Michel Eddé : Au Liban, la coexistence existe, et c'est grâce aux maronites
L'Académie maronite a diplômé hier ses soixante premiers étudiants lors d'une cérémonie qui a eu lieu dans la résidence de l'ancien ministre George Frem à Kleiate. Ces jeunes du monde de l'émigration ont suivi un programme interactif de quatre mois couronnés par trois semaines passées au Liban afin de renouer avec la terre de leurs ancêtres. L'Académie maronite a en effet été lancée par la Fondation maronite dans le monde afin d'offrir un programme pédagogique et culturel aux jeunes Libanais vivants à l'étranger. C'est après avoir constaté que 80 % des maronites sont des émigrés que l'idée de l'académie est devenue primordiale aux yeux de la fondation qui s'est réjouie hier de voir ses premiers lauréats.
La cérémonie a débuté par un court métrage portant sur la valeur de la nationalité libanaise ainsi que sur l'importance de voir les émigrés libanais renouer avec leurs origines. Nehmat Frem,
La cérémonie a débuté par un court métrage portant sur la valeur de la nationalité libanaise ainsi que sur l'importance de voir les émigrés libanais renouer avec leurs origines. Nehmat Frem,
vice-président de la Fondation maronite dans le monde, a par la suite pris la parole pour accueillir ses hôtes. M. Frem n'a pas manqué de rappeler que « les réformes sociales et politiques tant espérées au Liban reposent principalement sur la solidarité des maronites », et a finalement laissé la parole à l'ancien ministre, Michel Eddé, président de la fondation.
M. Eddé a expliqué à son audience la valeur des maronites au Liban, « qui sont en fait les fondateurs du pays, avec les druzes », a-t-il rappelé. Dans son discours, l'ancien ministre a fait part à l'audience d'un bref aperçu historique concernant les changements démographiques qu'a connus la communauté maronite au Liban et de par le monde depuis l'Empire ottoman. Le ministre a également souligné qu'avec l'expansion musulmane dans le monde, nombre de pays s'inquiètent de ne pas pouvoir coexister avec l'islam. « Au Liban, cette coexistence existe et c'est aux maronites que nous devons être reconnaissants. » Il a poursuivi en mettant l'accent sur certains chiffres qu'il juge inquiétants comme le pourcentage des maronites au Liban « qui frise les 25 % aujourd'hui surtout que 60 % des maronites ont perdu la vie lors de la grande famine ». « Il est essentiel de nos jours pour les maronites émigrés d'inscrire leurs enfants en tant que libanais, tout comme le font les émigrés des autres communautés, c'est effectivement dans une optique de renforcer les liens entre ces émigrés et leur pays que cette académie a été fondée », a ajouté M. Eddé. Le président de la fondation a conclu avec de fervents hommages au pape Francois, qui selon lui « est envoyé par le Saint Esprit en ces temps difficiles pour l'Église ».
C'est après le discours chaleureusement applaudi de Michel Eddé que les attestations ont été remises aux jeunes lauréats et lauréates venus de différents pays dont l'Argentine, les États-Unis, le Canada...
Un mot de l'avocat Laurent Aoun, responsable du programme de l'académie, a suivi. Il a expliqué que les étudiants ont été sélectionnés selon leurs connaissances sur les maronites, des connaissances qu'ils ont approfondies durant ces cinq mois durant lesquels ils ont montré entière satisfaction. M. Aoun a expliqué les détails du programme. Des prix de reconnaissance ont été par la suite attribués aux différentes personnes qui ont permis à cette académie d'être un grand succès. Parmi eux on retrouve évidemment les professeurs qui ont encadré ces élèves durant ces derniers mois, refusant d'être rémunérés. La parole a ensuite été donnée à un de ces élèves en particulier qui a fait preuve de beaucoup d'efforts. Le jeune homme, loin de cacher ses émotions, a expliqué à quel point il était heureux de se retrouver au Liban, où ses grands-parents ont vécu.
Lors d'une visite aux Cèdres, les jeunes étudiants avaient acheté un grand cèdre en bois sur lequel ils avaient inscrit leurs noms et qu'ils ont offert en cadeau à M. Eddé en guise de reconnaissance. La soirée s'est terminée par un dîner de gala, avec l'espoir qu'il soit synonyme d'un « au revoir » plutôt que d'un adieu.
Envoyé de mon iPad jtk
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