dimanche 1 mai 2016

Eté 1942 : le général de Gaulle en Syrie et au Liban dans le contexte des difficiles relations avec les Britanniques. Deuxième partie - Les clés du Moyen-Orient

Eté 1942 : le général de Gaulle en Syrie et au Liban dans le contexte des difficiles relations avec les Britanniques. Deuxième partie - Les clés du Moyen-Orient

Le voyage de de Gaulle en août-septembre 1942 : la « résolution de la France de faire front aux manœuvres et de ne pas se laisser déposséder » au Levant par les Britanniques

Dans le contexte de sa venue au Moyen-Orient, de Gaulle arrive le 11 août à Beyrouth, en provenance du Caire, pour cinq semaines. Catroux analyse ainsi ce voyage en Syrie et au Liban : « la longueur relative de ce séjour avait sa signification, et elle était préméditée, car si le général avait seulement désiré s'informer personnellement de l'état des choses en Syrie et au Liban, quelques jours lui auraient suffi. Ce qu'il entendait marquer par la durée de sa présence, alors que tant de problèmes l'appelaient ailleurs, c'était sa résolution, c'est-à-dire la résolution de la France de faire front aux manœuvres et de ne pas se laisser déposséder (1) ».
Ce voyage de cinq semaines a un double objectif : tenter de susciter des marques de sympathie de la part de la population et des dirigeants politiques ; démontrer aux Britanniques et à l'opinion internationale que la France libre est unanimement reconnue au Levant, même si elle n'est pas reconnue en tant que gouvernement officiel sur la scène internationale. C'est d'ailleurs un pari risqué que tente de Gaulle, car il n'était pas évident que son voyage suscite l'adhésion populaire. Les événements prouvent que c'est une réussite, et la réaction britannique renforce également ce constat.

Le 12 août, lendemain de son arrivée à Beyrouth, de Gaulle rend visite au président libanais Naccache. Puis, accompagné par Catroux, il marche dans la capitale où se presse une foule « sympathique », massée le long des trottoirs et de la place des Canons, et arrive au Petit Sérail, palais du gouvernement libanais, où il s'entretient avec le président du Conseil Sami Bey Solh (2). De Gaulle visite ensuite l'hôpital militaire, puis inspecte les troupes françaises avant de se rendre au centre d'accueil médical créé par la générale Catroux (3). Le 15 août, il assiste en l'église Saint-Louis à une messe célébrée par Mgr Rémy Leprêtre, délégué apostolique, puis rend visite au patriarche Arida dans la montagne libanaise et prononce quelques mots par lesquels il rappelle l'attachement indéfectible qui unit le Liban à la France (4).



JTK

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