Agenda culturel: Stabat Mater à l'USJ : extension orpheline de Beirut Chant ?, Agenda Culturel
Si la qualité des concerts du vendredi soir à l'église Saint-Joseph des Pères Jésuites est toujours sûre, le concert du vendredi 31 mai avait des allures d'exceptionnel. L'Orchestre philarmonique du Liban, avec les chœurs du Conservatoire, de l'Université antonine et l'Université Notre-Dame de Louaizé, dirigé par Père Toufic Maatouk proposaient une version élégante et grave du Stabat Mater de Rossini.
On pourrait être surpris, de prime abord, par le fait que Rossini ait écrit un Stabat Mater. Le texte du Stabat Mater en effet, qui date du XIIIe siècle, décrit les souffrances de la Vierge, mère du Christ, lors de la Crucifixion. Il fait partie de la liturgie catholique de Notre-Dame des Douleurs. Mais le compositeur italien, que l'on connaît surtout pour ses pétulants opéras, est parvenu à établir une sorte d'adéquation entre le texte religieux et la saveur théâtrale, ponctuée bien sûr par une grave suavité qui fait le propre de l'œuvre. Ce Stabat Mater voit en effet la rencontre de deux styles de compositions : la traditionnelle musique d'église dans le style de la Renaissance comme chez Pergolèse (dont Rossini s'est dit très inspiré) ou Palestrina, et des airs que l'on pourrait aisément imaginer dans des opéras dudit compositeur. Comme l'explique très bien Elizabeth Schwartz dans son descriptif du concert les différents styles sont repérables selon les parties de l'œuvre : ainsi certaines parties du chœur sont sombres et austères, comme le passage a capella chanté par des hommes Eia, Mater, fonsamoris qui contraste avec le style très opératique, plus orné des solos et des duos, comme le Facutportem pour ténor et soprano et le Cujusanimamgememtem pour ténor. Ce mélange des saveurs révèle l'originalité d'une œuvre qui trouve un équilibre inédit entre le religieux et le théâtral, le bel canto et la musique sacrée, les passages a capella et les grands airs.
C'était dans le cadre du Beirut Chants Festival, qui existe depuis six ans et dont Père Toufic Maatouk est le directeur artistique, qu'avait lieu ce très beau concert. Le Beirut Chants Festival est un festival de musique sacrée qui se tient en décembre dans le centre-ville de Beyrouth, le Stabat Mater de vendredi en constituait en quelque sorte une extension. Extension que les nombreux amoureux de la musique sacrée souhaitent qu'elle se multiplie, car, cette musique où le chant choral occupe une place centrale est servie par les excellentes chorales que nous avons entendues, et qui ne demandent qu'à continuer à nous surprendre, à nous ravir. Il faut espérer que Beirut Chants, prendra l'initiative de nous proposer une programmation annuelle, avec comme point d'orgue son festival de décembre.
Père Toufic Maatouk, qui dirigeait l'œuvre et qui a mis en place ce projet, est actuellement directeur de l'Ecole de musique de l'Université antonine et chef de chœur de la chorale de cette même université. Il enseigne aussi le chant et la direction au Conservatoire national supérieur de musique de Beyrouth. Au vu de son parcours et de ses inclinations personnelles pour la musique vocale, on comprend son choix pour le Stabat Mater de Rossini (qu'il avait déjà joué en 2002 dans un autre festival). Il a su révéler les subtilités de cette œuvre riche, grave et parfois flamboyante, avec un très riche soutien vocal de la part du chœur (qui occupe quatre mouvements sur dix, chœur composé pour l'occasion des chanteurs du Conservatoire, de l'Université sntonine, et de l'Université Notre-Dame de Louaizé), et des solistes hors pairs. Venus tout droit d'Italie (deux d'entre eux font partie de la troupe de la Scala à Milan, les deux autres de la Fenice à Venise), les solistes Caterina Di Tonno (soprano), Olesya Chuprinova (mezzo-soprano), Leonardo Cortellazzi (ténor) Carlo Malinverno (basse) ont offert une très belle performance.
Le poète allemand Heinrich Heine disait du Stabat Mater de Rossini qu'il était un vestibule au Paradis, et c'est bien l'impression qu'ont réussi à donner les artistes réunis pour ce concert, par leur interprétation d'une grande justesse, d'une grande onctuosité sonore, dans une lecture sensuelle du sacrée et un ressenti spirituel du profane.
On pourrait être surpris, de prime abord, par le fait que Rossini ait écrit un Stabat Mater. Le texte du Stabat Mater en effet, qui date du XIIIe siècle, décrit les souffrances de la Vierge, mère du Christ, lors de la Crucifixion. Il fait partie de la liturgie catholique de Notre-Dame des Douleurs. Mais le compositeur italien, que l'on connaît surtout pour ses pétulants opéras, est parvenu à établir une sorte d'adéquation entre le texte religieux et la saveur théâtrale, ponctuée bien sûr par une grave suavité qui fait le propre de l'œuvre. Ce Stabat Mater voit en effet la rencontre de deux styles de compositions : la traditionnelle musique d'église dans le style de la Renaissance comme chez Pergolèse (dont Rossini s'est dit très inspiré) ou Palestrina, et des airs que l'on pourrait aisément imaginer dans des opéras dudit compositeur. Comme l'explique très bien Elizabeth Schwartz dans son descriptif du concert les différents styles sont repérables selon les parties de l'œuvre : ainsi certaines parties du chœur sont sombres et austères, comme le passage a capella chanté par des hommes Eia, Mater, fonsamoris qui contraste avec le style très opératique, plus orné des solos et des duos, comme le Facutportem pour ténor et soprano et le Cujusanimamgememtem pour ténor. Ce mélange des saveurs révèle l'originalité d'une œuvre qui trouve un équilibre inédit entre le religieux et le théâtral, le bel canto et la musique sacrée, les passages a capella et les grands airs.
C'était dans le cadre du Beirut Chants Festival, qui existe depuis six ans et dont Père Toufic Maatouk est le directeur artistique, qu'avait lieu ce très beau concert. Le Beirut Chants Festival est un festival de musique sacrée qui se tient en décembre dans le centre-ville de Beyrouth, le Stabat Mater de vendredi en constituait en quelque sorte une extension. Extension que les nombreux amoureux de la musique sacrée souhaitent qu'elle se multiplie, car, cette musique où le chant choral occupe une place centrale est servie par les excellentes chorales que nous avons entendues, et qui ne demandent qu'à continuer à nous surprendre, à nous ravir. Il faut espérer que Beirut Chants, prendra l'initiative de nous proposer une programmation annuelle, avec comme point d'orgue son festival de décembre.
Père Toufic Maatouk, qui dirigeait l'œuvre et qui a mis en place ce projet, est actuellement directeur de l'Ecole de musique de l'Université antonine et chef de chœur de la chorale de cette même université. Il enseigne aussi le chant et la direction au Conservatoire national supérieur de musique de Beyrouth. Au vu de son parcours et de ses inclinations personnelles pour la musique vocale, on comprend son choix pour le Stabat Mater de Rossini (qu'il avait déjà joué en 2002 dans un autre festival). Il a su révéler les subtilités de cette œuvre riche, grave et parfois flamboyante, avec un très riche soutien vocal de la part du chœur (qui occupe quatre mouvements sur dix, chœur composé pour l'occasion des chanteurs du Conservatoire, de l'Université sntonine, et de l'Université Notre-Dame de Louaizé), et des solistes hors pairs. Venus tout droit d'Italie (deux d'entre eux font partie de la troupe de la Scala à Milan, les deux autres de la Fenice à Venise), les solistes Caterina Di Tonno (soprano), Olesya Chuprinova (mezzo-soprano), Leonardo Cortellazzi (ténor) Carlo Malinverno (basse) ont offert une très belle performance.
Le poète allemand Heinrich Heine disait du Stabat Mater de Rossini qu'il était un vestibule au Paradis, et c'est bien l'impression qu'ont réussi à donner les artistes réunis pour ce concert, par leur interprétation d'une grande justesse, d'une grande onctuosité sonore, dans une lecture sensuelle du sacrée et un ressenti spirituel du profane.
Envoyé de mon iPad jtk
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