À l'heure où le pillage des ruines syriennes par différentes parties au conflit provoque des remous sur le plan international, c'est au tour du Liban de commencer à réclamer le retour de son patrimoine.
Ainsi, il y a deux ans, le Liban avait réclamé à la Turquie la rétrocession de 18 sarcophages phéniciens actuellement exposés au musée d'Istanbul.
Le ministère des Affaires étrangères avait adressé la demande de rétrocession à l'ambassade de Turquie au Liban il y a près de deux ans, à travers une lettre fondée sur le droit du Liban à récupérer ces sarcophages en vertu du droit international relatif au patrimoine national.
Le palais Bustros avait été alerté sur la présence de sarcophage au musée d'Istanbul par un visiteur libanais du musée, qui en avait pris des clichés. À son retour à Beyrouth, ce dernier avait alors dressé un rapport complet au ministère.
Selon la réponse officielle d'Ankara à la demande libanaise, ces sarcophages avaient été saisis par l'Empire ottoman en 1868 à Saïda, c'est-à-dire sous le règne du sultan Abdulaziz, et transportés depuis de province en province. En d'autres termes, ils sont devenus, avec le temps, une propriété turque.
La réponse turque a été transmise au ministre de la Culture, Raymond Araiji, qui a aussitôt demandé d'adresser une nouvelle lettre à Ankara soulignant que les sarcophages font partie du patrimoine national libanais. Conformément à l'Unesco, aucun État ne peut, partant, les spolier, les voler ou prétendre les avoir saisis comme butin de guerre.
Le palais Bustros a donc de nouveau adressé une lettre par écrit dans ce sens aux autorités turques – remise par le ministre Gebran Bassil à l'ambassadeur Inan Ozyildiz avant son départ pour sa tournée latino-américaine –, réclamant le retour des sarcophages. Beyrouth a même mis en exergue sa disposition à envoyer une délégation en Turquie pour recouvrer les sarcophages et assurer leur transport au Liban aux frais du ministère.
Si Ankara refuse de restituer les sarcophages au Liban, Beyrouth menace d'avoir recours aux autorités internationales pour obtenir gain de cause, en déposant une plainte à La Haye. Le Liban considère en effet le refus des autorités turques de répondre positivement à sa demande comme un précédent négatif au niveau des relations entre les deux pays.
D'autant que la Turquie avait, elle-même, obtenu des États-Unis le retour d'une statue d'Hercule du musée de Boston en arguant du patrimoine national, ainsi que d'autres vestiges, d'Allemagne cette fois, offerts par l'un des sultans ottomans à un chancelier.
Envoyé de mon Ipad
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire