vendredi 5 avril 2013

« Tout au long de leur histoire, les maronites se sont construits par la terre. »

UMazraat al-toufah, Qadisha, BrouMana, Beit-Mery (liban) De notre envoyé spécial
ne route sinueuse dans la montagne ; le soleil qui filtre entre les arbres verts. Au volant de son 4×4, Ribel Elias sourit derrière sa paire de lunettes
opaques. Comme chaque semaine, le jeune ingénieur de 27 ans retourne à Mazraat Al-Toufah, le village de son enfance, dans le nord du Liban. En arabe, ce nom signifie : « la ferme des pommiers ». Un lieu enchan- teur, loin de l’agitation beyrouthine, où ses
parents vivent toujours. À peine stationné, le voilà assailli par un oncle, puis par un ami ; dans cette localité de 400 âmes restée très traditionnelle, tout le monde se connaît. Sur la place du village, Ribel se recueille un instant dans la modeste église de pierre où il a épousé Éliane un an plus tôt. Depuis, le couple s’est installé à Byblos, une station balnéaire cossue, à plus de 60 km de là. Mais Ribel avoue que son village lui manque, une privation dont il n’hésite pas à faire une lecture spirituelle : « Tout au long de leur histoire, les maronites se sont construits par la terre, analyse-t-il, lui qui se passionne pour l’héritage de ses ancêtres. Notre destinée s’enracine dans ces mon- tagnes, ce qui explique l’humilité, la sim-
plicité de notre théologie et de notre liturgie. Le secret de la spiritualité maronite réside dans ce rapport à la terre. »
À en croire Ribel,
si l’Église maronite
traverse au-
jourd’hui une pé-

riode de doute, c’est
précisément parce
que beaucoup ont
délaissé leurs villages au profit des grandes villes.
« Certains vont jusqu’à vendre leurs propriétés pour acheter une voiture », dé- plore le jeune maronite, qui ne conçoit pas de les imiter un jour. Cet amour de la terre, comment l’expliquer ? ppp
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« Tout au long de leur histoire, les maronites se sont construits
par la terre. »
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