtres. Quelques murs en pierre et une chambre le rattachent encore à son passé. 

"Il s'est agenouillé et a mis un peu de terre sur sa tête, il était très ému quand il a remarqué la photo de son père dans le salon", poursuit Nizar qui tient à envoyer un message au nouveau président du Brésil: "Je suis fier de toi cousin! j'espère que tu nous rendras visite de nouveau"! 



JTK

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